Philippe Pascot, "Pilleurs d’État"

(actualisé le ) par Attac pays d’Arles

1► Philippe Pascot, auteur de « Pilleurs d’État », cet ancien adjoint à la mairie d’Évry recense, dans son ouvrage, tous les abus légaux dont bénéficient les élus.
https://www.facebook.com/La.Tribune.des.Pirates/videos/1151371538214436/

2► « Pilleurs d’État », Le livre de l’ex adjoint de Manuel Valls étrille les politiques et cartonne.
Cécile Chevallier | 18 Mars 2016
Source - le Parisien.fr

Quand Philippe Pascot se lance dans la politique il y a une vingtaine d’années, il se proclame du parti « ni de droite, ni de gauche, juste au bon endroit ». Aujourd’hui, cet habitant de Bondoufle, qui fut dans les années 2000 adjoint de Manuel Valls à Évry, conseiller régional et président de la fédération 91 du PRG, est toujours atypique dans le milieu politique.

Il n’y appartient plus, mais le décortique dans ses livres. Le dernier, « Pilleurs d’État » (aux éditions Max Milo) connaît depuis un mois un succès fulgurant.

« Le bouquin est sorti il y a 8 mois environ, rappelle Philippe Pascot. Tout s’est emballé avec des petites vidéos où je parle de ce livre postées sur le Net par un habitant de Bondoufle. On en est à 5 millions de vues par des Internautes. Cela a attiré l’attention des médias, et des lecteurs. » Son passage chez Jean-Jacques Bourdin sur RMC a achevé le coup de pouce. Plus de 30 000 exemplaires se sont écoulés, plaçant le livre en tête des ouvrages politiques sur le site Amazon. Le sujet est aussi dans l’air du temps : les abus légaux mais immoraux de la classe politique, comme les retraites douillettes, les exonérations d’impôts et nombreux avantages comme la retraite qui « rapporte en moyenne 6,5 euros pour un euro cotisé pendant 20 ans alors qu’un salarié du régime général touche entre 0,87 et 1,57 € pour un euro cotisé pendant 42 ans ».

« Certains me reprochent de faire le jeu du FN, confie Philippe Pascot. Mais c’est une critique facile. Ce qui fait le jeu du FN, c’est justement cette opacité que je dénonce. Si le système était transparent, cela empêcherait autant d’abus. Et je ne dis pas que tous les élus sont pourris. Cela concerne une minorité, qui profite de la mansuétude complice de la majorité de leurs collègues. » Dans « Pilleurs d’État », il enchaîne donc les exemples, en citant des noms. « Je n’ai jamais été attaqué, car tout ce que je dis est vrai », affirme Philippe Pascot. Pas contre le cumul des mandats, mais contre celui des indemnités

Constat consternant, mais quelles solutions ? « C’est aux élus de prendre leurs responsabilités, rétorque-t-il. Mais j’ai quelques pistes. Je milite par exemple pour le vote obligatoire, car les politiques ne sont plus du tout représentatifs. Aux dernières élections régionales, les candidats ont pu franchir le premier tour avec 3,8 % des voix (10 % des suffrages exprimés, NDLR), autrement dit : leur père, leur mère et le mec à qui ils ont trouvé un travail ou un logement. »

L’ex-élu attend aussi « de la transparence dans le système ». « Je ne suis pas contre le cumul des mandats ou des fonctions, insiste-t-il. Un gars élu député, s’il veut endosser d’autres responsabilités, qu’il le fasse, mais en n’empochant aucune autre indemnité, salaire ou avantages que ses appointements de parlementaire. Si on impose cela, on aura tout naturellement beaucoup moins de cumulards. »

Il est également favorable à l’obligation du casier judiciaire vierge pour tout candidat politique. Dans son premier livre, « Délits d’élus », co-écrit avec la journaliste Graziella Riou Harchaoui, il donnait la liste de 400 politiques en prise avec la justice. Le 14 avril, il sortira le second volume, « Du goudron et des plumes » (Ed. Max Milo). « Cette fois-ci, c’est une liste de 600 noms », annonce Philippe Pascot.

A 61 ans, il n’est pas près de laisser tranquille les politiques.

Le 14 avril, il sortira le second volume, « Du goudron et des plumes » (Ed. Max Milo)