Loi Asile et Immigration : expulsez, y’a rien à voir !

Publié le 15 février 2018

A quelques jours de la présentation en Conseil des ministres du projet de loi Asile et Immigration, la société civile, relayée par de nombreuses personnalités, proteste contre ce « déni d’humanité ». Cette loi, portée par le ministère de l’Intérieur et son ministre – Gérard Collomb – est d’ores et déjà qualifiée par les associations de véritable « machine à expulser ».

Demain, d’un trait de plume préfectoral, un demandeur d’asile se verra placé en centre de rétention pour plusieurs mois (jusqu’à 135 jours contre 45 maximum actuellement). D’un coup de tampon, les demandeurs d’asile et migrants pourront être privés de liberté avant même de recevoir une « obligation de quitter le territoire français » pour repartir vers le pays de l’UE par lequel ils sont arrivés (procédure dite « Dublin »). Les plus malchanceux seront « éloignés » dans leur pays d’origine qu’ils ont fui, qu’importe si la misère les guette ou les soubresauts de la guerre les menacent… Autant de mesures qui entendent installer la logique du tri dans notre"e droit.

«  Comment peut-on faire le tri ? [...] Est-il moins grave de mourir de faim, de détresse, d’abandon, que de mourir sous les coups d’un tyran ?  »
s’indignait le prix Nobel français de littérature JMG Le Clézio dans les colonnes de l’Obs, marqué par sa propre histoire d’exil.

Après un simulacre de dialogue avec les associations, le gouvernement est prêt à courir le risque de s’isoler d’une partie conséquente de l’opinion, ainsi que de l’aile sociale de sa majorité, en misant sur le tout répressif et la restriction des libertés. Mais la couleuvre n’est pas facile à avaler : 31 députés LREM ont déposé – contre l’avis du gouvernement - un amendement pour modifier la proposition de loi du député Warsmann visant à systématiser l’enfermement préventif en centre de rétention des migrants « Dublinés » jusqu’à leur expulsion.

Tou.te.s solidaires, tou.te.s mobilisé.e.s