Les mauvaises réponses de Matthias Fekl sur le traité transatlantique

On l’appelle Tafta, TTIP ou encore GMT : le traité de libre-échange en négociation entre l’Europe et les Etats-Unis suscite les craintes d’un nombre croissant d’Européens et d’Américains.

Fantasmes ou réalité ? Ce blog tenu par Maxime Vaudano, journaliste aux Décodeurs du Monde, se propose de décrypter les enjeux connus et cachés du traité transatlantique.

Depuis son arrivée au poste de secrétaire d’Etat chargé du commerce extérieur, en septembre, Matthias Fekl multiplie les interventions pour convaincre du bien-fondé des négociations du TTIP/Tafta et déminer les critiques qui pleuvent sur ce projet d’accord commercial entre l’Europe et les Etats-Unis.

La dernière étape en date de sa tournée médiatique l’a conduit, lundi 10 novembre, dans les colonnes de Marianne pour une interview à vocation rassurante… au prix de quelques inexactitudes.

1. La fin du protectionnisme ?

Matthias Fekl a balayé d’un revers de la main le risque que la France signe « définitivement la fin de sa capacité à mettre en place des politiques protectionnistes dans les secteurs qui seront visés par le traité ». « Aucun accord commercial n’interdit à un pays de mettre en œuvre des dispositifs pour défendre des secteurs stratégiques », a-t-il assuré, prenant l’exemple des Américains, qui sont « les premiers d’ailleurs à avoir des dispositifs hyper robustes pour protéger leur industrie ».

POURQUOI C’EST FAUX

Le principe même des accords commerciaux du type TTIP/Tafta est de faire tomber les barrières protectionnistes. L’objectif des négociateurs est donc de limiter au maximum les secteurs où l’Etat détient des monopoles, ou empêche l’accès au marché des entreprises étrangères.

Certes, chaque traité ménage des exceptions pour pouvoir continuer à protéger certains secteurs. Mais il est totalement faux de généraliser ces exceptions à l’ensemble des secteurs « stratégiques ».

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