A écouter : Le libre-échange, sa responsabilité dans le désordre mondial et les alternatives possibles. Conférence par Dominique Plihon

, par André

"Le libre-échange, sa responsabilité dans le désordre mondial et les alternatives possibles"

Conférence de Dominique PLIHON à Orléans le 20 avril 2010.

Dominique PLIHON

Organisé dans le cadre du Forum Social Local orléanais 2010.
"Résistances et alternatives locales !"

Dominique PLIHON est professeur d’économie financière à Paris XIII et président du Conseil scientifique d’Attac France. Il est l’auteur, entre autres, de « Le Nouveau Capitalisme » (2004), « Rapport pour le Conseil d’Analyse Economique : Les crises financières » (2004), ou encore « Les banques, acteurs de la globalisation financière (2006).

Le libre-échange est la notion souveraine de ces trente dernières années au niveau mondial. En effet, la notion de libre-échange se place au cœur de la pensée néolibérale. Elle organise la confusion entre liberté (qui est contre la liberté ?), et le libéralisme, qui n’est que la liberté des marchés – et c’est la première imposture, qui commande toutes les autres. Le libre-échange est ce qui permet alors de tout justifier : puisqu’il est naturel de nous trouver dans un système économique qui pratique le libre-échange, il est normal que les frontières soient abaissées, les barrières douanières annulées, et que les entreprises recherchent à tout prix l’accès aux marchés partout dans le monde, y compris pour piller les ressources naturelles de pays endettés, contraints de s’ouvrir dans un contexte international qui lui est défavorable.

C’est ainsi que les règles de l’OMC, celles du FMI et de la Banque mondiale sont justifiées, et, plus proche de nous, toute la politique de l’Union européenne, qui suit un calendrier aux conséquences sociales et politiques lourdes (ouverture à la concurrence de services en réseau comme la poste, les transports, l’énergie, privatisations conséquentes, flexibilisation du marché des services et de ceux du travail). Au nom de la compétitivité, toutes les "réformes", qui sont autant de contre-réformes, semblent possibles, et sont réalisées une à une dans une ambiance de fatalisme, comme s’il n’était pas possible de faire autrement.

Cependant, des voix, de plus en plus nombreuses avec la crise mondiale que nous subissons, s’élèvent pour remettre le libre-échange en question et évoquer des alternatives possibles. Uniformisation des revenus et de la protection sociale ; régulation des transports ; système d’écotaxes ; nouvelles formes de commerce ; conquête de droits démocratiques nouveaux dans la sphère économique ; protectionnisme ; souveraineté alimentaire... Autant de pistes qui nous montrent qu’il est possible autant qu’urgent de rouvrir le débat, afin de nous redonner, localement et globalement, un horizon de justice et de solidarité.

* Vous trouverez l’annonce de la soirée ici.