De notre envoyé spécial au Forum Social Mondial à Dakar ! (févr. 2011) (avec des photos !)

lundi 7 février 2011

LE FILM RÉALISÉ PAR MICKAËL ENFIN EN LIGNE !!!


Lettre de Dakar, Forum social mondial 2011, par Mikaël Motelica, envoyé par le Forum social local d’Orléans.

Notre ami Mikaël Motelica-Heino, envoyé par le collectif du Forum social local orléanais, vit pour nous l’événement exceptionnel que promet d’être le Forum Social Mondial de Dakar (du 06 au 11 février 2011, et auquel sont attendues 100 000 personnes).

Il est également prévu que Mikaël ramène des témoignages, enregistrés, filmés, et qu’il nous les fasse partager peu après son retour lors d’une soirée publique, le mardi 08 mars !

Les organisations qui soutiennent le séjour de Mikaël : l’Apacrète, l’Association pour une Décroissance Conviviale, ATTAC 45, Cent Soleils, le CRE-SOL, Europe Ecologie / les Verts, La Vie Nouvelle, le MAN, le Parti de Gauche, le PCF, Radio Campus, le SNESUP-FSU, Stalagmythe, SUD éducation, Terre en Vie (AMAP de l’orléanais).

Vous trouverez ci-dessous les témoignages qu’il nous a fait parvenir en temps réel.

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Epilogue : 11 février

Cette seconde journée de convergence et dernière journée du forum a vu notamment l’assemblée des assemblées. Le FSM s’est conclu par la démission du président égyptien, cadeau aux altermondialistes rassemblés à Dakar. Cette assemblée ultime a été le moment de tirer le bilan et les leçons du forum. Le FSM de Dakar a été le premier forum rassemblant autant d’Africains, bien plus qu’à Bamako et Nairobi. Il a été le forum de la solidarité avec les peuples en lutte, le barycentre des débats s’étant déplacé suite aux évènements en Tunisie et en Égypte.

Il a été l’occasion de reconstruire le monde avec des exigences de justice universelle en matière des droits (accès à l’eau et à la terre notamment) et de s’opposer au monde que nous contestons car un autre monde est possible. Les organisateurs se sont succédés à la tribune. A noter l’intervention de Gus Massiah, du conseil international d’organisation du FSM, lequel a souligné la réussite du forum et la capacité des forums de s’adapter à toutes les situations. Il a également parlé du rôle fondamental de la femme dans la conquête de nouvelles libertés. Enfin une nouvelle longue marche pour l’indépendance des peuples s’ouvre et l’Égypte et la Tunisie montrent la voie.

Mikaël, Les Ulis, le 13 février 2010

10 février

Le matin, cette première journée des assemblées de convergence a eu lieu la manifestation pour la liberté de circulation et contre le Frontex. Au départ de la poste de la médina et en direction du port de Dakar nous étions plusieurs centaines sous bonne escorte policière. Une prise de parole des migrants fut organisée en fin de manifestation. Les longues banderoles reprenaient la liste de celles et ceux morts lors de leur trajet vers la forteresse Europe.

L’après-midi j’ai choisi de participer à l’assemblée de convergence des mouvements sociaux riche d’interventions en espagnol, anglais, français et portugais de militants du monde entier. La déclaration qui a été présentée à cette assemblée affirme l’apport capital de l’Afrique et de ses peuples dans la construction de la civilisation humaine. Elle rappelle également le rôle crucial des luttes des peuples pour s’opposer à la domination du capital et dénonce le rôle des acteurs du système (banques, multinationales etc.) dans la recherche du profit maximum. Elle soutient l’agriculture paysanne durable et dénonce les violences faites aux femmes, le racisme, le sexisme et l’homophobie. Le capitalisme détruit la vie des populations mais chaque jour naissent de nouvelles luttes pour la justice sociale.

Cette déclaration affirme également le soutien inconditionnel aux luttes du peuple Tunisien et Egyptien. Elle porte une exigence forte sur la souveraineté des peuples à définir leur mode de vie.

Les mouvements sociaux assemblés à Dakar appellent à faire du 20 mars 2011 un jour de solidarité international avec le peuple arable et africain et du 12 octobre 2011 une journée d’action globale contre le capitalisme.

Mikaël, Dakar, le 11 février 2010

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09 février

Les débats sur la dette des pays du Sud sont au cœur des débats et ateliers du FSM de Dakar. En effet celle-ci étrangle les pays du Sud en général et de l’Afrique en particulier et empêche leur développement. Ainsi elle compromet les investissements dans les secteurs vitaux comme l’éducation et la santé et prive donc les populations de leurs droits fondamentaux. Les états africains sont maintenus dans un cycle de remboursement sans fin. Selon le CADTM « la dette publique extérieure et privée des pays du tiers-monde, qui s’élevait en 2007 à 3360 milliards de dollars US, maintient 85% de l’humanité dans la misère : les pays pauvres payent plus pour leur dette que pour leur budget de santé et d’éducation ».

En cette troisième journée d’ateliers auto-organisées, j’ai assisté à l’atelier sur la libre circulation des personnes et la citoyenneté universelle, animé par les migrants eux-mêmes, le mouvement Utopia et Emmaus International. La charte des migrants établie plus tôt en amont du FSM sur l’Ile de Gorée d’où partaient les navires négriers a été rappelée par le co-rédacteur de la charte mondiale des migrants. Elle est destinée aux migrants et à l’ensemble de l’humanité (ONU, associations, partis, syndicats et citoyens). Le processus de la charte est porté par les migrants eux-mêmes. Elle doit donner du courage pour intervenir et agir. Elle est faite pour s’attaquer au système qui réglemente la circulation dans le monde. Elle se base sur une campagne de signature des migrants du monde entier. Les marchandises circulent ; l’or, le pétrole circulent. Réclamons la liberté de circulation et d’installation ! Le mouvement Utopia montre la voie avec l’idée du passeport de citoyenneté universelle qui s’inscrit dans le projet plus vaste de construction d’un espace politique mondial : un passeport symbolique délivré par les Etats via leurs ambassades dans le monde entier. L’Equateur serait intéressé par cette démarche.

Mikaël, Dakar, le 10 février 2011

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08 février

Cette deuxième journée d’ateliers auto-organisés a développé un très grand nombre de thématiques : genre et droit des femmes, extractivisme en Afrique et en Amérique, migrations, biens communs etc.

Pour ma part j’ai consacré cette journée à l’eau. L’eau c’est la vie. L’eau est vivante et libre. La question de l’accès à l’eau et à l’assainissement se pose dans de nombreuses régions du monde et particulièrement en Afrique. L’eau est un bien commun du vivant, un bien qui nécessite le partage car la Terre est finie. La politique naturelle c’est le partage, celle du sens commun à l’opposé des logiques de marchandisation et de privatisation de cette ressource rare, comme le rappelle l’atelier coorganisé par France Libertés, ATTAC et Utopia sur le droit à l’eau en Afrique, avec la participation de Danielle Mitterrand et d’acteurs locaux de projets sur l’eau en milieu rural et urbain.

Ces derniers, à partir d’expériences concrètes de gestion communautaire de l’eau (Ouganda, Bénin) où les femmes jouent un très grand rôle prouvent que la tragédie des biens communs peut être évitée et que les acteurs locaux sont à même de gérer au mieux les ressources environnementales. Une gestion publique et communautaire de l’eau semble donc être possible !

J’ai pu rencontrer également Eric Faisse d’Eau Secours Marseille où va se tenir en 2012 le forum mondial alternatif de l’eau face au colloque des multinationales.

Enfin j’ai fait deux interviews de Tunisiens ayant participé à la révolution ainsi qu’une une interview conjointe d’un Marocain et d’un Saharoui.

Mikaël, Dakar, le 9 février 2011

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07 février

Cette journée a vu le début des ateliers auto-organisés où vont se développer les convergences et alternatives du Nord et du Sud à l’Université Cheick Antia Diop. Ces ateliers sont au cœur du Forum Social Mondial et nourrissent les militants du monde entier. Le FSM doit être un moment de désaliénation face à la
pensée capitaliste néo-libérale. La Tunisie montre la voie avec l’exigence de justice sociale et la soif de démocratie qui s’imbriquent. La révolution tunisienne et l’effet de contagion de ce formidable réveil des consciences soulèvent les inquiétudes au forum de Davos mais la joie et l’enthousiasme au
FSM.

Quelques incidents sont cependant à déplorer pour cette première journée avec l’absence de programmes, les ateliers déplacés ou annulés à cause des cours des étudiants (un coup du recteur de l’université, proche du président sénégalais,
dit-on) et surtout l’agression d’une fraction de la délégation marocaine à l’encontre de Saharouis qui avaient tenté d’organiser un atelier.

Pour ma part j’ai suivi des ateliers consacrés à la terre et à l’agriculture. En effet a été lancée la campagne de promotion de l’agriculture familiale en Afrique dans le contexte de la menace de l’accaparement des terres par les Etats au profit des multi-nationales. L’agriculture à petite échelle destinée à satisfaire le besoin des populations et non ceux de l’agro-business est à l’ordre du jour avec les questions de souveraineté alimentaire. Produire la nourriture que nous consommons semble en effet être le leitmotiv des agricultures du Sud et aussi leur camarades du Nord, comme cet agriculteur bio de la Région Centre rencontré au détour d’un atelier annulé qui développait un projet de coopération de maraichage bio au Sénégal.

La richesse du FSM c’est aussi les rencontres individuelles et le partage d’expériences communes qui montrent à l’évidence qu’un autre monde est possible.

"Il y a un autre monde mais il est dans celui-ci" (Paul Eluard).

Mikaël, Dakar, le 8 février 2011

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06 février

Annoncé et préparé depuis des mois, le Forum Social Mondial 2011 s’ouvre enfin à Dakar. La capitale sénégalaise accueille cette semaine plus de 50000 participants venant de 123 pays. Plus de 1200 activités doivent avoir lieu.

Ce n’est pas la première fois que cette grande manifestation du mouvement solidaire mondial contre l’exploitation et l’oppression se donne rendez-vous dans une ville africaine. Mais Dakar a l’ambition de faire encore mieux que Nairobi ou Bamako.Il va porter encore plus haut et plus loin les valeurs fondamentales du mouvement mondial social et confirmer qu’un autre monde est possible. Ainsi avant même l’ouverture du forum s’est tenu sur l’Ile de Gorée une assemblée mondiale des migrants qui a adopté une Charte mondiale du migrant.

Cette charte est un socle qui va nous permettre de travailler en commun. En marge du forum mondial de la santé (3-6 février) j’ai pu rencontrer les camarades syndicalistes marocains de l’ODT qui m’ont parlé de la grande manifestation à Casablanca du 20 février prochain pour réclamer le départ du gouvernement. Les temps changent en Afrique !

Le matin du 6 février a vu l’arrivée de la marche des sans-papiers Paris-Bamako-Dakar. La grande marche d’ouverture du forum a eu lieu l’après-midi dans les rue de Dakar et a un constitué un événement festif de grande amplitude.

Mikaël, Dakar, le 7 février 2011