Ciném’attac : Eau, service public à vendre

ATTAC 63 organise la projection de films militants dans divers lieux en collaboration avec Paroles de Bibs ou en partenariat avec des cinémas. C’est pour nous l’occasion de jouer notre rôle d’association d’éducation populaire en informant et en proposant des débats après chaque film.

Film de Leslie Franke et Hermann Lorenz ,2005 ,52 ’

L’eau, ressource vitale et bien commun de l’Humanité. Mais aussi marchandise convoitée par quelques grandes firmes multinationales (Suez et Veolia en France, RWE en Allemagne…) qui rachètent les services de distribution et de traitement de l’eau partout dans le monde.

Les dix prochaines années seront des années cruciales pour le service public de distribution de l’eau, avec la renégociation de très nombreux contrats avec le privé. Mais les collectivités locales sont de plus en plus endettées et cèdent leurs services de l’eau aux compagnies privées. Or les résultats sont souvent les mêmes : augmentation des tarifs ; suppressions d’emplois, d’où moins de maintenance et d’investissements au niveau des conduites, des usines de traitement des eaux usées… ; plus de fuites d’eau ; baisse de la qualité…
L’eau est nécessaire à la vie. Elle est un bien précieux. Ce qui se passe dans les pays où l’eau potable est ou se fait rare devrait pourtant nous alerter sur l’importance de cette question.

En Angleterre, les services de l’eau ont été privatisés en 1989. La réparation des canalisations coûte extrêmement cher et ne rapporte rien. En conséquence, 30 à 60 % de l’eau potable de Londres s’échappe dans les sous-sols. Comme les conduites d’eau victoriennes sont vétustes et ne peuvent plus tenir une pression croissante, la Compagnie des eaux de Londres, Thames Water, qui appartient au groupe allemand RWE, abaisse la pression et l’eau ne parvient plus aux étages ! Thames Water est le plus grand pollueur de l’eau en Angleterre. Les eaux usées sont rejetées dans le fleuve parce que cela revient moins cher que d’apporter les améliorations nécessaires aux usines de traitement des eaux d’égouts. Des scientifiques ont mis en évidence une féminisation des poissons mâles. L’eau du fleuve est contaminée par des substances comme les hormones, les psychotropes..., la technique d’élimination étant beaucoup trop onéreuse pour des compagnies orientées vers le profit maximum. Quel effet cela a-t-il sur la capacité humaine de reproduction ?

Heureusement, de plus en plus de citoyens s’emparent de ces questions et la résistance à cette marchandisation de l’eau s’organise et se développe.