Cinéma d’attac Paris 15ème : La guerre des cotons

, par Christine

Attac paris 15 vous propose ce mois-ci de mieux comprendre les enjeux de la mondialisation dans ses rapports Nord-Sud avec la projection d’un documentaire qui sera suivie d’un d ?bat.

 ? travers l’exemple du coton, ce documentaire, en analysant ses m ?canismes de production comme de consommation d ?crypte les dessous de la mondialisation. Le rythme d’une enqu ?te approfondie permet la mise en relief des principales diff ?rences de l’exploitation de cette mati ?re premi ?re ? l’ ?chelle mondiale. Trois visions du monde s’y opposent, dans des espaces aussi diff ?rents que l’Afrique occidentale, les ?tats-Unis et son concurrent direct, la Chine, et d ?crivent un vaste panorama des enjeux ?conomiques, sociaux et strat ?giques li ?s au coton, et plus largement au commerce des mati ?res premi ?res. Les points de vue propos ?s sont donc multiples, mais rarement manich ?ens ou caricaturaux.

D’un c ?t ?, des machines infernales roulant ? tombeau ouvert dans des champs qui s’ ?tendent ? l’infini. Des engins effectuant le travail de mille hommes et qui co ?tent jusqu’ ? cinq cent mille dollars chaque. De l’autre, de minuscules lopins ? l’ombre des baobabs et des paysans qui cueillent ? la main avec l’aide d’enfants faisant l’ ?cole buissonni ?re le temps de la r ?colte…
D’un c ?t ?, les ?tats-Unis, premi ?re puissance ?conomique de la plan ?te, de l’autre une poign ?e de pays d’Afrique de l’Ouest consid ?r ?s parmi les plus pauvres du monde.

Entre les deux, une comp ?tition acharn ?e pour la conqu ?te du march ? chinois : un milliard trois cent millions de personnes ? v ?tir, cent millions d’employ ?s dans le textile et le coton, des dizaines de milliers d’usines g ?antes. Une industrie en pleine explosion qui inonde le march ?-monde et menace directement la concurrence, asiatique, maghr ?bine, latino-am ?ricaine.

La comp ?tition n’est pas seulement acharn ?e, elle est surtout d ?loyale, car les pays africains respectent les r ?gles de libre concurrence impos ?e par l’Organisation Mondiale du Commerce et n’accordent aucune subvention ? leur coton. Les Etats-Unis, eux par contre, continuent de verser entre trois et quatre milliards de dollars par an ? leurs agriculteurs pour les inciter ? produire afin de maintenir leur position historique de premier exportateur de la plan ?te.

Au plan de la concurrence, la situation ?tait devenue tellement intenable, qu’en 2003, l’Afrique a d ?cid ? de protester officiellement aupr ?s de l’OMC r ?unie ? Canc ?n. Depuis, rien n’a vraiment ?t ? r ?gl ?, et la guerre des cotons continue de faire rage.

Certains protagonistes de rappeler que ce conflit plonge ses racines dans les plantations de Lousiane, ? l’ ?poque tragique de l’esclavage. Qu’il ?tait d ?j ? question de relations entre l’Afrique et l’Am ?rique. Que le coton est, depuis lors, le symbole des in ?galit ?s qui dominent les relations internationales. Qu’il est grand temps que cela change.

Le coton est, en effet, pour une bonne partie de l’Afrique, le seul succ ?s ?conomique tangible. La seule fili ?re qui permette ? certains pays d’int ?grer le mouvement actuel de mondialisation. Le seul n ?goce capable de remplir les caisses des Etats, de financer les routes et les h ?pitaux, les ?coles et l’ ?lectricit ? …Le seul ? fixer des populations qui seraient autrement tent ?es par l’exil vers l’Europe.

Impossible d’ ?voquer le coton - ni la guerre actuelle- sans ?voquer le r ?le de la France. C’est elle qui, apr ?s les ind ?pendances - a eu l’id ?e d’implanter l’or blanc en Afrique noire. C’est elle, encore aujourd’hui, qui tente de faire avancer le dossier au sein du groupe restreint des grandes puissances. Les cotonniers fran ?ais ont bien conscience que leurs int ?r ?ts sont en grande partie li ?s au sort de l’Afrique. Ils agissent donc en cons ?quence… Et tentent de se placer au mieux sur le march ? chinois.

La voie africaine est ?troite. Il lui reste tout de m ?me quelques atouts. Le premier de tous est de rappeler que son coton est le plus ?cologique de la plan ?te. L’Afrique peut ?galement compter sur une g ?n ?ration de styliste talentueux qui ne demande qu’ ? promouvoir une mati ?re premi ?re m ?ticuleusement cueillie ? la main, savamment teint ?e et artistiquement mise en forme. Les niches " haut de gamme " ouvrent des perspectives prometteuses.

Enfin, la communaut ? internationale pourra difficilement ignorer plus longtemps que le salut d’une partie de l’Afrique passe par l’exploitation de l’or blanc. Que ses Pr ?sidents - comme ses paysans - ne demandent aucunement l’aum ?ne… Ils exigent simplement que justice leur soit rendue.

Projection-d ?bat, jeudi 30 novembre ? 20h00, Foyer de Grenelle,17 rue de l’Avre 75015 PARIS


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