Pour un service public de la petite enfance

, par Christine

Garantir pour tous les parents l’accueil de leurs jeunes enfants dans un service public de qualit ? est un imp ?ratif de soci ?t ?. Pour les enfants, c’est contribuer ? la socialisation et ? l’ ?galit ? des chances. Pour les femmes, c’est pr ?server leur activit ? professionnelle, leur autonomie, leur ?mancipation.

Aujourd’hui en France, il en est tout autrement. Parmi les 2,4 millions d’enfants de moins de 3 ans, 6 sur 10 sont gard ?s par leur m ?re ? la maison ;2 sur 10 sont gard ?s par une assistante maternelle ; 1 sur 10 est accueilli ? l’ ?cole maternelle ; moins de 1 sur 10 est accueilli dans une structure publique type cr ?ches collectives, cr ?che familiale, multi-accueils et ?galement en cr ?che associative et/ou parentale.

Cette situation ne correspond pas du tout ? l’attente des parents. En l’espace de quarante ans,le taux d’activit ? des femmes est pass ? de 40 ? 80 %. Pour la grande majorit ? des parents, la cr ?che est la meilleure solution. Pour les femmes les plus modestes, elle est la seule financi ?rement accessible, car m ?me le recours ? une assistante maternelle est trop cher. Faute de places disponibles, elles sont contraintes de renoncer ? travailler. 650 000 femmes ont recours ? l’allocation pr ?tendue de “libre choix”, alors que la moiti ? d’entre elles d ?clarent qu’elles auraient souhait ? continuer de travailler mais ont ?t ? contraintes d’arr ?ter faute de place dans un lieu d’accueil. Un grand nombre d’entre elles aura de grandes difficult ?s ? rejoindre ensuite le monde du travail.

Le tournant n ?olib ?ral des ann ?es 80. Depuis vingt-cinq ans, les diff ?rents gouvernements, de droite et de gauche, ont privil ?gi ? l’aide aux familles pour la garde individuelle des enfants chez les assistantes maternelles ou au domicile des parents. Cela permet de faire d’une pierre deux coups : ?conomie budg ?taire (les aides individuelles co ?tent trois ? quatre fois moins cher que la cr ?che publique : 80 ? 90 € par jour) et r ?duction artificielle du taux de ch ?mage. Il s’agit d’une politique de r ?gression sociale. Les femmes aux emplois les plus mal pay ?s rentrent ? la maison et perdent toute autonomie financi ?re. Les emplois f ?minins cr ??s (assistantes maternelles) sont pr ?caires et peu qualifi ?s. En m ?me temps, les m ?nages ais ?s employeurs profitent des cadeaux fiscaux. Par ailleurs, depuis la loi de finances de 2003, on assiste au d ?veloppement des cr ?ches d’entreprises et de cr ?ches priv ?es ? but lucratif, o ? se multiplient les emplois aid ?s et contractuels.

Dans les cr ?ches de Paris, les personnels luttent pour un service de qualit ?. Depuis 2001, 5000 places suppl ?mentaires ont ?t ? cr ??es, mais le sous-effectif d’encadrement est criant. Cette situation ?puise les personnels, elle a aussi des effets n ?fastes sur les enfants. Pour cette raison, en 2006, les salari ?s se sont mis en gr ?ve pour obtenir un nombre correct de postes : les r ?ponses sont loin d’ ?tre satisfaisantes.

Un v ?ritable service public de la petite enfance, c’est possible. Des ann ?es 60 aux ann ?es 90, on a ouvert en France une ?cole maternelle tous les jours et initi ? un programme de cr ?ches. Aujourd’hui, les besoins sont tels qu’il faut planifier l’ouverture de 1 ? 1,2 million de places de cr ?ches publiques r ?parties sur tout le territoire et cr ?er 150 000 emplois nouveaux avec une formation de qualit ?. Ce service doit ?tre gratuit, pour qu’il soit accessible ? tous et ? toutes. Ce programme a fait ses preuves dans des pays comme la Su ?de, la Norv ?ge et le Danemark, o ? le taux de couverture est de 70 %,et o ? le droit pour tout enfant ? une prise en charge par le service public est inscrit dans la loi. Un service public de la petite enfance est n ?cessaire et implique une autre r ?partition des richesses.

R ?union-d ?bat avec Cl ?mentine Autain (Fondation Copernic) et des responsables de la CGT petite enfance.

Vendredi 21 septembre ? 20h00 au FIAP Jean-Monnet 30 rue Cabanis, Paris 14e organis ?e par Attac Paris 14


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