La dette de la Grèce : quel mot d’ordre faut-il défendre ? par François Chesnais

François Chesnais, économiste, membre du Conseil scientifique d’Attac-France
samedi 5 juin 2010

Dans la caractérisation de la dette grecque et dans les mots d’ordre la concernant, les
associations et les partis des mouvements anticapitaliste et altermondialiste font preuve d’une
grande prudence, confinant à la timidité. Je vais chercher à expliquer pourquoi le mot d’ordre
qui s’impose aujourd’hui est la dénonciation (terme meilleur qu’annulation) de sa dette par la
Grèce. Le soutien le plus efficace des salariés des autres pays d’Europe à la jeunesse et aux
travailleurs grecs seraient d’annoncer qu’ils en feront de même. La dénonciation vaut pour
toutes les dettes publiques. Elle est la seule manière de mettre fin à la « dictature des
marchés », qu’il serait mieux de nommer la « soumission volontaire » des gouvernements,
tant est flagrante leur démission complète face aux banques et aux fonds de placement
financier, leur acceptation de se faire les relais et les exécutants des mesures voulues par eux.

L’exemple de la France permet d’expliquer les mécanismes usuriers de service des intérêts de
la dette dont les États sont le pivot. L’endettement public a sa source dans le bas niveau et la
faible progressivité de la fiscalité directe (impôts sur le revenu, le capital et le profit des
entreprises) et dans l’évasion fiscale. Le mécanisme en est simple : les gouvernements
commencent par emprunter à ceux qu’ils renoncent à taxer, avant de les protéger ouvertement
de l’impôt comme Sarkozy. Le service des intérêts opère ensuite un transfert de richesse au
bénéfice des détenteurs des titres de la dette et en renforce chaque fois plus leur pouvoir
économique et politique. Les « marchés », terme fétichisé derrière l’anonymat duquel se
cachent des institutions financières tout à fait précises, grandes banques, sociétés d’assurance
et fonds de placement financier, peuvent dicter la politique du capital aux gouvernements qui
peuvent se cacher derrière « l’obligation morale d’honorer les dettes ».

Lire la suite de l’article dans le fichier pdf : http://www.france.attac.org/spip.php?article11417


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