L’austérité par la retraite Communiqué Attac France

mercredi 13 juillet 2011

Neuf mois. Il n’aura fallu que neuf mois au gouvernement pour apporter
la preuve qu’il avait menti sur toute la ligne en imposant sa réforme
des retraites à l’automne dernier. Il la modifie au moment même où
elle entre en vigueur, en accélérant le passage à 41,5 ans de
cotisation pour la génération née en 1955.

Le gouvernement avait menti parce que sa réforme ne résolvait aucunement
la question du financement des retraites. Sinon pourquoi modifier déjà
les termes du contrat dont il avait fixé unilatéralement les règles au
mépris de toute négociation ?

Il avait menti parce que reculer l’âge de la retraite et augmenter la
durée de cotisation ne pouvaient qu’aggraver la situation de l’emploi et
condamner beaucoup de travailleurs de plus de 55 ans exclus des
entreprises à vivre des minima sociaux, tandis que les pensions de
retraite étaient promises au déclin.

Il avait menti parce que ...

...les discours sur la pénibilité et sur les
inégalités, dont sont victimes plus particulièrement les femmes et les
salariés victimes du chômage et de la précarité, n’étaient que des
trompe-l’œil : la nouvelle augmentation de la durée de cotisation
frappera tout le monde. Un nouveau signal est envoyé aux jeunes
générations pour décrédibiliser la répartition et promouvoir les
assurances privées.

Il avait menti parce que, soucieux de sauvegarder les privilèges des
riches, il avait refusé de faire cotiser les profits distribués,
occultant ainsi l’indécente explosion des revenus du capital et donc des
inégalités depuis trois décennies, qui ont conduit à la financiarisation
de l’économie.

Le gouvernement n’a dit la vérité que sur un point : il n’a jamais caché
que toutes les réformes qu’il mettait en œuvre avaient pour but de
donner des gages aux marchés financiers et aux agences de notation, de
préserver le fameux AAA de la France. Mais derrière cet aveu, il y avait
une autre contrevérité : en aucun cas le président des riches ne voulait
sauver les retraites.

Le monde est en crise, l’Europe aussi, la France pas moins que les
autres pays. Les dettes publiques s’amoncellent à cause des politiques
en faveur de la finance et de la crise que les spéculateurs ont
provoquée. Au lieu de mater la finance, les Etats se défaussent sur les
populations auxquelles est présentée la facture. Le gouvernement grec
brade toutes les entreprises publiques pour obéir au FMI, à la BCE et à
l’Union européenne. La BCE augmente son taux directeur et refuse toute
restructuration des dettes publiques. La Commission européenne promet
une taxe sur les transactions financières en 2018, alors que les
populations doivent payer comptant tout de suite. Le gouvernement
français, quant à lui, impose au nom de l’austérité un nouvel
abaissement des conditions d’accès à la retraite.

Les rentes des banquiers et actionnaires sont sauves tandis que les
droits des peuples et la démocratie sont bafoués. Les analyses et
propositions d’Attac contre la finance et pour la promotion d’un système
de retraite solidaire sont plus que jamais d’actualité. Alors que des
manifestations se multiplient dans de nombreux pays européens, que des
indignés se lèvent exigeant démocratie et justice sociale, nous voulons
contribuer en France à œuvrer pour que les citoyens imposent un vrai
débat démocratique sur ces enjeux de société.

Attac France,
Paris, le 11 juillet 2011


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