intellectuel collectif international des mouvements sociaux

PRÉSENTATION DU PROJET

Nous vous proposons de participer à la construction d’un intellectuel collectif international des mouvements sociaux.

Notre objectif est de construire un espace ouvert, où des militants et des personnes liées aux mouvements sociaux, en lien avec des revues et sites d’informations pourront échanger sur les défis auxquels font face les mouvements sociaux et les organisations de la société civile.

Ces mouvements et organisations font face à de nombreux défis. Engagés dans des luttes concrètes et quotidiennes, ils sont également engagés dans la bataille des idées, contre l’hégémonie de la pensée néolibérale. Ils contribuent à construire, ou à renouveler les cadres d’interprétation et de dénonciation des injustices, à toutes les échelles – locale comme globale.

Du Chiapas (Mexique), à Seattle (USA), en passant par Porto Alegre (Brésil), Gênes (Italie), et les innombrables autres luttes locales, nationales ou régionales, la dynamique altermondialiste est parvenue à remettre en cause l’idée qu’il n’y aurait pas d’alternatives – à ce qui fût appelé le « consensus de Washington ».

La dynamique altermondialiste contribue à un profond renouvellement des pratiques comme des théories de l’internationalisme. Acteurs « anciens » comme nouveaux acteurs (des syndicats créés au 19ème siècle aux groupes affinitaires et autres assemblées des années 2000 et aux indignés de la décennie actuelle) sont parvenus à faire face aux injustices de l’ère néolibérale globale. À travers leurs luttes contre la « guerre sans fin » des USA en Irak et en Afghanistan, contre les plans d’ajustement structurels des années 80 et 90 puis contre le rôle de l’OMC, ils ont su battre en brèche l’hégémonie de la pensée néolibérale.

Plus récemment, la crise économique et financière a apporté la preuve de la pertinence des analyses de ces mouvements, ainsi que des alternatives qu’ils expérimentent. Pourtant, dans le même temps, elle les a banalisé. Ainsi, bien que le mouvement altermondialiste ait démontré sa pertinence et son rôle historique, et alors même que la crise est un signe de l’affaiblissement du capitalisme global, la bataille des idées est loin d’être gagnée – et la doxa néolibérale continue à irriguer l’action de la plupart des États.

Dans le même temps, de nouveaux défis émergent. Depuis l’élection de B. Obama, l’impérialisme des Etats-Unis, confronté à la crise de son hégémonie, tente de changer de forme : les confrontations armées « s’internalisent », en même temps que le réarmement et le déploiement de missiles se poursuivent. Les pays issus Sud dits « émergents », comme la Chine, l’Inde et le Brésil ont gagné en importance dans les institutions multilatérales. L’Europe s’enfonce dans la crise. L’impasse dans laquelle se trouvent les élites est particulièrement visible dans les négociations sur le changement climatique, les revendications des acteurs des révolutions arabes, ou encore la lutte pour l’accaparement des ressources et des terres en Afrique, en Asie ou en Amérique du Sud.

Notre projet entend contribuer à cette « bataille des idées ». Il ne s’agit ni d’une initiative « de plus », ni d’une tentative isolée. Nous nous situons dans l’héritage vaste, mais aussi complexe, des pratiques et croyances en l’internationalisme. Les mouvements dans lesquels nous sommes engagés ne sont pas les premiers à tenter de développer des expériences ouvertes et internationales de contre-hégémonie intellectuelle.

En outre, le mouvement altermondialiste et ses outils, incluant le processus du Forum Social Mondial, a montré qu’il était un acteur clef de ces confrontations. Les initiatives des mouvements sociaux visant à « mondialiser la lutte », comme le disent les militants de Via Campesina, sont nombreuses.

Notre projet entend partir de ces expériences. Il s’insère dans ces processus et ces dynamiques. Les débats que nous mènerons dans ce cadre viendront nourrir les débats et les discussions menées dans d’autres espaces, et, pourquoi pas, contribueront à les renforcer. De fait, les mouvements sociaux font face à autant de dangers et de défis que d’opportunités. Contrairement aux mouvements du passé, nous ne pouvons ignorer les premiers, en nous réfugiant dans la croyance que le capitalisme ou l’impérialisme colonial s’effondreront de l’intérieur, en raison de leurs propres contradictions.

Dans le cadre du Forum Social Mondial, comme dans d’autres lieux, ce constat est à l’origine de nombreuses explorations, de nombreux débats, qui débouchent sur des idées, des propositions et des perspectives nouvelles.

Un nouvel « intellectuel collectif des mouvements sociaux » (dans le sens que donnent Gramsci et Bourdieu) est en train de dépasser les frontières entre les mouvements sociaux et les réseaux de recherche et d’éducation populaire. Il contribuera sans aucun doute à l’élaboration stratégique indispensable au cycle de luttes et de mobilisations qui s’ouvre actuellement.

Nous aimerions vivement que vous rejoigniez cette initiative. Si ce projet vous intéresse, merci de nous le faire savoir en nous contactant à l’adresse suivante :

voices@voicescollective.net


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