Un pétrolier texan poursuit la Colombie pour avoir protégé un site naturel exceptionnel

PAR SOPHIE CHAPELLE 30 AOÛT 2017

Plus de 83 millions de dollars. C’est le montant réclamé par la compagnie pétrolière Hupecol Operating Co, basée au Texas, à l’État colombien. En cause : la décision des autorités colombiennes de lui retirer son permis d’exploration pétrolière dans une réserve naturelle – la Serranía de la Macarena, toute première réserve créée dans le pays – et reconnue « patrimoine biologique de l’Humanité » par l’Unesco. La compagnie texane envisageait d’explorer 150 puits de pétrole potentiels à proximité du magnifique Caño Cristales, surnommé « le fleuve aux cinq couleurs » du fait de la diversité des plantes aquatiques poussant sur les affleurement rocheux.

Le permis annulé couvre environ 30 000 hectares – une superficie équivalente à trois fois la surface de Paris. Il a été accordé en toute discrétion le 18 mars 2016 par l’Autorité nationale des permis environnementaux (Anla) [1]. Or, un an plus tôt, la Macarena, l’organisme gouvernemental en charge de la préservation de l’environnement, avait estimé que le projet pétrolier n’était pas viable [2]. Suite aux révélations de la presse, le président Juan Manuel Santos a annoncé, dès le 14 avril 2016 sur son compte Twitter, la décision de suspendre le permis « jusqu’à ce que la protection de l’environnement de Caño Cristales et de la zone d’influence soit garantie ».

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