A La Ciotat, 2014 sera la véritable année capitale


Les défis à relever vont bien au-delà des simples clichés de carte postale attendus et convenus. PHOTO S.F.

La Ciotat. Accentuation des disparités territoriales, détérioration du cadre de vie et absence de développement durable sont autant d’enjeux à relever en cette année électorale. Perspectives.

Elections municipales, défis écologique et environnemental, poursuite du développement économique et de la reconversion du site des chantiers navals et nouvelle bataille autour de la réalisation du complexe hôtelier en bord de mer sont autant de challenges qui jalonneront l’année à venir.

Pas encore « candidat » Patrick Boré devrait - sauf énorme surprise - briguer un troisième mandat en mars prochain. Face à lui, la gauche rassemblée, avec pour leader Karim Ghendouf, n’a plus qu’une dizaine de semaines de campagne pour faire la différence, avant un premier tour des municipales très piégeux en présence de deux autres listes, celles du FN et de Bernard Chabaud.

Un choix de développement

Ce premier enjeu capital se double d’un autre : la mise en place de la Métropole. Avec l’éloignement par avance dénoncé entre les citoyens et leurs élus… ou plutôt les exécutifs.

L’affaire du complexe hôtelier que le maire souhaite ardemment voir construire en bord de mer, est à ce titre très instructif. Lors d’une première enquête publique lancée par MPM la modification du plan local d’urbanisme inhérent à ce projet récolte un « avis défavorable », et voici que le « dossier » passe par une autre procédure « d’intérêt général », dans l’indifférence quasi-générale des autres élus de la communauté urbaine - si peu au courant des affaires locales. Outre les recours déposés contre ledit projet, une deuxième enquête publique devrait être lancée cette année.

Le développement urbanistique de la ville va se poursuivre via les deux ZAC du Garoutier et de la Campanelle. Et là aussi, malgré les mises en garde des riverains, CIQ et élus de l’opposition. Une nouvelle concentration de centaines logements sur plusieurs dizaines d’hectares au nord-est de la Ville, des routes qui ne seront pas recalibrées pour autant, et une politique de transports en commun qui se soldera par le passage de Ciotabus sous le giron de la RTM. Bien loin de « la révolution douce » annoncée à grand renfort de papier glacé, les Ciotadens auront le choix entre « marcher à pied ou se prendre les bouchons », comme le résumait Karim Ghendouf, lors du dernier conseil municipal.

De la rentabilité à court terme

L’autre défi à relever sera aussi celui du Parc national des calanques, un parc « si loin si proche » dans lequel la Ville a encore un pied dedans et un pied dehors, après le « report » de la ratification de la charte, pour cause, officiellement, de manque de moyens financiers pour la faire appliquer.

Ce simple constat d’absence d’engagement volontariste renvoie à la nécessité d’un développement durable et harmonieux de l’ensemble du territoire plutôt que de créer quelques « sanctuaires » de verdure ceinturés de voies de circulation surchargées et donc asphyxiantes.

L’autre symptôme de cette absence de volonté n’est autre que le centre-ville de La Ciotat, qui a subi pendant une décennie l’échec d’une « réhabilitation » promise en 2001, auquel s’ajoute le développement outrancier de zones commerciales aussi impersonnelles qu’improbables pour une ville de 35 000 habitants.

En 2014, La Ciotat sortira-t-elle de l’entonnoir constitué à la fois par la spéculation immobilière et une rentabilité à court terme axée sur un tourisme estival d’un petit mois de mi-juillet à mi-août ? Question ouverte.

SYLVAIN FOURNIER

Mercredi, 15 janvier 2014