Mettons la laïcité au service de l’intégration et non de la stigmatisation

Par Pierre Khalfa et Gustave Massiah, membres du Conseil scientifique d’Attac

On pouvait se demander qui allait oser le faire. C’est à Christophe Ramaux (Le Monde daté du 10 janvier) qu’il est revenu de pointer une responsabilité de « la gauche radicale », en particulier d’Attac, qui avait osé critiquer ce qu’avaient publié à certains moments nos amis de Charlie Hebdo.
Comme s’il pouvait y avoir un rapport entre leur meurtre et le débat que l’on pouvait avoir avec eux, notamment à propos de certaines caricatures touchant les musulmans. Car si la liberté de caricature doit certes être défendue, elle est renforcée par le droit de critique de ceux qui se sentent mis en cause. Elle est affaiblie par ceux qui se saisissent de ces caricatures pour en faire des étendards douteux de leurs propres causes comme cela s’est passé avec les « caricatures de Mahomet ».
Christophe Ramaux, qui est par ailleurs membre d’Attac et des Économistes atterrés, après nous avoir expliqué que « Les êtres humains ont d’abord une tête, vivent de représentation. Ils ont leur autonomie, leur responsabilité », pose une question faussement naïve : « Dénier la responsabilité de ceux qui adhèrent à l’intégrisme radical, n’est-ce pas les nier un peu plus ? » Mais qui a nié cette responsabilité ? Personne. En fait le sujet de Christophe Ramaux est ailleurs et il porte sur la laïcité. Car, pour lui, ce mot se suffit à lui-même et cette référence est brandie pour reprocher à Attac de refuser « sciemment à mentionner la laïcité » dans son communiqué.

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