Le climat, c’est pas vos affaires

Mercredi 20 mai 2015, par 350.org, Attac France, J.E.D.I. for Climate, Les Amis de la Terre

Au moment où François Hollande ouvrait le Business and Climate Summit, ce mercredi à l’UNESCO, 350.org, les Amis de la Terre, Attac France et les J.E.D.I. for Climate accueillaient les participants au sommet en leur rappelant que les principaux organisateurs et sponsors de ce sommet sont responsables du dérèglement climatique. Parmi ceux-ci : Total, EDF, ENGIE (ex GDF), Shell, Arcelor Mittal ou encore la BNP et Vinci.

Comme le montre le rapport des Amis de la Terre et d’Oxfam publié ce mardi, les centrales à charbon d’EDF et d’ENGIE émettent chaque année respectivement plus de 69 et 81 millions de tonne de CO2. « Les émissions de CO2 provoquées par les centrales à charbon de ces deux entreprises, dont l’État est actionnaire, équivalent à la moitié des émissions de la France ! Pourtant, ces entreprises n’hésitent pas à se présenter comme des championnes de la lutte contre le changement climatique. Au-delà de la mauvaise foi des entreprises, c’est aussi l’incohérence du gouvernement qui est à déplorer : François Hollande multiplie les appels à l’étranger pour lutter contre le changement climatique, et pourtant l’État français, qui a un pouvoir de décision dans ces entreprises, laisse ses entreprises polluer massivement à l’étranger. » dénonce Malika Peyraut, des Amis de la Terre.

Énergies fossiles, nucléaire, fausses solutions et pratiques de lobby : le palmarès des autres organisateurs et sponsors est bien lourd. De leur côté, Total et Shell repoussent chaque jour les frontières de l’extractivisme : fracturation hydraulique, forage dans l’ arctique, etc. Arcelor Mittal est le principal émetteur de gaz à effet de serre en France. Vinci est prêt à tout pour bétonner le bocage du pays nantais et construire l’aéroport de Notre Dame Des Landes – une catastrophe écologique et climatique.

Pour Nicolas Haeringer, de 350.org, « Ce sommet est une impasse et une ineptie. Personne ne songerait à associer les cigarettiers à la définition des politiques de lutte contre le tabagisme. C’est ce qui se passe, pourtant, avec le climat ». De fait, les gisements que ces multinationales possèdent, exploitent ou financent représentent une véritable bombe climatique : alors que nous ne pouvons nous permettre de brûler plus de 565 gigatonnes de CO2 d’ici 2050 par la combustion de charbon, de gaz et de pétrole si nous voulons endiguer le réchauffement global, les gisements de fossiles actuellement exploités ou en passe de l’être représentent 3000 gigatonnes d’émissions potentielles.


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