Le tract de fin de campagne d’Attac Rennes

mercredi 18 mai 2005, par Math P

SI LE NON L’EMPORTE, LES PARTISANS DU OUI NOUS DISENT :

CE SERA UN COUP D’ARRET PORTE A LA CONSTRUCTION EUROPEENNE.

Et alors ? L’Europe ne cessera pas de fonctionner pour autant. Le traité de Nice comporte des dispositions prévoyant le fonctionnement à 27 (avec la Roumanie et la Bulgarie). Par contre, le "NON" posera un fait politique nouveau en disant stop à la folie libérale !

CELA PROVOQUERA L’ISOLEMENT ET L’AFFAIBLISSEMENT DE LA FRANCE !

Quel isolement ? Quel affaiblissement ? Celui des élites qui dans l’unanimisme de la pensée unique du parti du oui ont confisqué la construction européenne, sans doute. Mais pas l’isolement du peuple français si on veut bien prendre en compte la montée des refus populaires de ce traité constitutionnel dans les autres pays d’Europe, Grande Bretagne et Pays Bas notamment, où les sondages donnent le NON vainqueur !

UN REFUS DE LA CONSTITUTION REVIENT A REJETER LES AVANCEES DES PARTIES I ET II POUR NE CONSERVER QUE LA PARTIE III ET L’ "ABOMINABLE" TRAITE DE NICE.

Quelles avancées ? Un Parlement toujours aussi impuissant devant le couple exécutif Consei/Commission, une charte des droits fondamentaux "coquille vide" en retrait par rapport au texte adopté à Nice et truffée de déclarations non contraignantes ni pour les États membres ni pour l’Union européenne. Ou, encore, le retour de l’AMI (Accord Multilatéral sur l’Investissement) rejeté par la France en 98 et permettant aux firmes transnationales de faire condamner les États.

IL EST RIDICULE DE REJETER UNE POLITIQUE ECONOMIQUE LIBERALE PUISQUE C’EST CELLE-CI QUI PRESIDE A LA CONSTRUCTION EUROPEENNE DEPUIS 1957.

Certes, mais, jamais les peuples d’Europe n’ont été consultés sur cette politique libérale. Et on assiste, depuis 1986,à l’emballement de la machine. Avec l’OMC et l’AGCS, le marché, la concurrence deviennent les dogmes indépassables et incontestables de l’activité économique. Le marché ? D’accord pour acheter ses cravates ou ses chaussures, pas d’accord lorsqu’il s’agit de marchandiser la santé, l’éducation, la culture etc...

IL EST STUPIDE DE REFUSER LA CONCURRENCE "LIBRE ET NON FAUSSEE", C’EST ELLE QUI NOUS PROTEGE DES POSITIONS DOMINANTES ET DES MONOPOLES.

Oui, dans un premier temps, le jeu de la concurrence produit des effets favorables pour le consommateur, mais rapidement concurrence devient compétition et provoque les effets néfastes que l’on sait, en matière d’emploi notamment, cf. ST Micro ou Thomson. Pire, les logiques de rachat-concentration conduisent à l’apparition de monopoles privés (cf. la fusion Cegetel - le Neuf !) pour le plus grand profit des actionnaires mais plus pour celui des consommateurs.

NOTRE VOTE NE DOIT PAS ETRE DETERMINE PAR LA SITUATION SOCIO-ECONOMIQUE FRANCO-FRANÇAISE.

Bien sûr que si ! Comme si le chômage, les délocalisations, les privatisations et démantèlements des services publics, la remise en cause des retraites et de la sécurité sociale ou encore la régression de notre pouvoir d’achat n’avaient rien à voir avec les politiques libérales de la construction européennes : pacte de stabilité et ?uro fort bloquent notre croissance et plombent nos exportations. Nous avons une occasion unique de dire que nous exigeons une autre Europe : celle de l’approfondissement plutôt que celle de l’élargissement, celle de l’harmonisation sociale, des coopérations en matière de services publics ou celle de la relance économique par des investissements publics massifs... pour cela, nous disons NON à ce Texte !

Aujourd’hui l’enjeu n’est pas gauche ou droite, mais libéralisme ou anti libéralisme, nous avons choisi notre camp : celui du refus du libéralisme, c’est le sens de notre NON.

N’AYONS PAS PEUR D’AVOIR RAISON, UNE AUTRE EUROPE EST POSSIBLE !

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