Une chronique du Crachat ou l’endémie cracheuse du 30 Octobre 2000 à St Brieuc, Michel Gicquel

lundi 6 novembre 2000, par Webmestre

brillante étude en anthropologie journalistique, biologique et sociale, par Michel Gicquel, attac35

S’il pleut

S’IL PLEUT ? J’IRAI CRACHER SOUS LES TROMBES

Compte rendu désespéré de l’activité montante de la subversion salivaire.

Ou " Un sale hiver pour le capitalisme financier et mondialisé en butte à l’ire citoyenne et syndicale d’Attac et de la Confédération Paysanne. "

Dans un froissement de dentelles et de jupes, une nouvelle délinquance s’abat sur nos villes, s’en prenant aux plus fermes défenseurs de nos libertés et de nos propriétés : ce sont nos gendarmeries qui sont en effet attaquées. Des hordes de nouveaux barbares où se mêlent inquiétants poilus et femelles déchaînées s’en prennent en effet, ouvertement, en plein jour aux casernes de nos gendarmes. La lâcheté le disputant à l’impiété, cette nouvelle sauvagerie frappe le jour du seigneur, celui où les effectifs de la caserne sont les plus réduits. Même dieu n’est plus respecté, ce dont nous nous doutions depuis longtemps : Mr Du Saussois du Jonc le faisait déjà remarquer en 1877, affirmant que c’est " la négation de l’existence de dieu et l’enseignement du matérialisme qui, de tout temps et partout fait les grands criminels. " Les mauvais esprits pourront toujours parler des abbés pédophiles et de l’influence aliénante du séminaire, nous savons, nous, où mène l’école du diable !

Ces criminels, négateurs de dieu, utilisent toutes les armes des lâches : le nombre, d’abord qui rassure le couard, ainsi que le bouclier de la féminité qui ne peut que faire hésiter nos toujours galantes forces de l’ordre. Le crachat, ensuite, qui souille le sol et révèle l’état de barbarie, de sauvagerie de celui qui n’a que ce recours immonde à la guerre bactériologique artisanale pour argument.

Le crachat ! ! ! Mais, femmes de peu de foi, souvenez-vous de ce qu’écrivait St Jean Baptiste de la Salle, ce grand éducateur, cet immense civilisateur, en 1695 : " quand on aperçoit à terre quelque gros crachat, il faut aussitôt mettre adroitement le pied dessus. " Eh oui ! Or, que s’est-il passé en ce quatrième dimanche d’octobre, à St Brieuc, à la caserne Guébriant ? Il faut lire les commentaires affligeants de la presse présente sur les lieux : " des femmes " (ce nom peut-il encore leur être attribué ?) ont " marché sur la caserne de gendarmerie " Eh oui ! Vers 14h30, " elles pénétraient dans la cour où les gendarmes ne s’attendaient pas à une telle visite. " Et que voulaient-elles, ces poissardes modernes ? Elles le hurlaient sans honte : " On veut cracher. ". Ces déplorables évènements sont relatés dans le numéro du 30 octobre 2000 du journal Ouest-France, édition de St Brieuc. La vérité a parfois un visage plus tragique que la plus noire des fictions !

Mais, cracher, malheureuses, savez-vous bien ce que cela représente ? Quelques précisions sont nécessaires qui peut-être, avec l’aide de dieu, ouvriront les yeux de ces femmes perdues.

Cracher, ce n’est pas bien. Parce que ce n’est pas propre. Sauf en Corse, mais St Brieuc n’est pas une ville Corse même si quelques poussées plus ou moins régionalisantes ont parfois agité la ville. Lorsque le cracheur, ou la cracheuse est Corse, tout est différent et les gendarmes n’ont pas à intervenir. D’ailleurs, en Corse, il vaut peut-être mieux qu’ils n’interviennent pas à moins qu’on leur confisque auparavant leurs allumettes et leurs préfets. En Corse, donc, une vieille coutume interdit que l’on fasse à un enfant un compliment sur sa beauté sans lui cracher ensuite à la figure. Cela protège l’enfant du mauvais oeil et il n’y a pas d’offense. C’est ainsi qu’un militaire, avisant une belle fillette loua bruyamment sa beauté. Mais le soldat, continental, sans doute oublia le molard de politesse. Le lendemain, la grand-mère de la malheureuse fillette se présenta à la caserne munie d’une cuillère. Elle y fit cracher le soldat puis s’en retourna faire ingurgiter le glaviot à l’enfant. L’attitude des Corses face au crachat ne doit pas nous faire oublier ce qu’en pensent les êtres plus civilisés du continent et plus particulièrement le Dr Héricourt qui affirme qu’ " il faut avoir le courage de considérer les choses en face, indépendamment de toute hypocrisie des mots et des gestes : cracher dans la rue, c’est cracher dans la bouche de son voisin. "

Et les cracheuses d’Attac ? Voulaient-elles cracher par respect des gendarmes dont elles admirent la mâle prestance ? Assurément non. D’une part, nous doutons que ces incultes cracheuses aient lu l’excellent article de la ``revue tuberculeuse’’ intitulé " Comment se propagent les maladies infectieuses en Corse ", publié en 94. Non, c’est plutôt par haine de la société. Le vice au coeur, le microbe à la bouche, elles viennent jusque dans nos gendarmeries souiller nos pandores. D’ailleurs, que savent-elles des maladies infectieuses ? Ont-elles seulement entendu parler de Robert Koch, elles qui n’ont que Tobin, Bové et autres desperados de toutes les sierras Maestra à la bouche ? Savent-elles seulement qu’en 1882, l’auguste savant constata que les crachats se présentaient généralement sous deux formes : le crachat humide et le crachat séché. Après avoir établi que le crachat humide précédait chronologiquement le crachat séché, dont il représente l’aboutissement le plus achevé, le savant mit en évidence que le crachat séché présentait des germes peu agglutinés du fait de l’irréversible dessiccation et que le moindre coup de balai — ce balai, mesdames les molardeuses que vous devriez songer à utilises plus souvent dans l’intimité protectrice de vos foyers, plutôt que d’assaillir les gendarmeries de nos villes — que le moindre coup de balai, disais-je, disperse les germes que la dessiccation du glaviot a rendu apte à la désagrégation. Ainsi, chaque tuberculeux disperse au vent, par le funeste vecteur du jet de salive sept milliards de bacilles. Environ.

Et la contagion tuberculinique va son train, menaçant chacun de nous dans les plus anodines de nos activités : l’innocent acheteur d’un timbre tenu auparavant par une postière contaminée, le nourrisson israélite circoncis par un rabbin phtisique lors de la succion obligée de la plaie préputiale, le gendarme qui mâchonne par inadvertance la pièce à conviction porteuse du molard de la cracheuse d’Attac. Car il s’agit de cela. Ces femmes, égarées par Dufour, l’agitateur rural de la Confédération Paysanne, dans le dessein d’inoculer à la justice par le canal de la gendarmerie française de fausses informations afin de disculper ses complices en couchage de maïs de Longué, dans le Maine et Loire a envoyé se dénoncer et cracher, pour preuve par l’A.D.N, cette horde fanatisée de femmes où se mêlent frénétiques de la pilule et de l’avortement (Maya Surduts), agitatrices de Droits-Devant (Annie Pourre) et d’autres, toutes ayant pour point commun d’appartenir à Attac, cette " Vème internationale " en germe. Cela s’est passé à St Brieuc, le 30 octobre 2000. Elles veulent cracher.

Dans la soupe de la mondialisation financière ? Oui.

Dans la gamelle d’une justice plus intéressée par une tache de sang sur une feuille de maïs transgénique que par certaines cassettes ``abracadabrantesques’’ ? Oui.

Dans la porcelaine des paradis fiscaux d’une Europe aux allures de réservoir de monarchies d’opérette ? Oui.

Elles veulent cracher.

Mais nous ne les laisserons pas faire ! ! ! Contre la réactivation d’une pratique délétère et subversive, redonnons vie à la " Ligue des Anticracheurs " qui aura pour objectif sacré de lutter contre le crachat féminin et contestataire et qui toujours veillera à préserver des postillons agressifs les gendarmes de tous grades.

Les citations de ce texte sont tirées du journal Ouest-France et du magazine l’histoire (n°74 de 1984.).

Michel Gicquel, Attac Rennes, correspondant improvisé de la guerre du crachat.

Répondre à cet article