Est-ce la conséquence de l’appel spontané du Repaire d’Abbeville nous incitant, la semaine dernière, à nous rassembler sous le mot d’ordre« Repaires de toutes les régions, unissons-nous » ? Ou, plus en amont dans le temps, un regain de mobilisation trouvant sa cause dans les espoirs suscités par Syriza en Grèce ? Toujours est-il qu’un sensible frémissement se manifeste depuis peu et se répand dans les Repaires, un peu partout en France.

Ainsi le Repaire de Rouen, en léthargie depuis plusieurs mois, lance une nouvelle formule sous la forme d’un partenariat avec un théâtre. A Guingamp, un collectif, également en sommeil, fait peau neuve avec plein de projets. Pour sa part, La Rochelle inaugure un Repaire itinérant qui se déplacera de villes en villages, des cités à la campagne.

A savoir aussi que le Repaire du Puy-en-Velay, contraint à une « paralysie forcée » du fait d’une carence de lieu d’accueil, propose d’organiser un covoiturage pour le Rassemblement de Glières en mai prochain.

D’autres multiplient les initiatives originales, voire audacieuses. Bar-le-Duc consacre deux soirées à des débats sur l’islam avec deux intervenants, l’un syrien, l’autre algérien, apportant des visions contradictoires. Meythet-Annecy se penche sur le complotisme et Bordeaux passe au crible le phénomène des sectes.

Ailleurs, Charleville-Mézières s’apprête à recevoir Franck Desprez, rédacteur en chef du journal alternatif nancéien Nouveau Jour J (NJJ) et... animateur du Repaire de Nancy. En Bretagne, Pénestin s’interroge sur le nucléaire et plus au sud Château-Arnoux se penche sur Le Livre des noirs des banques (Attac, Basta).

A Liffré, les participants décortiquent la loi Macron, Crolles invite Gérard Filoche pour combattre la démolition du Code du Travail, tandis que le Repaire Paris 14 accueille Denis Sieffert, directeur de Politis, venu dévoiler la future formule du journal.

Dans la foulée d’échanges par mails entre plusieurs Repaires, nous incitant tous à étendre nos communications sur la toile, plusieurs pages Facebook se créent spontanément (Angers, Aubagne...) et une animatrice de Pierrefitte-Nestalas, dans les Hautes-Pyrénées, salue cette initiative comme « une fenêtre qui s’ouvre sur mon pays […] avec plein de sourires au coin de ma rue » et s’engage aussi à ouvrir une page Facebook. Enfin le cadet de tous les Repaires, à Missillac en Loire-Atlantique, qui avait inauguré son cycle en janvier dernier avec un magnifique texte « Soyons les brigands, les pirates de notre époque ! » n’est pas en reste avec une page Facebook encore toute fraîche au nom évocateur, « L’Atelier des palabres citoyennes ».

Une Université Populaire à Aubagne

Evénément majeur en région PACA, le Repaire d’Aubagne, déjà très actif avec ses trois rencontres mensuelles (Repaire-Conférence, Repaire du livre, Repaire du film) inaugure cette semaine l’Université Populaire du Pays d’Aubagne et de l’Etoile (UPPAE), dans le droit fil des UP de la fin du XIXème siècle - gratuites, ouvertes à tous, non diplômantes - et de l’Université Populaire de Caen initiée en 2002 par Michel Onfray.

Pendant ce temps, le Repaire d’Angers (Cercle 49), pour sa part très militant et dynamique, occupe pacifiquement l’antenne locale de la FNSEA, laquelle lui reproche « le traumatisme » occasionné à ses employés... De quoi faire sourire, et même rire à gorge déployée, en visionnant la vidéo mise en ligne par la bande de joyeux drilles angevins.

Enfin, last but nos least, le Repaire d’Aix-en-Provence avait été le premier à saluer l’initiative de rassemblement d’Abbeville en date du 15 mars, rappelant qu’une dizaine de repaires du sud-est ont amorcé la même démarche en se mettant en réseau.

Un bon air de printemps souffle dans nos Repaires...

Yves Naudin
Le Réseau des Repaires
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reseau.repaires@gmail.com