La conclusion d’Attac Isère au débat du 22 novembre 2011

Conclusion au débat du 22 novembre 2011
G. Collet pour Attac Isère

Au cours de ce débat, nous avons ensemble constaté de nombreuses régressions imposées au système éducatif.

Nous avons pu mesurer à quel point ces régressions ne sont pas de simples accidents conjoncturels de l’histoire, mais bien la réalisation patiente d’un projet de fond sur le long terme, consistant à mettre l’Ecole intégralement au service d’un projet économique. Ce plan comporte deux volets essentiels : une offensive idéologique et un objectif marchand. Il s’est poursuivi obstinément à travers toutes les alternances politiques des trois dernières décennies, et l’école française n’est qu’un de ses champs d’expérimentation.

La question stratégique qui se pose dans la réflexion que nous avons entreprise est donc de trouver l’articulation entre des résistances conjoncturelles et locales et la prise en compte des enjeux globaux, de niveau européen voire mondial. Toute lutte suppose en effet l’intelligence du contexte, mais la dimension de celui–ci ne doit cependant décourager aucune initiative locale.

Nous devons donc avoir clairement à l’esprit ces différents enjeux, et exiger des partis politiques et de nos représentants, qu’au-delà des moyens qu’ils sont prêts à investir dans l’éducation et des plans budgétaires qui les garantissent, ils définissent les finalités qu’ils donnent à l’école pour les décennies à venir, et précisent comment un cycle de progrès peut enfin être amorcé. Ce progrès ne peut résider dans une « égalité des chances » chère à toutes les droites, mais doit avoir l’ambition d’une égalité des résultats et d’une émancipation des esprits ; il doit rompre avec la vision d’une « machinerie utilitaire » dédiée à un modèle économique, traitant de « capital humain », et concevant la citoyenneté comme un « management de la différence et des inégalités ». Il doit aller dans le sens d’une démocratisation des choix fondamentaux que sont par exemple les contenus de programmes ou les cartes scolaires.

Nous avons balayé un nombre impressionnant de sujets, et obtenu quelques réponses susceptibles de mener vers une école plus égalitaire et plus émancipatrice.

Cependant, la tension principale qui nous est apparue et qui traverse tous les systèmes éducatifs, est celle qui existe entre le projet d’intégration à un état donné de la société, et le projet d’une école conduisant à une émancipation qui puisse permettre la contestation même de cet état.