LA RUEE VERS L OR GRIS ! Ou : quand les actionnaires des maisons de retraite privées sont rois

jeudi 9 août 2012 à 14:30
LA RUEE VERS L OR GRIS !
Durée : 50 minutes
Realisateur : MAGALI COTARD
Production : PULSATIONS
Participation : FRANCE TÉLÉVISIONS

Au royaume de l’or gris, les actionnaires des maisons de retraite privées sont rois. La "ruée vers l’or gris" est d’ailleurs le nomdonné à cette nouvelle course aux profits dont les seniors sont les poules aux oeufs d’or.

La réalisatrice Magali Cotard commence son investigation dans les Alpes-Maritimes, département de France où les grands groupes
privés se sont le plus implantés.

Décor chaleureux et coloré, chambres individuelles spacieuses. Des prestations dignes d’un hôtel trois étoiles, que toutes les
familles n’ont pas les moyens de s’offrir. Dans le reste de la France, les établissements publics sont pour l’heure encore
majoritaires dans ce secteur, avec généralement des listes d’attente interminables. Ainsi, le privé, au départ réservé à une
clientèle aisée, est devenu le seul recours pour de nombreuses familles prises au dépourvu, quitte à ce qu’elles y laissent les
économies de toute une vie. Pour ces groupes, qui réalisent des marges confortables, pas d’états d’âme : les personnes âgées sont
des clients qu’il faut séduire, un placement sans risque pouvant rapporter gros.

Quelles sont les différences majeures entre le privé et le public pour les pensionnaires, le personnel et les familles ? La qualité
des soins est-elle proportionnelle aux tarifs pratiqués par les établissements ? Comment fonctionnent les sites Internet des
sociétés de "placement" ?

Cette "Enquête de santé" met les pieds dans le plat et aborde tous les aspects du problème : la pression sur les salariés au sein
des groupes, le parcours du combattant des familles pour obtenir une place, les choix politiques des élus locaux.

Avec, en toile de fond, une question primordiale : quel sens ont encore la mission de service public et la solidarité nationale face
à la loi du marché ?

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On a coutume de dire que les seniors en maison de retraite n’intéressent plus personne. Aujourd’hui, ils sont pourtant au centre d’un
marché florissant où de grands groupes font fortune. .

Au royaume de l’or gris, les actionnaires des maisons de retraite privées sont rois. La "ruée vers l’or gris" est d’ailleurs le nom
donné à cette nouvelle course aux profits dont les seniors sont les poules aux oeufs d’or. La réalisatrice Magali Cotard commence
son investigation dans les Alpes-Maritimes, département de France où les grands groupes privés se sont le plus implantés.

Décor chaleureux et coloré, chambres individuelles spacieuses. Des prestations dignes d’un hôtel trois étoiles, que toutes les
familles n’ont pas les moyens de s’offrir. Dans le reste de la France, les établissements publics sont pour l’heure encore
majoritaires dans ce secteur, avec généralement des listes d’attente interminables.

Ainsi, le privé, au départ réservé à une clientèle aisée, est devenu le seul recours pour de nombreuses familles prises au dépourvu,
quitte à ce qu’elles y laissent les économies de toute une vie.

Pour ces groupes, qui réalisent des marges confortables, pas d’états d’âme : les personnes âgées sont des clients qu’il faut
séduire, un placement sans risque pouvant rapporter gros.

Les nouvelles lois du marché
Quelles sont les différences majeures entre le privé et le public pour les pensionnaires, le personnel et les familles ? La qualité
des soins est-elle proportionnelle aux tarifs pratiqués par les établissements ? Comment fonctionnent les sites Internet des
sociétés de "placement" ?

Cette "Enquête de santé" met les pieds dans le plat et aborde tous les aspects du problème : la pression sur les salariés au sein
des groupes, le parcours du combattant des familles pour obtenir une place, les choix politiques des élus locaux.

Avec, en toile de fond, une question primordiale : quel sens ont encore la mission de service public et la solidarité nationale face
à la loi du marché ?

Stéphanie Thonnet

Quelques chiffres
. Personnes dépendantes d’ici à 2040 : 1,2 million.

. Retraite moyenne des Français : 1 200 euros mensuels.

. Coût moyen mensuel d’une place dans une maison de retraite : 1 400 euros dans le public et 2 100 euros dans le privé.
80 % des personnes âgées ne peuvent pas payer ce qui reste à leur charge.

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Points de vue
« La population demande qu’il y ait des maisons de retraite à des prix abordables. Or, les seuls établissements qui peuvent avoir
des prix abordables sont ceux du secteur public. »
Gérard Brami, directeur d’une maison de retraite publique dans les Alpes-Maritimes

« Nous considérons que la personne est un consommateur à qui nous délivrons une prestation de services. On n’est pas dans la notion de service public pour l’usager mais de service qualitatif pour un client. »
Florence Arnaiz-Maumé, présidente du Synerpa, Syndicat des établissements privés pour personnes âgées

« Quand on dit que les vieux coûtent cher, en fait ils coûtent cher surtout à eux-mêmes et à leur famille, et c’est ça qui est
choquant. Pourquoi ces dépenses, motivées par une demande et des besoins en soins, ne sont-elles pas prises en charge par la protection sociale et la collectivité ? Voilà le fond du débat. »
Alain Villez, consultant spécialiste des maisons de retraite associatives

« Nous avons mis beaucoup de temps dans notre association à nous décider à aller voir un organisme de placement. C’est bizarre de
choisir ce métier-là et d’en arriver à ça, à cette espèce de commercialisation. »
Christelle Justes, directrice d’une maison de retraite en Ile-de-France

« Ces groupes sont rentables et restent des placements sûrs. (.) Parmi les cinq plus gros, trois sont cotés en Bourse. Je connais peu de secteurs dans le domaine de la santé qui ont des marges de progression de leur chiffre d’affaires de 25 %. C’est un créneau très porteur. »
Fanny Guinochet, journaliste à Challenges