Un été sportif

L’info de ce milieu d’été aura donc été dominée par le sport, par les « performances hénaurmes ! » des athlètes, et par une compétition entre nations quantifiée par d’absurdes calculs de nombre de médailles. En trame de fond, mais uniquement pour ajouter un léger parfum de soufre, les soupçons de dopage, la place de l’argent, et le saut de haies en voile intégral.
Sous la belle bannière olympique (®), le « sport » médiatique s’est ainsi efforcé une fois de plus de masquer son vrai visage, qu’un tout petit effort permet pourtant de retrouver.

Voyons voir.

Avec la professionnalisation fièrement revendiquée par les gagnants (les cyclistes britanniques, par exemple), l’idéal olympique s’éloigne davantage à chaque rencontre. Ce ressort de la compétition s’accompagne souvent de copieuses primes versées par le comités olympiques, très variables selon les pays.

L’escalade des coûts d’organisation, de construction, de manifestations grandioses, devient insoutenable pour les plus petits pays, et engendre de toutes manières des dépenses déraisonnables comme ce fut le cas pour la Grèce naguère.
Cet aspect dispendieux du sport spectacle évoque d’ailleurs quelque chose aux grenoblois...

Et il devient de plus en plus évident que l’argument d’un « boom économique » est fallacieux, alors que la plupart des analystes pensent aujourd’hui que cet « Effet économique » sera à peu près nul. Reste que les dépenses somptuaires engagées reposent essentiellement sur le public et servent principalement des intérêts privés.

Dans ce registre mystificateur, trois éléments particulièrement caricaturaux illustrent ces jeux londoniens.

  • La Grande Bretagne, qui veut montrer une vitrine de nation « qui gagne », de nation dynamique, jeune et multiculturelle feint d’assimiler la « city » de Londres à l’ensemble du Royaume uni, et oublie la politique d’austérité que mène son gouvernement.
  • Tandis qu’elle glorifie des médailles gagnées par des enfants de l’immigration, elle promulgue les lois les plus répressives que le pays ait connues en la matière.
  • Et puis, tandis qu’on met en avant la rénovation brillante de l’est londonien, c’est en réalité l’éviction des pauvres qui est en route, avec des programmes immobiliers visant les classes aisées. La manipulation bien rodée fournit opportunément un alibi « politiquement correct » aux JO.

Et alors que les jeux permettent l’évacuation du politique dans une « parenthèse enchantée », les vrais problèmes de la population du Royaume Uni et d’ailleurs sont oubliés. Et les émeutes de Tottenham de l’an dernier sont balayées sous le tapis alors que les causes qui sont l’exclusion sociale, économique et culturelle, n’ont pas été réglées. Une fois de plus les jeux disputent aux religions le qualificatif d’ « opium du peuple ».

Pour couronner le tout, on assiste au développement d’un « patriotisme » déplacé, confinant parfois au nationalisme, et qui accentue volontiers la division entre les pays « économiquement vertueux » et les autres.

Et tout ça pour quels progrès sportifs ?

Comme le confie Victoria Pendleton, championne olympique de cyclisme sur piste : « Je ne referais pas cette absurdité pour tout l’or du Monde ; le cyclisme sur piste c’est aller nulle part le plus vite possible ! ». (France inter, le 7-9, 14 août 2012)



En exclusivité pour vous :

 Le communiqué Attac France du 6 mai : Après la défaite de Sarkozy : vers un juin 1936 européen ?

 La Tribune d’Aurélie Trouvé dans l’Humanité du 9 mai (ci-jointe)

 Les interviews de Thomas Coutrot par Attac TV sur l’après Présidentielles

 Et en cadeau, cette bande-annonce de fin du quinquennat Sarkozy !!!



Ouf... Les élections sont passées !

Et maintenant ? Le changement ?




Les événements de l’été militant