L’ecole n’est pas une entreprise de Christian Laval

L’école a changé de langue. Les mots n’y sont pas neutres :
« Droit au choix des familles, responsabilité individuelle, mérite, ouverture, management, passerelles, partenariat, itinéraires souples, pédagogie de projet, travail en équipe, équipe de direction, ouverture, stages en entreprise, compétences, séquence éducative, flux » tout ce pèle-mêle de mots ne sort pas d’une pensée incohérente, ils sont des concepts qui appartiennent à une vaste construction, une vaste entreprise de démolition du service public ; ils sont les indices de changements de valeurs, le secteur scolaire se marchandise.
L’enseignement scolaire n’échappe p as aux exigences du monde économique contemporain, mondial. L’école est appelée à se privatiser mais pour cela il faut qu’elle aille mal qu’on la dise obsolète, rigide. Beaucoup de responsables économiques estiment comme l’OCDE que "la mondialisation(…) rend obsolète l’institution implantée localement et ancrée dans une culture que l’on appelle « l’école »et en même temps qu’elle, l’enseignant" Elle est donc sommée de se moderniser .Et pour cela elle doit
• adapter ses structures
• redéfinir le rôle de ses acteurs
• adapter ses contenus
afin de préparer des futurs travailleurs et consommateurs aux besoins des entreprises.
Rappelons nous aussi des métaphores animalières, préhistoriques,insultantes d’un Claude Allègre

« Il en va du corps social comme du vivant : plus un organisme est différencié mieux il s’adapte. Le dinosaure éducatif français n’est plus adapté au monde d’aujourd’hui. »

Poche : 346 pages
Editeur : La Découverte (1 août 2004)
Collection : La Découverte/Poche
Langue : Français
ISBN-10 : 2707144029
ISBN-13 : 978-2707144027