Selon l’Allemagne, les négociations sur le traité transatlantique ont "de facto échoué"

Les négociations commerciales entre lesÉtats-Unis et l’Union européenne en vue de parvenir à un accord de libre échange ont "de facto" échoué, a déclaré dimanche 28 août le vice-chancelier et ministre allemand de l’Économie, Sigmar Gabriel, à la chaîne de télévision publique allemande ZDF.

Les discussions sur le Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement dit TTIP ou Tafta, qui ont débuté voici trois ans, ont échoué "parce que nous, les Européens, nous ne voulions pas nous soumettre aux exigences américaines" a précisé le chef de file du Parti social-démocrate allemand. "Les choses ne progressent pas sur ce front", a affirmé le ministre.

L’Allemagne, dont l’opinion publique est très défavorable au traité, ne s’est pas positionnée fermement contre une signature du Tafta. Toutefois le gouvernement allemand a plusieurs fois émis de fortes réserves sur certains points de l’accord, comme le nivellement par le bas des normes sanitaires et environnementales européennes.

Le Brexit en défaveur du Tafta

La victoire du Brexit au référendum du 23 juin sur le maintien du Royaume-Uni dans l’UE n’est pas sans effet sur la dégradation des négociations sur le Tafta ; le Royaume-Uni étant l’un des pays européens les plus engagé en faveur du traité de libre échange avec Washington.

La Commission européenne et Barack Obama, qui se heurte aussi à des oppositions aux États-Unis, disent pourtant vouloir conclure un accord avant la fin du second et dernier mandat du président américain, en janvier 2017.

De son côté la France, qui menace de ne pas signer l’accord, craint de voir le président américain appuyer maintenant sur l’accélérateur pour parvenir à un accord avant la fin de l’année. "Je vous le dis franchement, il ne peut pas y avoir d’accord de traité transatlantique. Cet accord ne va pas dans le bon sens" avait rappelé Manuel Valls au lendemain du Brexit fin juin. François Hollande quant à lui avait affirmé en mai que la France était prête à dire "non" au futur traité avec les États-Unis "en l’état actuel des négociations".

Avec Reuters et AFP