Dette : La Grèce paye encore et toujours

L’Eurogroupe exige d’Athènes des mesures toujours plus drastiques.

L’Eurogroupe outrepasse une nouvelle fois les limites de l’aveuglement dogmatique sur le dossier grec.

Le scénario qui vient de se dérouler dans le huis clos des 19 ministres des Finances de la zone euro est le même que celui qui se répète depuis sept ans : pour rembourser ses dettes (7 milliards d’euros avant l’été), Athènes a besoin d’une tranche du prêt de 86 milliards ­d’euros promis par ses créanciers en juillet 2015 en contrepartie de l’austérité.

Mais ces derniers poussent le chantage jusqu’à son extrême limite en exigeant des mesures toujours plus drastiques. « L’accord » accepté vendredi 7 avril par la Grèce prévoit ainsi une quatorzième baisse des pensions de retraite en sept ans et de nouvelles hausses d’impôts.

Il y a dans ce projet « des choses qui vont déplaire aux [Grecs] », a euphémisé le ministre des Finances, Euclide Tsakalotos, à la sortie de la réunion. Au total, Athènes est sommée de dégager des économies supplémentaires de plus de 3,6 milliards ­d’euros pour ramener son budget à un excédent primaire (avant paiement de la dette) de 3,5 %.

Une exigence inatteignable au regard des coups portés depuis sept ans par ces mêmes créanciers à l’économie du pays. Au regard, aussi, du « laxisme » que s’autorisent les autres États européens : la France, elle, a un solde de –1,5 %.