L’exigence de l’unité : Lettre ouverte du Front Social…

LR : L’exigence de l’unité s’affirme partout, un précédent historique exemplaire et célèbre : Traditionnellement, on fait remonter la naissance du Front populaire au mois de février 1934. Le 6 février, les Ligues fascistes (Action française, Croix-de-Feu, Ligue des patriotes…) manifestent devant l’Assemblée nationale. La manifestation tourne à l’émeute : dix-sept morts et 1 500 blessés. Le climat politique et social est alors marqué par l’extension de la crise économique et du chômage de masse, ainsi que par la division violente entre la SFIO (section française de l’Internationale ouvrière, socialiste) et le PCF (Parti communiste français) qui, depuis une décennie, poursuit une politique de dénonciation virulente des socialistes. La menace fasciste – ainsi que l’exemple de l’Allemagne où la même division du mouvement ouvrier a grandement facilité la prise du pouvoir par les nazis – entraîne une puissante réaction unitaire. Après avoir tenu sa propre manifestation de riposte le 9 février, le PCF décide finalement de participer à la journée de grève et de manifestations organisée le 12 février par la CGT et soutenue par la SFIO. Le sentiment d’urgence et les aspirations unitaires sont tellement puissants que, finalement, les deux cortèges fusionnent aux cris de « Unité ! Unité ! » Cette dynamique unitaire, au départ assez spontanée, se traduit aussi bien sur le plan politique… (https://npa2009.org/idees/il-y-75-ans-juin-1936)

LETTRE OUVERTE AUX SYNDICATS, ASSOCIATIONS, FRONTS DE LUTTE, FORMATIONS POLITIQUES

S’unir pour ne plus subir- le 12 septembre 2017

Amis et camarades,
Comme vous, nous constatons que le programme de Macron n’épargne personne, des étudiants aux retraités, des jeunes bénéficiant de contrats aidés aux assurés sociaux, des chômeurs aux locataires, des salariés à toute la population. Ce ne sont pas des « réformes » mais une contre-révolution libérale.
De toute urgence, nous voulons avec vous lever les obstacles à la mobilisation :
d’un côté les mesures dévoilées chaque jour globalisent une offensive contre toutes et tous, de l’autre les dates de l’agenda de ripostes organisent leur dispersion.
d’un côté un besoin de résister et une aspiration unitaire s’expriment en de nombreux endroits, de l’autre des prévisions de cortèges et d’actions semblent s’ignorer, voire se concurrencer.
Nous ne nous pouvons pas nous permettre le luxe d’une défaite. L’offensive de Macron est bien trop dangereuse et touche à l’essentiel.
La manifestation du 12 septembre, formidable encouragement, appelle une suite à la hauteur.
Mais la suite, pour l’heure ?

  • le 21, journée interprofessionnelle avancée par la CGT ;
  • le 22, adoption des ordonnances Macron ;
  • le 23, manifestations de la France Insoumise et/ou de la CGT pour la paix ;
  • le 25, début de la grève à l’appel des Fédérations de Transport CGT et FO ;
  • le 26, journée nationale pour la défense des hôpitaux psychiatriques
  • le 28, les retraités puis le 10 octobre, la fonction publique, le 13 octobre, la métallurgie… Les voilà bien, les raisons de notre appel !

Embauches massives, hausse importante des salaires, développement des services publics et de la Sécurité sociale, c’est sur cette base commune que toute la population peut être entraînée dans la lutte pour envoyer aux oubliettes les projets de Macron.
S’unir pour ne plus subir, tout bloquer pour gagner, ce message du Front Social, nous allons le porter lors des échéances déjà décidées :
nous appelons à réussir la journée du 21 septembre, veille de l’adoption des ordonnances. Par les manifestations, les grèves, le 21 doit peser de toutes nos forces.
Le 23 septembre, le Front Social portera aux manifestants de la France Insoumise la proposition unitaire de la convergence des luttes pour gagner.
Le 25 septembre, la grève des fédérations de Transports CGT et FO fait surgir le besoin de mouvements qui bloquent l’économie, autour desquels la solidarité de tous doit s’exprimer.
Ne nous dispersons pas ! Si le but est bien de construire un mouvement pour gagner, alors l’unité d’action doit l’emporter sur la dispersion qui conduit à la défaite. Tout est encore possible, et la bouffée d’oxygène du 12 septembre nous fonde à espérer l’élan unitaire de toutes et tous.
Soyons à la hauteur des enjeux, rencontrons-nous sans délai ni préalable. La résistance victorieuse au désastre