GRECE : nouveau scandale des rapaces allemands sur les aéroports

_*Agélique kourounis*_, correspondante de Radio France à Athènes

(Mercredi 15 journal de 6h 30 sur France Culture)

Berlin montre du doigts la « fraude » fiscale grecque mais « optimise » la sienne.

« La nouvelle est tombée comme un pavé dans la mare

On savait que les 14 aéroports sont passés des caisses de l’Etat grec aux caisses du consortium allemand Frapor pour 1,4 milliars d’euros … mais on ignorait que Frapor allait apparaitre dans les Paradise papers

Mais c’est l’accord signé entre Athènes et Berlin qui met les grecs très en colère
Cet « accord » prévoit que Frapor ne paiera pas de taxe fiscale aux frontières mais pourra en imposer aux passagers.
Frapor peut annuler les contrats passés avec les anciens prestataires de service sans les dédommager. Mais l’Etat grec devra lui dédommager les licenciements des salariés grecs licenciés ainsi que les victimes des accidents du travail, même s’ils sont dûs à la politique menée par Frapor. Enfin en cas de grève, Frapor peut demander des dédommagements pour « manque à gagner » à l’Etat.
Par ailleurs en mettant en avant le mauvais état supposé de ces aéroports grecs, découvert semble-t-il après la privatisation, la société » allemande demande à l’Etat grec 70 millions de dédommagements. Un arbitrage délicat est en cours et le gouvernement grec communique très peu sur la question et pour cause.
Selon l’enquête de presse Frapor a bénéficié pour la privatisation de la plus grosse part du financement Européen « en faveur » de la Grèce (!!) , le fameux paquet JUNKER. Des révélations qui tombent très mal pour le gouvernement Tsipras, hier Dijsselbloem, président de l’Euro-groupe (ensemble des ministres des finances de la zone euro (sauf la Grèce !)) a publiquement reconnu avoir utilisé l’argent des contribuables grecs pour renflouer les banques. Une « erreur » de l’Euro-groupe selon lui, erreur dénoncée par les grecs opposés aux mesures d’austérité depuis des années.