Fukushima et l’arrogance des pouvoirs

Face au désastre que vit le peuple japonais, l’heure est d’abord à l’expression de la solidarité internationale sous toutes ses formes. Mais l’heure est aussi à la colère et à la détermination.

La catastrophe qui touche la centrale de Fukushima et menace jusqu’à la ville de Tokyo, exige de reprendre le débat sur le nucléaire, relégué au second plan par une actualité fertile. Et sans doute la lutte contre cette approche énergétique, singulièrement en France où la part de l’éléctronucléaire et la puissance des intérêts en jeu est majeure.

La position d’Attac France est à ce sujet réaffirmée par un récent communiqué reproduit sur ce site.

D’ores et déjà, les événements du Japon nous rappellent plusieurs évidences :

La première est qu’en aucun cas la technique ne peut garantir la sécurité de telles installations lors de conjonctions malheureuses. Surtout lorsqu’elle est contrainte par le coût du kilowattheure. Three Miles Island, Blaye, St Laurent des eaux, sont autant de coups de semonce. On se rappelle aussi qu’à Creys Malville, c’est ... une chute de neige abondante qui avait effondré le bâtiment des alternateurs ! Dans aucun de ces cas l’issue favorable n’était garantie ; elle semblait plutôt dépendre d’un sort heureux.

Or quoi qu’en disent les technocrates jonglant avec des concepts statistiques, on ne peut raisonnablement mettre en balance une probabilité infime d’accident avec les conséquences quasi ingérables d’une catastrophe nucléaire, rendant inhabitable pour une durée très longue une portion de territoire... "Il n’y a pas d’après dans un accident nucléaire majeur".

Ensuite, les jours qui viennent de s’écouler nous ont montré de manière caricaturale qu’en dépit des expériences précédentes, le mensonge officiel semble consubstantiel au nucléaire. François, Nicolas, Eric et les autres étaient tout disposés à nous resservir une nouvelle version de la frontière Française étanche aux nucléides radioactifs... L’évidence les a contraints à changer de discours, mais ils persisteront à prétendre que les "filières" françaises sont sans défauts, supérieures à toutes les autres.

Et pour couronner le tout, il faut rappeler à ceux qui mettent en avant la "propreté" du nucléaire qui ne produirait pas de gaz à effet de serre, que ce choix technologique n’est en aucun cas, et pour de multiples raisons, une solution généralisable, mais plutôt une "niche énergétique" périlleuse et liberticide. Exit la "solution nucléaire".

Notre rubrique "nucléaire"



Voir aussi la position d’ATTAC France sur la révolution libyenne et l’intervention de la coalition