CONTESTATION.

Toulouse : Attac attaque au tournevis la Place de la Bourse

Un dévisseur volontaire au travail.
Photo : DR

La plaque de la Place de la Bourse pend accrochée à une dernière vis fichée dans la brique rose. Elle a résisté au déboulonnage des “dévisseurs volontaires” du groupe Attac.

Les badauds de l’heure de pointe du lèche-vitrines, ce samedi 15, lèvent à peine le nez.

La pose d’un calicot « Place de l’intérêt général » est néanmoins applaudie par la centaine d’altermondialistes rassemblés contre la tenue du sommet du G20 à Washington.

« Cela n’empêchera pas le G 20 de se tenir ».
Geneviève Azam, économiste, enseignante et membre du bureau national d’Attac refuse cependant de se laisser abattre : « En temps de crise et de repli sur soi, dit-elle, les mouvements sociaux ont du mal à se faire entendre, poursuit-elle. Il faut continuer à éveiller les consciences et à tacher de créer un rapport de forces même si le réveil social est difficile ».

Un tournevis cruciforme à la main, Patrick, psychiatre, déboulonneur volontaire d’Attac l’approuve. Il n’a pas, lui non plus : « la prétention de vouloir renverser le G20 ». En tout cas pas tout de suite : « Nous sommes dans l’action à long terme. Petit à petit, croit-il percevoir, les populations se rendent compte que leurs gouvernants n’iront pas plus loin que de sauver la finance. ».

Yannick, lui, a « zappé le match de rugby à la télé » pour venir manifester. Même s’il pense qu’il « faut aller plus loin que le déboulonnage d’une plaque pour renverser le système ». En attendant, il espère que « l’exemple de la radicalisation viendra peut-être de pays émergents comme le Brésil et le Venezuela ».

« C’est symbolique mais nécessaire. La crise financière prouve qu’Attac avait raison en tirant le signal d’alarme il y a déjà six ans », estime François Simon. Selon l’ex-candidat PS à la mairie de Toulouse, moqueur avec ses anciens camarades, « l’évènement aujourd’hui est quand même plus sur les places de la Bourse de France avec les militants d’Attac qu’au palais des congrès de Reims avec les militants du PS ».

Édouard, demandeur d’emploi, est venu avec son fils Tristan. Le jeune père se dit « dégoûté de ce qui se passe en ce moment ». Il espère que cette manifestation toute symbolique puisse « amener à une contamination positive des esprits ».
Changer le monde est une grande ambition. La plaque de la Place de la Bourse qui continue à pendre montre en tout cas qu’un tournevis n’y suffira pas.

J-ME.

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