Leur sommet n’est pas le nôtre Le G20 face au genre humain

Dérisoire et indécent !

Les gouvernements du G20 qui représentent les deux tiers du commerce et de la population mon­dials se sont réunis à Washington le 15 novembre 2008 pour parler de la crise financière.
Les résultats de cette réunion sont dérisoires et indécents. Pas un seul des dogmes qui ont conduit l’économie mondiale à la crise n’en est absent.

La déclaration finale adoptée est une "réaffirmation des principes du néo-libéralisme".
Alors que la circulation absolue des capitaux, les inventions et montages financiers, les produits dérivés sont unanimement reconnus comme facteurs d’instabilité permanente, le G20 veut encourager "le développement des échanges de produits et services financiers"...
Se gargarisant de "régulation", le G20 ne prend aucune véritable mesure contre les paradis fiscaux et ne dit pas un mot du secret bancaire, auxquels pourtant beaucoup de chefs d’État ou de gouvernement affirmaient vouloir mettre fin.
Ne craignant pas la contradiction, le G20 encourage les privatisations et la mort des services publics, en France ou ailleurs. Il affirme la nécessité d’éviter la récession, tout en appelant à "maintenir un cadre politique conduisant à la soutenabilité budgétaire", c’est-à-dire à la rigueur.

Trente années de néo-libéralisme

La montée considérable des inégalités, consécutive à la forte diminution de la part de richesse produite allant aux travailleurs, et à l’application des programmes d’ajustement structurel dans les pays du Sud, est totalement ignorée par le G20. Or le programme dit "de la valeur pour l’actionnaire", qui rapporte toujours plus à l’actionnaire et entraîne la dégradation de la condition salariale, est la cause profonde de la crise de la finance.
L’effacement des dettes des grandes banques ne leur a posé aucun problème, tandis que celui de la dette des pays du Sud attend encore, pour eux, de devenir une priorité.

La part belle aux banquiers

Après avoir fait la part belle aux banquiers et spéculateurs fauteurs de crise, les principaux gou­vernements du G20 viennent de réaffirmer leur foi aveugle dans les bien­faits du marché-roi et dans les vertus de la recherche de la rentabilité à tout prix. Le prix à payer sera celui de la pauvreté et des inégalités, celui de l’impossibilité d’un dévelop-pement respectueux de l’environnement.

ATTAC propose

Avec l’ensemble du mouvement altermondialiste, Attac propose de mettre la finance au pas, de désarmer ses acteurs et d’inscrire les citoyens au cœur des procédures de décision.
Le G20 s’est fixé un nouveau rendez-vous en avril 2009.
Les mobilisations sociales et citoyennes doivent s’organiser, s’amplifier pour sortir du néolibéra­lisme, en exigeant notamment la taxation générale des transactions financières, la mise sous contrôle public du secteur bancaire et financier et un nouveau partage de la richesse produite.
C’est possible et c’est maintenant indispen-sable rapidement.

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