St-Jean de la Ruelle : AH L’EAU ! LES URGENCES , par le gpe EAU d’ATTAC 45 (oct. 2006)

AH L’EAU !
LES URGENCES

Bientôt un an !

En février 2006 en tant que citoyens de la commune et membre d’ATTAC 45 nous co-organisions avec le Collectif de défense des Services publics et le PCF une rencontre pour évoquer les problèmes d’approvisionnement en eau de St Jean de la Ruelle.
Depuis où en est-on ?

Achat de l’eau a une multinationale (Suez-Lyonnaise des eaux)

Ou

Mise en place d’un syndicat de communes pour distribuer l’eau en régie.
telle est la question qui doit être abordée par le conseil municipal, en séance non publique, le 9 novembre à la mairie de St Jean de la Ruelle.

LENTEUR ET PRECIPITATION(s)

Depuis des années, les données du contrôle sanitaire font apparaître que le taux de nitrate contenu dans l’eau distribuée dans les communes du nord-ouest d’Orléans frôle le maximum autorisé par les normes légales.

Depuis deux ans, la commune de Saran a proposé à ces communes (St Jean de la Ruelle, Ingré, La Chapelle St Mesmin, Ormes) de constituer un syndicat de communes pour distribuer à partir de forages communs , en périmètre protégé, en forêt de Chanteau, de l’eau à un coût qui serait maîtrisé par les élus regroupés dans cette structure publique. Peut-on sérieusement alléguer, aujourd’hui, l’urgence du problème à l’appui de la solution Multinationale Lyonnaise des eaux -comme le font les élus de l’opposition à St Jean de la Ruelle- alors que l’on ne s’est même pas hâté lentement d’examiner avec attention et de manière approfondie la solution inter-communale ?

Incontestablement, les élus doivent trouver la meilleure solution. Celle qui répond aux vrais dangers et assure durablement la sécurité de l’approvisionnement en eau des citoyens. Cela suppose de disposer des éléments de réflexion appropriés et d’anticiper l’avenir.

DANGER ET SECURITE

Les scientifiques sont unanimes. L’eau potable va devenir, au cours des prochaines années, une denrée rare à l’échelle de la planète.
Il faudrait dès à présent prendre des mesures radicales pour limiter les pollutions de toutes sortes:pesticides, produits agricoles, usages domestiques, industriels...

L’assainissement, la purification de la ressource par des moyens chimiques ou mécaniques vont renchérir le coût de cette denrée vitale.
Peut-on, sans risque pour l’accès de tous à ce bien précieux, déléguer à des opérateurs privés une partie des responsabilités des communes en matière d’extraction, et de distribution ?

Comme chacun le sait une commune a l’obligation légale de défendre l’intérêt général.
Une Sté privée a l’obligation légale de répondre aux intérêts de ses actionnaires.

La sécurité en matière de distribution d’une matière vitale pour l’humanité ne consiste t’elle pas à réserver le contrôle de toutes les opérations qui s’y attachent aux représentants élus de TOUS les habitants et non aux actionnaires d’une multinationale.
La Cour des comptes, dans son rapport de 2003, a mis en évidence l’intérêt des solutions intercommunales pour la maîtrise de la ressource et, par voie de conséquence, pour la sécurité des citoyens Elle a également souligné, comme de nombreuses études(Que Choisir ?) l’augmentation quasi systématique du prix de l’eau après un passage au privé La solution du syndicat de communes répond à ces préoccupations
ELLE PERMET DE CONTINUER A DISTRIBUER L’EAU A UN COUT MAITRISE PAR LES HABITANTS.

DEMOCRATIE PARTICIPATIVE, OU CA ?

L’idée séduit. Il faut réconcilier les citoyens avec la vie de la cité.
Madame Royale propose pour cela, entre autres choses, de créer des jurys populaires de citoyens, tirés au sort, qui contrôleraient les activités des élus.
Plus question de voter les yeux fermés et de laisser nos élus décider en rond pendant des années, selon elle. (meeting d’octobre à la Sorbonne)
Le 9 novembre, le conseil municipal de St Jean de la Ruelle se réunira en SEANCE NON PUBLIQUE pour discuter une décision qui intéresse l’approvisionnement en eau de la commune pendant des années. Avant de réunir des jurys de citoyens ne pourrait-on pas tout simplement les laisser assister aux réunions de ceux qu’ils ont élus pour gérer la cité dans l’intérêt général.
Faut-il comprendre que, une fois de plus, les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent ?

DEVELOPPEMENT DURABLE. QUAND CELA ?

Les mots sont sur tous les programmes. Il faut ménager l’avenir de la planète, celui de nos enfants. Le développement doit être durable ou ne pas être.
La notion de développement durable est elle compatible avec une gestion privée des ressources essentielles de l’humanité ?
Peut-on confier à des intérêts particuliers le soin de décider des investissements à réaliser pour purifier, assainir, tout cela en fonction des profits à réaliser et à distribuer aux actionnaires.
Qui doit financer les 15% de rentabilité exigés par les propriétaires des fonds de pensions investis dans les multinationales.
Comment ces intérêts à court terme peuvent-ils se concilier avec la notion de mesure et de précaution dans la gestion d’une ressource devenue rare et de plus en plus précieuse ?

DES MOTS ET DES ACTES

Les citoyens doivent juger sur pièce. Par delà les slogans et les promesses de campagne, il s’agit d’apprécier une cohérence.
Les élus sont-ils décidés à assurer, de manière prudente et maîtrisée l’approvisionnement de l’ouest d’Orléans à un coût abordable et cela durablement ?
Puisque les citoyens ont été privés de séance publique rien ne leur interdit en revanche de donner leur avis par tous les moyens dans le cadre d’une démocratie participative dynamique.
Attac 45 se fera un devoir de faire fonctionner la démocratie participative en organisant une consultation populaire au plus tôt.