Ingré, Ormes, La Chapelle-St-Mesmin, St Jean de la Ruelle : eau pour tous, chacun pour soi ! (déc. 2007)

DES PROBLEMES COMMUNS

Cinq communes du nord-ouest sont touchées par une pollution des zones de captages de plus en plus importante, notamment par des nitrates et des pesticides.

En 2005, l’une d’elle, Saran a proposé de créer un syndicat de communes permettant de puiser l’eau dans un périmètre protégé (forêt d’Orléans) et de la distribuer à un coût contrôlé par des collectivités publiques dans le cadre d’un SIVU (Syndicat Intercommunal à Vocation Unique) de production. Les réponses des communes concernées ne sont pas à la hauteur du problème.

Attac 45 a lancé une campagne dès 2006 pour une solution intercommunale permettant de distribuer une eau conforme aux normes sanitaires, à un coût contrôlé par les collectivités publiques en charge de l’intérêt général, dans le cadre d’une régie publique.

Des réunions publiques ont été organisées à St Jean de la Ruelle et La Chapelle St Mesmin ; une pétition a été lancée à St Jean de la Ruelle en faveur d’une gestion publique de l’eau et de captages en forêt d’Orléans. Cette pétition a recueilli plus de 800 signatures en cinq semaines.

Dans le cadre de ces réunions publiques, de rencontres avec les maires concernés ou de courriers adressés aux maires d’Ormes et d’Ingré, Attac 45 a interrogé les uns et les autres sur leurs intentions futures pour assurer de façon durable, économique et écologique l’approvisionnement en eau des populations.

AVEUGLEMENT, MAUVAIS CALCULS ET CHACUN POUR SOI

Les réponses qui ont été recueillies traduisent une vision à court terme des difficultés auxquelles ces communes vont être confrontées et une ignorance parfaite des recommandations de la Cour des Comptes en 2003 en matière de regroupement de communes permettant des économies de moyens et une meilleure maitrise des problèmes de production et de distribution d’eau.

 La Chapelle St Mesmin a fait répondre par l’adjoint à l’environnement, dans la presse, qu’elle n’avait pas actuellement de problème de pollution l’obligeant à changer ses captages et qu’elle restait attachée à une solution publique. Cette commune semble négliger le fait que la pollution de la nappe dans laquelle elle puise est la même que celle qui a conduit St Jean de la Ruelle à dépasser dans plusieurs de ses captages les normes sanitaires. Quelle sera la solution adoptée si les normes sont dépassées prochainement et si aucune solution alternative au rattachement à la Lyonnaise n’a été anticipée ?

 Ingré n’a pas daigné répondre au courrier que lui a adressé notre association.

 Ormes a indiqué qu’elle avait réalisé des inter-connections avec Orléans et Ingré et qu’elle allait installer une unité de dénitrification indépendante.

 St Jean de la Ruelle a adopté, après remise de la pétition, une délibération le 22 décembre 2006 réalisant un compromis entre un contrat passé pour cinq ans avec la Lyonnaise et l’expression d’un attachement à une solution publique passant par la mise en place d’un SIVU d’étude pour réaliser des forages en forêt d’Orléans et revenir à une solution de régie pour la production d’eau dès la fin du contrat Lyonnaise-Suez (cinq ans). Depuis rien n’a avancé concrètement. Il semble que la commune prenne prétexte de ce que Saran n’entend pas financer des études qu’elle a déjà dû réaliser, pour enliser le projet de SIVU (1).

UNE SOLUTION PERENNE QUI S’IMPOSE OU QUE NOUS DEVONS IMPOSER

La solution des captages en forêt d’Orléans et la production d’une eau publique et conforme aux normes est pourtant la seule qui présente actuellement l’avantage de diversifier l’approvisionnement des communes concernées en cas de pollution croissante de la Loire et/ou de la nappe de Beauce.

Par ailleurs, l’approvisionnement éventuel (ou décidé, comme à St Jean de la Ruelle, pour cinq ans) auprès de La Lyonnaise des eaux méconnaît plusieurs dangers immédiats :
 les risques d’assèchement du Loiret (l’augmentation des prélèvements en Loire menace directement cette résurgence)
 la suspicion de pollution par des COHV (2) de la nappe de la Saussaie, secteur où se situent les captages de secours de la Lyonnaise (une étude de la MISE (3) confirme l’existence d’une importante pollution par des COVH dans ce secteur)
 le risque d’augmentation sensible du coût de l’eau qui serait distribuée par les multinationales (coût moyen de l’eau publique 2,20 euros, coût moyen de l’eau privée 2,9 euro sur le territoire). La dernière enquête de « Que Choisir ? » confirme les surprofit faramineux réalisés par les multinationales privées sur le marché de l’eau et prône même le retour à une gestion en régie publique.

TOUS ENSEMBLE NOUS DEVONS OBTENIR :

 Que les communes du nord-ouest d’Orléans concernées par la pollution de leur nappe (4) étudient sans tarder la solution la plus économique et la plus efficace dans le cadre d’un syndicat de communes commun.

 La mise en commun des moyens permettant d’étudier l’approvisionnement en forêt d’Orléans et la production d’eau publique à un coût contrôlé. Le temps n’est plus aux querelles de clochers mais à l’efficacité collective.

 Une véritable loi sur l’eau qui, à la différence de celle de décembre 2006, respecte effectivement le principe pollueur/payeur, refuse toute subvention publique aux pollueurs et encourage les cultures économes en eau et en substances polluantes.

C’est notre santé et la pérennité de notre approvisionnement en eau qui sont concernés.

AGISSONS LOCALEMENT ET COLLECTIVEMENT POUR IMPOSER DES SOLUTIONS VITALES ET DURABLES !

Le groupe Eau d’Attac 45.

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Notes :

1/ Saran a avancé seule en raison du retard et de l’inertie des autres communes.

2/ COHV : composés organo-halogénés volatiles.

3/ MISE : mission inter-services de l’eau.

4/ Liée aux cultures intensives en Beauce, grosse utilisatrice d’intrants (nitrates et pesticides).