A écouter : Les impôts, un outil de justice sociale, conférence par Vincent Drezet
Conférence par Vincent DREZET, Conseil Scientifique d’ATTAC.
A Orléans le 23 novembre 2011, dans le cadre de l’édition 2011 du Réseau Forum des Droits Humains d’Orléans.
Vincent Drezet
Vincent Drezet est membre du Conseil Scientifique d’ATTAC. Il est également secrétaire national du syndicat SNUI SUD Trésor. Il a coordonné l’édition de "Pour un big bang fiscal", livre récemment publié par ATTAC.
Au beau milieu d’une crise économique et financière sans précédent depuis quatre-vingts ans, les appels à la réduction des impôts et des dépenses publiques ne laissent pas de surprendre. Pour un peu, les salariés, victimes du chômage, de la précarité et des inégalités, et les États, ayant sauvé de la faillite nombre d’établissements bancaires et financiers, seraient tenus pour responsables de la situation, tandis que les plus riches bénéficient d’un bouclier fiscal, mettant leur fortune et leur revenu à l’abri.
Il faut apporter un démenti catégorique à toutes ces divagations idéologiques : les impôts et tous les prélèvements ne disparaissent pas dans un trou noir. Ils sont réinjectés dans l’économie sous forme de dépenses d’investissement, de fonctionnement des services publics, de subventions ou bien encore de transferts entre catégories sociales. Ils sont l’expression de la citoyenneté parce qu’ils permettent de financer l’action publique, de réduire les inégalités et de modifier certains comportements nuisibles à la société, comme la spéculation et la pollution.
À l’heure où tout le monde reconnaît la nécessité d’une régulation collective forte, où quantité de besoins sociaux, notamment d’éducation, de santé, de retraites, et de préservation écologique ne sont pas encore satisfaits, la société ne souffre pas de trop d’impôts, plutôt d’impôts inadaptés et surtout mal répartis.
01 Pourquoi il faut s’intéresser à la fiscalité ; comment ses principaux objectifs sont pervertis depuis 30 ans.
02 Un panorama de la fiscalité en France : assiette, progressivité, impôt direct/indirect...
03 Deux idées fausses : la France est la championne des prélèvements obligatoires : la fiscalité n’a pas d’incidence sur le niveau des inégalités.
04 3ème idée fausse : l’argent capté par les impôts et les cotisations est perdu pour l’investissement.
05 4ème idée fausse : l’impôt fait fuir la richesse à l’étranger.
06 Ces idées fausses ont permis de légitimer les choix fiscaux des 15 dernières années, qui se résument en une baisse des impôts directs - en particulier pour les plus riches.
07 Les alternatives proposées : la TVA sociale ; les propositions d’ATTAC (dont la taxation internationale !).
08 Réponse 1 : La baisse de la fiscalité a favorisé la finance. La fiscalité est un outil qui permet d’orienter des politiques, y compris de décroissance. Pourquoi ne pas agir sur la TVA ; et pourquoi pas un revenu maximum ?
09 Réponse 2 : Fraude fiscale, fraude sociale : l’échelle n’est pas la même. Est-il possible de faire payer des impôts à ceux qui s’expatrient ?
10 Réponse 3 : La transparence de l’utilisation de l’argent collecté est fondamentale ; il faut améliorer les mécanismes de contrôle citoyen.
11 Réponse 4 : Les banques ont-elles coûté quelque chose au budget français ? Que penser de la fusion CSG / impôt sur le revenu ? Analyse des propositions de Thomas Piketty.
12 Réponse 5 : Sur la "niche Copé" et le crédit impôt recherche.
13 Réponse 6 : Il faut déconstruire l’idéologie néolibérale. Une dernière idée reçue pour la route : le ministère de l’économie coûte très cher !