Openstreetmap : Haïti : Mobilisation autour d’une carte libre, article de Libération

, par attac92clamart

Openstreetmap : Haïti : Mobilisation autour d’une carte libre, article de Libération

 

par Camille Gévaudan

Plan de Port-au-Prince sur OpenStreetMap

Quelques heures seulement après le violent séisme qui a secoué Haïti le 12 janvier, la communauté OpenStreetMap lançait un appel aux contributions sur la carte de Port-au-Prince. La réponse des cartographes a été rapide et massive : en deux jours, plus de 800 modifications ont déjà été effectuées et le plan de la ville est passé du stade d’ébauche à un époustouflant niveau de précision (bien supérieur à celui de Google Maps).

Port-au-Prince sur OpenStreetMap, avant et après le tremblement de terre

L’action est organisée en plusieurs lieux sur Internet : le wiki officiel du projet et la liste de discussions d’abord, mais aussi sur le site CrisisMapping, via un groupe Google et un canal de chat IRC pour contacter rapidement les cartographes.

Les routes, chemins et bâtiments ont d’abord été dessinés grâce à de vieilles cartes de la CIA et à l’imagerie de Yahoo ! (d’une résolution plus que moyenne), que le projet OpenStreetMap a le droit d’utiliser depuis 2006. DigitalGlobe et GeoEye viennent également d’autoriser l’utilisation de leurs images, à la seule condition d’être cités dans le tag « source » des éléments tracés. Les images satellite de la société GeoEye sont particulièrement les bienvenues, puisqu’elles ont été réactualisées après le tremblement de terre pour Google Earth. Il est donc possible de localiser avec précision les bâtiments effondrés et de les marquer sur la carte OpenStreetMap avec le tag « building=collapsed ».

« BESOIN de cartographier tous les campements de fortune, avec indication de leur taille » : sur demande du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA, qui dépend de l’ONU), tous les campements sont dessinés et marqués (« tourism=camp_site » (1) et « refugee=yes ») en priorité par les contributeurs présents sur place, qui récoltent les informations sur le terrain. Ils notent aussi l’emplacement des barrières (« barrier=obstacle ») et des rues bloquées par les débris (« impassable=yes ») pour aider les secours et les habitants à organiser leurs déplacements.

Sur une page Internet spécialement mise en place, la carte de Port-au-Prince est exportée toutes les heures en différents formats : ESRI, utilisable par les logiciels d’information géographique, et GMAPSUPP.IMG, pour être transférée directement sur un GPS de marque Garmin.

La licence libre sous laquelle sont publiées les données des cartes OpenStreetMap leur permet d’être réutilisées immédiatement, très facilement et gratuitement par tous. Le Programme Alimentaire Mondial a déjà repris le plan de Port-au-Prince pour dresser un état des lieux détaillé des bâtiments détruits ou abîmés ainsi que des camps dressés.

>> Pour voir la carte de Port-au-Prince sur OpenStreetMap.

(1) Le tag « tourism=camp_site » est habituellement utilisé sur OpenStreetMap pour identifier les campements, quels qu’ils soient. Il est interprété immédiatement par l’application de rendu des cartes, qui affiche alors une petite icône de tente.

Voir en ligne : l’article sur le site écran.fr de liberation