INFOS AMIANTE : Rapport de Santé Publique France sur le bilan de 20 ans de surveillance du mésothéliome – Marseille – Repérage de l’amiante avant travaux – Bergerac – Baccarat

Voici les dernières “INFOS AMIANTE”
(revue de la presse écrite et autres médias)
Bonne lecture
Alain Bobbio
Pour en savoir davantage sur la vie des associations de l’Andeva et leurs mobilisations.
Pour accéder au site Internet de l’Andeva
LIBERATION
27 juin 2019
Les cancers de l’amiante vont continuer à augmenter au moins pendant deux décennies
> Par Anaïs Moran
> Des
ouvriers aux Ateliers des Chantiers du Havre en 1999. Depuis les années
80, c’est essentiellement parmi les travailleurs, notamment dans la
réparation navale, réalisant des travaux d’intervention sur des
matériaux contenant des mésothéliomes que le nombre de victimes est le
plus haut.
>
Santé publique France, une agence de veille et surveillance
épidémiologiques placée sous la tutelle du ministère de la Santé, a
rendu ce jeudi un rapport d’évaluation sur les cancers liés à
l’utilisation de ce matériau interdit depuis 1997.
> Les cancers de l’amiante vont continuer à augmenter au moins pendant deux décennies
>
Vingt ans d’enquête pour éclaircir le scandale sanitaire de l’amiante.
Ce jeudi, Santé publique France a dévoilé son plus gros bilan sur les
effets encourus depuis deux décennies par ce matériau isolant et bon
marché. Abondamment utilisée dans l’industrie et la construction jusqu’à
son interdiction complète en 1997, l’amiante est aujourd’hui considéré
comme un «cancérigène avéré, responsable d’environ 2 600 à 6 500 morts
chaque année» depuis la fin de son utilisation. L’exposition à ses
fibres est responsable d’un certain nombre de cancers des poumons, des
ovaires ou du larynx, mais surtout de 83% des mésothéliomes (un cancer
de la plèvre), dont Santé publique France estime que plus de 1 100
nouveaux cas sont détectés chaque année.
>
> «Du fait de
l’effet différé de trente à quarante ans entre la première exposition à
l’amiante et la survenue d’un mésothéliome, l’augmentation de la
fréquence de ce cancer devrait se poursuivre au moins pendant deux
décennies», alerte Dorothée Grange, épidémiologiste pour l’agence
nationale. Qui sont les personnes les plus touchées ? Quels lieux sont
les plus exposés ? Par le biais de son programme national de
surveillance du mésothéliome pleural (PNSM), Santé Publique France a
décrypté les points essentiels autour de l’amiante et de cette maladie.
>
>
1/ 93% des hommes atteints du cancer de la plèvre ont été exposés à
l’amiante au travail. La durée moyenne d’exposition les concernant a été
de vingt-sept ans («même s’il suffit de l’inhalation d’une fibre
d’amiante», précise Anabelle Gilg Soit Ilg, également scientifique à
Santé publique France) et l’âge moyen de leur première exposition se
situe aux alentours des vingt-et-un ans. Selon les chiffres publiés par
le PNSM, les autorités sanitaires détecteraient 800 nouveaux cas
«exposés professionnellement à l’amiante» chaque année (contre 600 à la
fin des années 90). Pour les 7% restant, il s’agit majoritairement
d’expositions dues à des activités de bricolage (perçage, ponçage,
découpe, friction…).
>
> 2/ Le nombre de cancers a doublé
chez les femmes, passant de 175 cas annuels en 1998 à 311 en 2017. Cette
évolution est à prendre avec des pincettes : pour l’heure, il est
impossible d’affirmer quelques potentielles raisons de cette
augmentation très marquée. Selon les deux expertes de Santé publique
France, plusieurs hypothèses sont aujourd’hui crédibles. «Au début des
années 2000, le corps médical avait encore pour réflexe d’associer le
mésothéliome aux hommes. Ils ne diagnostiquaient que très peu les femmes
pour cette maladie. De plus, il arrivait qu’on confonde ce cancer avec
des tumeurs secondaires. Le nombre de victimes a probablement été
sous-évalué», éclaire Dorothée Grange. «On ne peut pas non plus exclure
les facteurs environnementaux. Il est possible qu’une exposition
contemporaine et inconnue des scientifiques touche plus spécifiquement
les femmes», rajoute Anabelle Gilg Soit Ilg.
>
> 3/ Les
professions les plus exposées ont évolué au cours du temps. Dans les
années 60, ce sont les travailleurs directement incorporés à l’industrie
de l’amiante qui étaient logiquement les plus touchés par les
mésothéliomes (en Corse notamment, où le site Canari produisait jusqu’à
28 000 tonnes de minerai par jour). Depuis les années 80, c’est
essentiellement parmi les travailleurs réalisant des travaux
d’intervention sur des matériaux contenant ces fibres que le nombre de
victimes est le plus haut. Réparation navale, construction de matériel
ferroviaire, chaudronnerie-tuyauterie… et bien sûr industrie du
bâtiment. Dans ce secteur, «la proportion des personnes atteintes de
mésothéliome pleural ayant exercé est en augmentation constante depuis
1998 pour atteindre 50% en 2016», peut-on lire dans le rapport.
>
>
4/ La problématique de l’amiante touche aussi le secteur
extra-professionel. Et 34% des femmes atteintes d’un mésothéliome sont
concernées. Exposition via des bâtiments composés d’amiante en voie de
délabrement (les établissements scolaires par exemple), par le biais
d’une proximité avec des sites industriels ayant manipulé les fibres ou
d’un membre de la famille qui travaille dans un environnement lui-même
impacté par l’amiante… «Il ne faut pas négliger cette exposition
secondaire, rappelle Dorothée Grange. Le levier de prévention et de
lutte contre les effets de l’amiante doit aujourd’hui s’opérer dans
l’extra-professionnel.»
>
> Anaïs Moran
LE COMMUNIQUÉ DE PRESSE DE L’ANDEVA
Vincennes, 27 juin 2018
> 20 ANS DE SURVEILLANCE DU MÉSOTHELIOME !
> Un problème majeur de santé publique !
>
> Santé
publique France vient de publier le bilan du programme national de
surveillance du mésothéliome (PNSM) de 1998 à 2017. Les données publiées
sur ce redoutable cancer de la plèvre, maladie spécifique de l’amiante,
devraient alerter les pouvoirs publics et les inciter à agir.
>
Le nombre annuel de nouveaux cas continue à croître. Chez les femmes,
il a doublé. Le pronostic du mésothéliome reste sombre, malgré les
promesses de l’immunothérapie.
>
22 ans après l’interdiction, le risque est toujours actuel pour les
salariés intervenant au contact de l’amiante en place. Une victime de
cette maladie sur deux a travaillé au moins une fois dans le BTP.
>
Le rapport estime par projection que 60 cas environ par an ont exercé
un emploi dans l’Éducation nationale dont 20 ont été exposés
professionnellement dans ce secteur.
La sous-déclaration de cette pathologie à la Sécurité sociale et au Fiva prive des victimes et des familles de leurs droits. C’est d’autant plus inacceptable que le mésothéliome est une maladie spécifique de l’amiante dont le diagnostic vaut preuve d’exposition pour le Fiva et que les médecins ont obligation de déclarer aux autorités sanitaires.
> L’Andeva demande aux pouvoirs de fixer quatre priorités
>
1) Financer la recherche sur cette terrible maladie. Il n’est pas
acceptable que des chercheurs passent presque autant de temps à mendier
des crédits qu’à faire leur travail.
>
> 2) Lutter contre la sous-déclaration des mésothéliomes à la Sécurité sociale et au Fiva
> Informer les personnes concernées sur leurs droits et les professionnels de Santé sur leurs devoirs.
>
> 3) Développer le suivi médical post-professionnel des personnes exposées à l’amiante
> La plupart des retraités et chômeurs ignorent qu’ils ont droit à des examens gratuits.
>
>
4) Le problème n’est pas « d’apprendre à vivre avec l’amiante », mais
d’engager une politique systématique d’éradication de l’amiante en
place, avec priorité aux bâtiments recevant du public et notamment aux
écoles.
>
> Il est grand temps que les décideurs de ce pays prennent la mesure de la gravité de la situation.
LES DOCUMENTS SUR LE SITE DE SANTE PUBLIQUE FRANCE
– un communiqué officiel de Santé publique France (2 pages)
– la synthèse (14 pages)
– le rapport (104 pages)
LE COMMUNIQUE DE L’ASSOCIATION “URGENCE-AMIANTE-ECOLE”
27.06.2019
Un recensement officiel des malades de l’amiante dans les écoles !
>
> Santé publique France publie aujourd’hui un rapport avec de nouveaux chiffres sur les
> conséquences de l’exposition à l’amiante intitulé « Exposition à l’amiante et mésothéliome
> pleural. Retour sur 20 ans de surveillance. »
> Depuis 1998, 400 enseignants et personnels de l’éducation nationale ont contracté
> un mésothéliome pleural, cancer de l’amiante qui réduit l’espérance de vie à 12 mois après
> diagnostic.
> Par ailleurs, 1 230 autres personnes ont contracté un mésothéliome après avoir exercé
> au moins une fois dans leur carrière une profession dans le milieu de l’enseignement.
> La publication de tels chiffres est indédite en France. Fait remarquable, ces données
> recensent les mésothéliomes mais ne concernent pas les épanchement pleuraux ou autres
> maladies de l’amiante.
> Suite à cet état des lieux alarmant le rapport plaide « en faveur d’un renforcement
> nécessaire de la prévention du risque amiante et de l’information sur les possibilités de
> recours aux dispositifs de reconnaissance médico-sociaux existants », concernant plus
> spécifiquement la prévention dans les établissements publics.
> Ces conclusions rejoignent les demandes répétées de l’association Urgence Amiantes
> Écoles qui réclame la transparence et la publication des données amiante dans les
> établissements scolaires ainsi que la mise à jour de tous les DTA (dossiers techniques amiante)
> afin de prévenir le risque.
> Un tel état des lieux est intolérable ! Nous demandons au ministère de l’Education
> Nationale, en charge de la santé et de la sécurité des personnels, d’agir en urgence et de
> lancer un grand plan de prévention et de désamiantage des écoles.
Quelques chiffres sur l’amiante dans les écoles :
> En 2016, un rapport de l’ONS (Observatoire National de la Sécurité des
> établissements scolaire) rappelait que l’amiante est présent dans bon nombre d’établissements
> scolaires, dont 85% ont été construits avant 1997, la date d’interdiction de ce matériau
> cancérigène.
> 1/3 des écoles primaires et maternelles construites avant 1997 (soit 15.000
> établissements) n’ont pas réalisé le diagnostic pourtant obligatoire pour détecter la présence
> d’amiante.
LE FIGARO
Un rapport de Santé publique France montre que le nombre de cancers de la plèvre ne cesse d’augmenter depuis vingt ans.
>
> Trente
à quarante ans. C’est le délai moyen entre une première exposition à
l’amiante et l’apparition d’un mésothéliome pleural, cancer
particulièrement meurtrier qui touche la membrane entourant les poumons
(la plèvre). Une bombe à retardement qui explique que, plus de vingt ans
après son interdiction en janvier 1997, l’amiante continue de tuer. Et
ces dernières années, les fibres assassines ont même accéléré la
cadence.
>
> C’est
ce que révèle un rapport de Santé publique France rendu public ce
jeudi, qui s’appuie sur vingt années de surveillance sanitaire.
Désormais, 1100 nouveaux cas de mésothéliome pleural sont diagnostiqués
chaque année dans l’Hexagone, contre 800 à la fin des années 1990. Chez
les femmes, le nombre de malades a même doublé pour atteindre 310 cas
annuels. «Actuellement, beaucoup de cancers peuvent être traités, pas
celui-ci. Le mésothéliome conduit au décès dans l’année qui suit le
diagnostic», rappelle Jean-Claude Desenclos, directeur scientifique de
Santé publique France. Le rapport fait également état d’importantes
disparités géographiques: les régions du Nord, Nord-Ouest et Sud-Est
sont davantage touchées. Un témoin de la présence passée de secteurs
d’activités en lien avec l’amiante. Car c’est bien l’exposition
professionnelle qui est la plus à blâmer.
>
> Le BTP est particulièrement concerné : la moitié des hommes malades ont travaillé dans ce secteur
>
> Ainsi,
90 % des hommes atteints d’un mésothéliome pleural ont été en contact
avec de l’amiante au cours de leur vie professionnelle. «La durée
moyenne d’exposition est de vingt-sept ans», indique Dorothée Grange,
épidémiologiste à Santé publique France. Le BTP est particulièrement
concerné: la moitié des hommes malades ont travaillé dans ce secteur.
Pour les femmes, en revanche, un cas sur trois est lié à une autre
source d’exposition. Il peut s’agir d’amiante présent au domicile ou
dans l’électroménager, de contact lors de bricolage ou de mécanique ou
encore de la proximité avec des sources industrielles ou naturelles. «Le
contact avec un proche exposé peut aussi être en cause. Il suffit qu’il
rapporte des fibres sur son vêtement de travail», souligne Dorothée
Grange, épidémiologiste à Santé publique France. «Il n’y a pas de seuil
pour déclarer un mésothéliome: une seule fibre suffit», complète
Anabelle Gilg Soit Ilg. Et ce n’est pas le seul cancer que l’amiante
peut provoquer. Chaque année, entre 1600 et 4500 cas de cancer du poumon
lui sont imputables.
>
> Amiante: « Les autorités sanitaires ne jouent pas leur rôle de prévention »
> Roger
Lenglet, philosophe et journaliste d’investigation, auteur de « Le
livre noir de l’amiante. 50 000 procès gagnés… mais le scandale
continue» (l’Archipel), regrette que la santé publique en France passe
après les considérations économiques.
>
> Encore
aujourd’hui, l’amiante est omniprésent. «Non seulement nous n’avons pas
fini de constater ses effets provoqués avant 1997, mais en plus, les
matériaux en place aujourd’hui continuent de se dégrader», déplore
Anabelle Gilg Soit Ilg. «Aujourd’hui, 85 % des écoles sont susceptibles
de contenir de l’amiante, tempête Alain Bobbio, secrétaire de
l’Association nationale de défense des victimes de l’amiante. Pourtant,
un tiers des écoles n’ont pas de dossier technique. Cela signifie qu’on
ne sait pas s’il y a de l’amiante.»
>
> Si
des mesures ont été prises pour limiter l’exposition, notamment en
milieu professionnel, aucune campagne d’information à destination du
public n’a jamais été mise en œuvre. Les fibres invisibles continuent
donc leur dessein destructeur.
LA DEPECHE.FR
27/06/2019
Amiante : 1 100 nouveaux cas de mésothéliome par an en France
>
> Interdite
depuis 1997, l’utilisation de l’amiante continue de faire des ravages.
Un rapport de Santé publique France révèle de nouveaux chiffres
concernant les mésothéliomes pleuraux engendrés par une exposition à ce
produit isolant. Le nombre de ces cancers a doublé chez les femmes en 20
ans et les indemnisations restent insuffisantes.
>
>
En cause dans la survenue du l’amiante a été interdite en 1997. Depuis
lors, le programme national de surveillance des mésothéliomes pleuraux
(PNSM) recense le nombre de cancers liés à l’amiante. Santé publique
France publie ce 27 juin un rapport inédit sur 20 années de veille
(1998-2017).
>
> Le constat est amer. L’impact sanitaire
continuera d’être lourd pour encore de nombreuses années. Pour cause,
les effets de l’isolant sur la santé peuvent apparaître jusqu’à 30 à 40
ans après la première exposition. Le rapport révèle ainsi que les
mésothéliomes pleuraux sont toujours plus nombreux. Dans le détail, 1
100 nouveaux cas surviennent annuellement en France. Et ce sont les
femmes qui subissent l’augmentation la plus marquée. Pour elles, le
rapport souligne un doublement des cas en 20 ans, atteignant désormais
310 cas par an.
>
> Autre révélation : de très fortes
disparités régionales avec une incidence particulièrement élevée dans
les régions du Nord, Nord Ouest et Sud Est.
>
> Une maladie largement professionnelle
>
>
Parmi les personnes atteintes de mésothéliome, le rapport souligne «
une prédominance forte des expositions professionnelles chez l’homme
avec plus de 9 hommes exposés sur 10 concernés ». Chez les femmes, la
situation est moins évidente. « Une exposition est retrouvée en dehors
du lieu de travail pour 1 femme sur 3. »
>
> En matière de
secteur d’activité, le BTP, reste largement concerné. Ainsi, « la
proportion des personnes atteintes de mésothéliome pleural ayant exercé
dans ce secteur est en augmentation constante depuis 1998 pour atteindre
50% en 2016 », indique le rapport.
>
> Recours à l’indemnisation insuffisant
>
>
« Les maladies générées par l’exposition professionnelle à l’amiante
sont inscrites aux tableaux des maladies professionnelles du régime
d’Assurance-maladie des salariés et des exploitants agricoles »,
rappelle Santé publique France. Et depuis 2002, toute victime des effets
de l’amiante peut obtenir une indemnisation auprès du Fonds
d’indemnisation des victimes de l’amiante (Fiva). Pourtant, le rapport
révèle que le « recours à ces dispositifs est encore insuffisant ». En
effet, « entre 2005 et 2017, plus d’1 personne sur 4 atteinte de
mésothéliome et affiliée au régime général de sécurité sociale n’avait
entrepris aucune démarche de reconnaissance en maladie professionnelle,
ni n’avait sollicité le Fiva ».
LE MONITEUR (site web)
27 juin 2019
> Vingt-deux ans après, l’amiante provoque 1100 cancers mortels par an
>
>
Selon un rapport de l’Agence nationale de santé publique, la part des
personnes atteintes de mésothéliome pleural ayant exercé au moins un
emploi dans le BTP ne cesse d’augmenter pour atteindre 50% en 2016. La
hausse est plus sensible chez les femmes grâce à l’amélioration des
moyens de diagnostics.
>
> Dans le BTP, les nouveaux cas de
cancers mortels liés à une exposition à l’amiante augmentent de plus en
plus. C’est l’une des conclusions alarmantes de l’Agence nationale de
santé publique qui a publié un rapport, le jeudi 27 juin 2019, intitulé «
20 années de surveillances (1998-2017) des cas de mésothéliome, de
leurs expositions et des processus d’indemnisation » . « Beaucoup de
cancers sont traitables et guérissables, ce n’est pas le cas pour le
mésothéliome, concède Jean-Claude Desenclos, directeur scientifique chez
Santé publique France. « C’est un lourd fardeau pour notre société qui
doit poursuivre ses efforts de prévention » .
>
> Malgré
l’interdiction de l’usage de l’amiante en 1997, le nombre de cas de
mésothéliome pleural- cancer de la plèvre survenant après une exposition
à l’amiante- continue d’augmenter. Entre 2015 et 2016, 1100 nouveaux
cas ont été recensés, contre 800 en 1998 lors de la création du
programme national de surveillance des mésothéliomes pleuraux* (PNSM).
Ce résultat s’explique par un temps de latence très long, de 30 à 40
ans, entre la première exposition et l’apparition d’un mésothéliome. Une
grande majorité des personnes diagnostiquées ont exercé dans les années
80-90, une période où l’amiante a été largement utilisé comme matériau
isolant dans les secteurs du BTP et de l’industrie.
>
> Le BTP contaminé
>
>
Dans le BTP, les résultats se révèlent particulièrement préoccupants.
La part des personnes atteintes de mésothéliome pleural ayant exercé au
moins un emploi dans la construction s’élevait à 50% en 2016 (vs 40% en
1998). Il s’agit principalement des professionnels ayant exercé dans la
chaudronnerie, les réseaux d’eau et de gaz, les équipements thermiques
et les travaux d’isolation.
>
> Les expositions les plus
élevées à l’amiante concernent les tuyauteurs (98% d’hommes exposés),
les chaudronniers (98%), les plombiers/chauffagiste (97%) et les maçons.
« Le seul secteur où l’exposition à l’amiante diminue est la
construction de maisons individuelles, avec 95,4% d’hommes exposés sur
la période d’incidence 1998-2002 contre 71,4% sur la période 2013-2017
», note le rapport. L’âge moyen du diagnostic est de 70,4 ans. De très
fortes disparités régionales subsistent : les régions du Nord,
Nord-ouest et du Sud-est affichent des taux très élevés.
>
> Des femmes plus exposées
>
>
Le rapport d’une centaine de pages observe également une hausse plus
marquée chez femmes, avec un doublement des cas en 20 ans pour atteindre
310 cas annuels. « A la fin des années 90, étant donné que le
mésothéliome était dû à des expositions professionnelles à l’amiante,
les professionnels de santé ne pensaient pas à chercher ce diagnostic
chez les femmes », suppose Anabelle Gilg Soit Ilg, chargée de projet
mésothéliomes à la direciton santé environnement du travail. « Et dans
le même temps, les moyens de diagnostic se sont amélioré » .
>
>
Alors que plus de 90% des hommes ont été contaminés au cours de leur
activité professionnelle, la proportion passe à 40% chez les femmes. Un
gros tiers d’entre elles (35%) ont respiré des particulières d’amiante
en dehors de leur lieu de travail. Les sources y sont multiples : des
fibres d’amiante sur le vêtement de travail de son conjoint, activité
domestique (bricolage) ou proximité de l’habitation à un site industriel
ou naturel.
>
> Les deux professions qui ont été les plus
exposées sont les conductrices de machines textiles, y compris le
textile amiante, et les ouvrières non qualifiées de l’électricité et de
l’électronique, avec plus de 50% des femmes contaminées lors de
l’exercice de leur métier.
>
> Des demandes d’indemnisation insuffisantes
>
>
Les experts du PNMS se sont également intéressés à l’évolution des
demandes de reconnaissance médico-sociale. Sur la période 2005-2016,
parmi les cas relevant du régime général de la sécurité sociale, 58% ont
effectué une demande de reconnaissance en maladie professionnelle (DMP)
et 58% ont fait une demande d’indemnisation auprès du fonds
d’indemnisation des victimes de l’amiante (Fiva). « Le nombre de recours
insuffisant, regrette Anabelle Gilg Soit Ilg, chargée de projet
mésothéliomes à la direction santé environnement du travail. « Plus d’un
quart des personnes atteintes de mésothéliome n’ont effectué aucune
démarche » . L’absence d’informations, l’âge des malades (> à 70 ans)
ou la peur de dénoncer son employeur sont autant de raisons qui peuvent
expliquer ces inactions.
>
> Les experts préconisent de
mieux informer les professionnels de santé et leurs patients sur les
possibilités en termes d’indemnisation.
>
> Sur la base de
ses résultats, l’agence nationale de santé publique recommande de ne pas
relâcher les efforts d’information et de sensibilisation auprès des
personnes exposées à l’amiante (professionnels, civils, femmes). Dans le
BTP, l’organisation salue le travail de l’INRS et de l’OPPBTP pour
diffuser les bonnes pratiques.
>
> Pour renforcer
l’efficacité de son action, l’agence a annoncé le lancement d’un nouveau
dispositif national de surveillance du mésothéliome destiné à améliorer
la couverture nationale. « Nous allons augmenter la réactivité du
système par la mise en place d’un système d’information centralisée et
partagée avec nos partenaires, précise Jean Claude Desenclos, directeur
scientifique Santé publique France. « Nous allons surveiller toutes les
zones touchées par un mésothéliome et non plus à la plèvre. Ce
dispositif permettra également de répondre aux besoins d’améliorer les
connaissances sur les facteurs de risque environnementaux » .
>
>
*Un an après l’interdiction de l’amiante en 1997, la direction générale
du travail (DGT) et la direction générale de la santé (DGS) ont demandé
à l’institut de veille sanitaire, remplacé en 2016 par l’Agence
nationale de santé publique, de créer un programme national de
surveillance du mésothéliome pleural (PNSM). L’objectif de ce programme
est de mesurer les effets de ce cancer mortel sur la santé, d’identifier
les professions et les secteurs d’activités les plus touchés,
d’analyser les processus d’indemnisation et de formuler des
préconisations.
LUTTE OUVRIERE
19 juin 2019
Écoles de Marseille : danger amiante
>
>
Mercredi 12 juin à Marseille, des enseignants présentaient leur
association l’Avalé 13 (Association de défense des victimes de l’amiante
dans l’Éducation nationale des Bouches-du-Rhône) destinée à combattre
la présence, en abondance, d’amiante dans les écoles.
>
>
Ils ont été alertés en particulier par une enseignante de l’école de la
Savine, dans les quartiers Nord de Marseille, atteinte d’un cancer dû à
l’amiante, qui dénonce l’état de délabrement de son école.
>
>
Toutes les écoles construites avant l’interdiction de l’usage de
l’amiante en 1997 en contiennent dans les murs et les faux plafonds.
Mais la mairie ne met pas à disposition, comme elle est tenue de le
faire, les dossiers technique amiante, les DTA. Ainsi l’inventaire de la
présence de ce matériau, s’il a été réalisé, n’est pas consultable.
>
>
Cela met en danger des enfants, des enseignants, voire le voisinage.
Mais ce problème de l’amiante est traité bien à la légère par les
autorités. Ainsi, lors de l’incendie dans l’école Saint-André-La
Castellane, tous les gravats ont été ramenés dans un coin et simplement
recouverts d’une bâche. On les voit moins, mais cela n’empêche pas
qu’ils contiennent de l’amiante que tous, enseignants, élèves,
personnel, peuvent respirer à pleins poumons, puisque toute l’école
contient cette poussière d’amiante.
>
> De même le collège
Versailles, situé dans un des quartiers les plus pauvres de Marseille,
doit être reconstruit. Il est situé sous l’autoroute et voisin d’une
déchetterie. Selon la mairie, la reconstruction se fera sans
déménagement, c’est-à-dire que les cours continueront sur place, au
milieu des travaux de destruction et donc forcément de dispersion de
poussière d’amiante. Et pourtant, dans le quartier, les locaux vides
tels que la caserne du Muy existent bien.
>
> La mairie
élude ce problème et, de son côté, le ministère de l’Éducation nationale
tarde à le prendre en compte. Alors qu’il avait été interpellé en
octobre 2018 à ce sujet, il annonce que la cellule sur le bâti scolaire
sera opérationnelle pour la rentrée 2019.
>
> Des réactions
plus vives ont lieu. Ainsi à Rognes, dans le département, des parents
d’élèves ont tiqué quand ils ont découvert les 350 000 euros dépensés
pour installer un portique et des caméras de surveillance à l’entrée du
collège, alors que depuis des années ils réclament des travaux pour
changer par précaution les dalles de lino abîmées qui contiennent,
elles, de la colle amiantée.
>
> Dans la plupart des
écoles, l’amiante est omniprésent. En effet, pour planter le moindre
clou, percer le moindre trou afin d’y rajouter une cheville, il faut
d’abord l’autorisation d’un expert. Si cela n’est pas significatif, que
dire ?
>
> Les travaux de désamiantage, quand ils sont
effectués, le sont a minima. Comme le précisait un professionnel : « Si
on appliquait toutes les prescriptions, cela coûterait très, très cher !
»
>
> L’association se donne donc pour but de recenser les
problèmes liés à l’amiante, d’inventorier les cas de maladie, de
regrouper les enseignants et le personnel touchés, d’informer et surtout
d’obtenir enfin un plan de désamiantage des bâtiments qui en
contiennent.
>
> Correspondant LO
LE PARISIEN (Essonne)
25 juin 2019
> Alerte à l’amiante dans les écoles
>
>
Des traces ont été décelées dans la colle qui fixe les dalles de
certains établissements. Des parents d’élèves tirent la sonnette
d’alarme.
>
> Par Julien Muller
>
>
au coeur de certaines écoles de Yerres, il y a encore de l’amiante qui
dort. Face à l’inquiétude que cela pourrait susciter, la mairie assure
qu’élèves et enseignants des établissements concernés ne sont pas en
danger. Du côté de l’opposition, on s’indigne malgré tout, pointant
notamment du doigt un manque de surveillance de la ville pour ces
écoles, dont les derniers suivis écrits remontent à 2003.
>
>
« Avec tout ce qu’on entend depuis des années sur l’amiante et ses
effets sur la santé, on ne peut qu’être inquiets », réagit un parent à
la sortie de la maternelle Brossolette, où les sols contiennent de
l’amiante. « Ce n’est présent que dans la colle qui fixe les dalles au
sol, et n’est pas dégradée. Elle n’est pas dangereuse », avance Gaëlle
Bougerol, adjointe en charge des affaires scolaires.
>
> une surveillance est assurée, selon le maire
>
>
« A Yerres, les diagnostics techniques amiante (DTA) font état de
présence du minéral dans la plupart des établissements scolaires de la
ville. Sans compter que les derniers DTA en date remontent à novembre
2003. C’est intolérable. Depuis, les décrets ont changé », fustige
Jérôme Rittling, élu (ex-PS) d’opposition. « On parle notamment de
maternelles, où les enfants passent la majeure partie de leur temps au
sol », complète Fabienne Gabbanelli, également conseillère municipale
(EELV) d’opposition.
>
> Ces derniers dénoncent également
l’absence de toute trace écrite concernant la révision de ces
établissements scolaires. « C’est silence radio depuis 2003 ! »,
enchérit Jérôme Rittling. « L’amiante présent est solide et non
volatile, donc inerte et inoffensif. Les agents des services techniques
veillent de manière régulière à la bonne conservation du matériau, et
alertent en cas de dégradation », se défend le maire (SE), Olivier
Clodong.
>
> « J’en ai entendu parler, et à vrai dire, ça
ne me rassure pas vraiment. Est-on vraiment sûr que c’est sans aucun
danger pour nos enfants ? J’en doute… », s’alarme Olivier, un papa. «
Ça ne m’inquiète pas vraiment. Je sais que certains élus ont aussi leurs
enfants scolarisés à Yerres. Je doute que s’il y avait un quelconque
risque, ils laisseraient les écoles ouvertes », ajoute Cynthia, venue
chercher son enfant.
LA PROVENCE
27 juin 2019
>
> La colère des parents et des professeurs gronde toujours au collège Versailles
>
> Florence Cottin
>
La santé des enfants passe avant tout. Ce n’est certainement pas un
thermomètre dépassant les 35 °C qui arrêtera les parents d’élèves et les
professeurs du collège Versailles (Marseille 3e). Et le démarrage, dans
quelques jours, des travaux de reconstruction et de rénovation
programmés au sein de l’établissement, situé dans le 3e arrondissement,
attise toujours leur colère. Si tout le monde s’accorde sur l’urgence
des travaux sur des bâtiments vétustes, en revanche, la présence des
enfants sur le site, pendant la durée du chantier, ne passe pas.
>
>
Déjà fin février, le collectif des parents d’élèves avait bloqué
l’établissement pendant trois semaines. Une manifestation d’enseignants,
de parents et d’élèves s’est terminée au Conseil départemental. Hier,
ils étaient rassemblés devant la préfecture pour se faire entendre. ”
C’est impensable , s’indigne Nadia Dhahri, représentante du collectif
des parents d’élèves. Même si ma fille quitte l’établissement l’an
prochain, je continue à me battre pour tous les autres enfants. On ne
peut pas accepter que le Département et le Rectorat nous imposent de
laisser plus de 500 élèves au milieu des travaux. On nous dit que ce ne
sera pas la première fois que des travaux auront lieu sur un site
occupé. Justement, les retours ne sont pas bons. Certaines personnes qui
ont vécu cela nous ont assuré que ces élèves étaient une génération
perdue. On veut juste que nos enfants suivent une scolarité normale dans
un environnement décent. “
>
> Dans ce dossier brûlant, il
y a aussi ces bâtiments ” pleins d’amiante “. ” Les élèves vont
respirer ces poussières durant toute leur scolarité ? “, s’interroge
toujours cette maman.
>
> ” On nous assure que l’on ne
risque rien selon un diagnostic récent , souffle cette enseignante. Mais
il y a des irrégularités. Pour le responsable de l’Association
nationale des victimes d’amiante (Andeva) à qui on a fait lire le
rapport, le risque de laisser des enfants à côté d’un désamiantage est
grand. “
>
> D’autres dénoncent l’attitude des pouvoirs
publics. ” Quand on va voir le Rectorat, on nous dit ‘c’est le
Département’. Quand on va voir le Département, on nous dit que ce sont
les autres. Chacun se refile le problème. “
>
> Sollicité,
le Conseil départemental n’a pas souhaité répondre. Au Rectorat, on
affirme que toutes les solutions ont été étudiées.
>
> ” On
ne baisse pas les bras. On est même de plus en plus motivé , reprend
Nadia Dhahri. Si on ne nous prend pas en considération, on bloquera le
collège. “
>
> Dès le 1er juillet, jour de démarrage des travaux et jour du brevet ou à la rentrée ?
27 juin 2019
Amiante : l’arrêté encadrant le repérage avant travaux dans les navires est paru
L’arrêté interministériel qui encadre les opérations de repérage de l’amiante avant travaux dans les bateaux est paru au Journal officiel du 27 juin 2019. L’entrée en vigueur de cette obligation pour ces engins est prévue le 1er janvier 2020 conformément au nouveau calendrier fixé en mars dernier, suite au report de l’échéance initiale.
Le texte précise les conditions dans lesquelles doit être conduite la mission de repérage de l’amiante avant certaines opérations réalisées dans les navires, bateaux et engins flottants conformément au décret du 9 mai 2017. Cette mission doit être réalisée en suivant la norme NF X 46-101 – janvier 2019 – « Repérage amiante – repérage des matériaux et produits contenant de l’amiante dans les navires, bateaux et autres constructions flottantes – Mission et méthodologie ».
Le donneur d’ordre, le maître d’ouvrage ou le propriétaire du navire doit faire rechercher la présence d’amiante préalablement à toute opération comportant des risques d’exposition des travailleurs à la fibre cancérogène, rappelle le ministère du Travail. Le donneur d’ordre doit procéder au marquage réglementaire des matériaux et produits en contenant. Cette obligation doit permettre à l’entreprise intervenante de procéder à son évaluation des risques professionnels, d’ajuster les mesures à mettre en œuvre pour assurer la protection collective et individuelle de ses salariés, et de prévenir la dispersion des fibres d’amiante. L’arrêté précise également les mesures de protection des travailleurs et des passagers que l’entreprise doit prévoir en cas d’impossibilité de réaliser tout ou partie du repérage.
Sur les navires relevant du décret du 3 octobre 2017 relatif à la prévention des risques liés à l’amiante à bord des navires, la mission de recherche doit être confiée à un organisme d’inspection accrédité. Ce dernier doit désigner un opérateur de repérage disposant des compétences précisées dans les annexes de l’arrêté.
Laurent Radisson
27/06/2019
Bergerac : l’étude sur un centre de traitement de l’amiante financée
Daniel Bozec.
>
> 65.000 euros, notamment abondés par les collectivités, ont été réunis pour l’étude du “modèle économique” d’un site pilote.
>
>
Tombé dans l’oubli, le projet de centre pilote de destruction des
déchets d’amiante à Bergerac (Dordogne) ? Pas du tout, à voir la toute
dernière délibération votée en Conseil communautaire de la Communauté
d’agglomération bergeracoise (CAB), mercredi 26 juin, portant sur le
co-financement d’une étude.
>
> En intervenant à hauteur de
6 500 euros, la CAB participe au tour de table réunissant le Grand
Périgueux (la même somme, 6 500 euros), la Somez, une société
montpelliéraine impliquée dans le projet (13 000 euros) et surtout le
Conseil régional (39 000 euros), soit un total de 65 000 euros
nécessaire à l’étude du “modèle économique” d’un site pilote présenté
comme une alternative à l’enfouissement des déchets de l’amiante.
>
> La fin de non-recevoir d’Eurenco
>
Partie prenante incontournable dans la création d’un site pilote, fort
d’une pétition de 3 000 signatures et de motions adoptées dans nombre de
collectivités, le Collectif pour l’élimination rapide de l’amiante et
la défense des exposés aux risques (Cerader) milite pour l’installation
d’un tel site dans les murs de l’ex-Poudrerie, classée en zone Seveso 2.
>
>
La direction d’Eurenco avait opposé l’an dernier une fin de
non-recevoir. “Ils marquent des réticences fortes, il faut qu’on ait une
discussion avec eux. Au pire, on pourrait s’installer sur le site qui
est en face. Mais le plus important, c’est le concours des différentes
collectivités”, relève Frédéric Delmarès.
>
> “On tient le
bon bout”, se félicite René Vincent, président du Cerader, présent dans
l’assistance du Conseil communautaire, rappelant les ravages de
l’amiante : “10 000 morts d’ici 2050”, selon l’Institut national de la
santé et de la recherche médicale (Inserm).
L’EST RÉPUBLICAIN
> 27 juin 2019
> Ouvrier tué par l’amiante : sa famille attaque la cristallerie
>
> La
famille d’un tourneur de la cristallerie mort des suites d’un cancer
lié à l’amiante, réclame la reconnaissance de la faute inexcusable de
l’employeur. L’affaire a été plaidée ce mercredi devant le tribunal de
Nancy. Jugement le 6 septembre.
>
> « Mon père
prenait toutes les poussières d’amiante dans la figure. C’est ce qu’il
m’a toujours raconté lorsqu’il me parlait de son travail », confie Doris
Henry. Le père de la jeune femme, Gilbert, était tourneur à la
cristallerie de Baccarat. Il est décédé le 12 octobre 2017 des suites
d’un cancer du poumon lié à l’amiante.
>
> De son vivant,
il s’était lancé dans un long combat judiciaire contre son employeur. Sa
famille a pris le relais avec le soutien de l’association ADDEVA 54. Sa
veuve a déjà réussi à obtenir en justice 40. 000 € d’indemnité et ses
deux filles 12. 000 € chacune. Mais ce n’est pas terminé.
>
>
Toutes les trois se sont de nouveau retrouvées, ce mercredi, dans une
salle d’audience. Celle du pôle social du tribunal de Nancy.
>
>
Leur avocat, Me de Romanet, a plaidé pour que soit reconnue la faute
inexcusable de la cristallerie : « De 1974 jusqu’à 1985 au minimum,
Gilbert Henry a tourné les matériaux les plus sales. Sans aucune mesure
de protection individuelle ou collective dans l’entreprise ».
>
> « Cela ne ramènera pas mon mari »
>
>
L’ouvrier usinait des pièces d’amiante sans lunette, sans masque et
sans système d’aspiration des poussières. Est-ce que cela constitue une
faute inexcusable ? Le tribunal de Nancy a déjà répondu oui, en avril
dernier, pour un autre salarié de Baccarat mort d’un cancer. Une
première qui devrait faire jurisprudence.
>
> Cela n’a pas
empêché l’avocat de la cristallerie de contester à nouveau, mercredi, la
responsabilité de l’entreprise : « La société a pris des mesures.
Puisque dès 1977, soit 19 ans avant l’interdiction de l’amiante, elle a
lancé une campagne de substitution pour trouver d’autres matériaux à
utiliser ».
>
> Le jugement tombera le 6 septembre. Si la
faute inexcusable est reconnue, cela permettra à la veuve de Gilbert
Henry d’obtenir une rente à 100 %. « Mais cela ne ramènera pas mon
mari », soupire-t-elle. « Symboliquement, ce serait quand même un
soulagement d’entendre ces mots : faute inexcusable de l’employeur »,
conclut sa fille Doris.
ALL AFRICA (Site Web)
lundi 24 juin 2019
> L’amiante dans l’environnement naturel – A quel point est-ce dangereux ? [communiqué de presse]
>
> L’exposition
à l’amiante est un problème de longue date, elle présente un danger
pour la santé de l’environnement et de la population humaine depuis des
siècles. Des centaines de millions de personnes sont exposées à cette
toxine dans le monde chaque année, malgré ses risques connus pour la
santé.
>
> Une
étude (en anglais) de la Revue internationale de la recherche
environnementale et de la santé publique estime qu’environ 250 000
personnes meurent chaque année des suites de l’exposition à l’amiante.
>
> Le
mois de mai était le mois national de l’air pur, insistant sur
l’importance de connaître les substances présentes dans l’air que nous
respirons tous les jours. En juin, la Journée mondiale de
l’environnement a été consacrée aux actions à mener pour
#CombattreLaPollutionDelAir.
>
> L’amiante
est un minéral naturellement présent dans l’atmosphère et ne constitue
pas une menace tant que ses fibres ne sont pas remuées ou brisées.
>
> Malheureusement,
le matériau a été exploité et utilisé pour la première fois il y a des
milliers d’années, il est commun dans l’environnement naturel et bâti.
Une fois libérée dans l’air, la toxine devient extrêmement nocive pour
l’homme lorsqu’elle est ingérée ou inhalée.
>
> Ses
effets néfastes sur la santé sont connus depuis près de 100 ans, mais
la toxine a continué d’être utilisée de diverses manières et ses
conséquences se sont étendues à l’échelle mondiale.
>
> Le
Bureau des mines des États-Unis a affirmé être conscient de l’impact
négatif de l’amiante dès 1932, déclarant dans une lettre adressée à un
fabricant d’amiante : « Nous savons maintenant que la poussière
d’amiante est l’une des poussières les plus dangereuses auxquelles
l’homme est exposé. »
>
> Il
a été prouvé que Swift Creek, l’affluent qui se jette dans la rivière
Sumas à Everson, dans l’État de Washington, contient des niveaux
dangereux d’amiante.
>
> Une
série d’études réalisées par l’Agence pour la protection de
l’environnement des États-Unis ayant débuté en 2006 a révélé la présence
d’amiante dans la rivière et ses affluents environnants. Les niveaux
d’amiante varient tout au long du ruisseau, certains échantillons sec
contenant jusqu’à 43% (en anglais) de l’agent cancérigène.
>
> Selon
l’Agence pour la protection de l’environnement des États-Unis (en
anglais), la présence d’amiante, ainsi que de nickel, de manganèse, de
cobalt, de chrome et de magnésium, est « suffisamment toxique pour
empêcher la végétation de se développer sur le matériau ». Le rapport de
l’Agence pour la protection de l’environnement des États-Unis déclare
que Swift Creek « ne compte pas de poisson résidant » et son débit dans
la rivière Sumas a été lié à des problèmes de qualité de l’eau.
>
> Malgré
ses effets sur la santé des êtres humains et de la faune, il reste
encore beaucoup à faire avant que ce minéral dangereux ne soit interdit
dans le monde entier. « De nombreux types d’amiante, mais pas tous, ont
été interdits ou strictement réglementés dans plusieurs pays pour des
raisons environnementales ou sanitaires, et sont énumérés dans la
Convention de Rotterdam, qui requiert un consentement préalable en
connaissance de cause lorsque des produits chimiques dangereux font
l’objet d’un commerce international », affirme Kei Ohno Woodall du
Secrétariat des Conventions de Bâle, de Rotterdam et de Stockholm.
>
> En
plus de sa présence naturelle dans l’environnement, l’utilisation à
grande échelle de l’amiante par les êtres humains a conduit à la
découverte de cette particule dangereuse dans nos sources d’air et
d’eau.
>
> Bien
que l’Organisation mondiale de la santé (rapport en anglais) déclare
qu’il n’y a pas suffisamment de preuves démontrant que l’ingestion
d’amiante dans l’eau potable entraînera une maladie à long terme, il est
important de prendre conscience de la menace constante d’exposition.
>
> Symptômes associés à l’exposition
>
> Les
symptômes associés à l’exposition à l’amiante peuvent prendre jusqu’à
un demi-siècle et la majorité des cas liés à ces maladies se développent
à la suite d’une exposition professionnelle : près de 125 millions de
personnes exposées chaque année.nt
>
> Les
être humains peuvent également y être exposés dans l’environnement, par
le biais de produits de consommation ou chez eux. Le mésothéliome malin
est la maladie la plus répandue, suivi de près par le cancer du poumon
et l’asbestose.
>
> Les
faibles niveaux d’exposition sont moins susceptibles de provoquer ces
maladies graves et le simple fait d’être conscient de la menace pourrait
considérablement réduire le risque de contact.
>
> Atténuer les risques d’exposition personnelle
>
> Si
l’amiante dans l’environnement est une préoccupation dans votre région,
il est important de prendre activement des mesures de prévention de
l’exposition, qui peuvent consister simplement à vous renseigner et à
bien comprendre le lieu où cette toxine pourrait être cachée.
>
> Pour
votre sécurité et celle de vos proches, vous pouvez commencer par vous
renseigner sur les ingrédients des produits et des sols, humidifier tout
terrain pouvant contenir de l’amiante avant de travailler dans le
jardin ou permettre aux enfants de jouer à l’extérieur, en optant pour
des sentiers pavés. sur les éventuels sols contenant de l’amiante et sur
la réglementation de l’amiante.=
Les articles ci-dessus sont communiqués pour information. Ils ne reflètent pas nécessairement le point de vue de l’Andeva.
Pour ceux qui ne souhaitent plus recevoir ces envois, le signaler à :
> alain.bobbio@gmail.com
Pour en savoir davantage sur la vie des associations de l’Andeva et leurs mobilisations.