Clearstream : Villepin dénonce les "rumeurs et les procès d’intention"

PARIS (AP) - Dominique de Villepin a souhaité jeudi que "toute la lumière soit faite" sur l’affaire Clearstream, dénonçant les "rumeurs et les procès d’intention visant l’Etat, les institutions et les services de renseignement" dans un communiqué publié par Matignon.

"Le Premier ministre Dominique de Villepin souhaite que toute la lumière soit faite sur l’affaire des dénonciations calomnieuses", dit le communiqué. "Il s’agit de faire droit aux personnes qui ont été injustement citées et qui se sentent légitimement blessées", a ajoute le communiqué, sans citer le nom de Nicolas Sarkozy.

Jugeant "choquants" et "inacceptables" les "spéculations" et les "amalgames" lancés contre plusieurs responsables politiques, dont M. Sarkozy, le Premier ministre "rappelle que toutes les conclusions portées à sa connaissance en tant que ministre de l’Intérieur ont été transmises à l’époque et à sa demande aux autorités judiciaires".

Dominique de Villepin "souhaite que la justice puisse faire sereinement son travail" et "ne peut accepter les rumeurs et les procès d’intention visant l’Etat, les institutions et les services de renseignement".

Cette mise au point intervient alors que l’hebdomadaire "L’Express" affirme dans son édition de jeudi que la ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie était au courant dès le début de l’année 2004 de la manipulation lancée contre Nicolas Sarkozy et plusieurs responsables politiques. Mme Alliot-Marie a catégoriquement démenti mercredi ces informations.

Nicolas Sarkozy soupçonne Dominique de Villepin, ministre de l’Intérieur en 2004, de ne pas lui avoir communiqué immédiatement les résultats de l’enquête de la Direction de la surveillance du territoire (DST) concluant que le listing adressé à la justice la même année et le mettant en cause pour des comptes occultes à l’étranger était un faux.

Dans un entretien publié jeudi par "Le Monde", Nicolas Sarkozy déclare qu’il ne fera "aucun procès d’intention à quiconque" et qu’il "fait confiance à la justice" dans cette affaire. Le ministre de l’Intérieur était attendu jeudi à déjeuner à Matignon pour y déjeuner avec le Premier ministre. AP