Intervention de cloture de Jacques Nikonoff, président d’Attac à l’AG

LA ROCHE-SUR-FORON (74)
http://www.france.attac.org/a5812

Cher(e)s ami(e)s et cher(e)s camarades,

Nous serons unanimes pour remercier tout particulièrement les militants d’Attac 74 qui ont organisé un si remarquable accueil. Qu’il s’agisse des transports, de l’hébergement, des repas, des locaux : tout aura été parfait. Je ne parle même pas de la soirée « tartiflette » et musique d’hier soir qui fut un grand moment, tout comme la pièce de théâtre de nos amis d’Attac-Suisse ! Nous aurons tous noté que nos camarades aiment recevoir puisque non contents d’avoir reçu le contre-sommet du G8 en 2003, ils en ont redemandé en accueillant l’AG d’Attac ce week-end. Merci à nos camarades hauts savoyards !
Merci aussi aux permanents du siège qui, comme d’habitude, ont beaucoup donné, et aux militants qui ont permis aux différentes opérations électorales de se réaliser avec succès. Merci à vous tous !

Permettez-moi deux mots de conclusion : l’un sur l’AG et l’autre sur nos perspectives.

Concernant l’AG, l’air de la montagne nous aura fait le plus grand bien !
Quelle est, de mon point de vue, la leçon principale que l’on peut retirer de cette AG ?
Elle est claire, limpide, évidente : Attac sort renforcée.

Nos adversaires nous disaient « chouette ! », il y a une crise dans Attac. Mais où est-elle ? Avez-vous vu une crise, ce week-end, à la Roche-sur-Foron ?
Nos adversaires nous disaient qu’Attac connaissait de graves problèmes de fonctionnement. Mais alors pourquoi le « rapport d’activité et de gestion » a-t-il été voté par 87 % des adhérents qui se sont exprimés ? Certes c’est moins que l’année dernière (90 %), mais c’est mieux qu’en 1999 (86 %). Le rapport d’activité et de gestion, je le rappelle, est le moyen qui permet aux adhérents d’approuver et de sanctionner la direction de l’association, comme son nom l’indique, sur son activité et sa gestion.
Nos adversaires nous disaient qu’Attac était divisée. Mais face à l’opération politique du journal Le Monde, nous nous sommes rassemblés et nous avons été 221, soit 91 %, à voter un vŠu samedi matin condamnant cette opération, avec seulement 10 votes contre et 11 abstentions.

Lors de la réunion du Conseil d’administration, qui va se tenir en début d’après-midi, nous commencerons à mettre en Šuvre les décisions prises à cette Assemblée générale, notamment le dispositif de débats pour engager la réforme des statuts.

Quelles sont nos perspectives, hormis les questions internes de statuts ou autres ?

Elles sont simples : faire grandir parmi les citoyens l’idée que d’autres politiques sont possibles.

Pour y parvenir, nous devons partir de la situation actuelle.
Après la victoire du 29 mai les politiques néolibérales se sont accélérées dans tous les domaines, sous l’impulsion des organisations multilatérales comme l’OMC, de la Commission européenne et du gouvernement français. Aucun compte n’a été tenu du résultat du référendum qui était une condamnation nette du néolibéralisme. Les dirigeants sont persuadés qu’ils ont perdu ce référendum car il n’y avait pas assez de néolibéralisme, alors ils accélèrent !

La crise des banlieues est un révélateur qui doit attirer toute notre attention.
Ce qui s’est passé, c’est la division du peuple !
Division entre les jeunes qui ont brûlé des voitures et des écoles et leurs voisins ; division entre les français et les immigrés ; division entre les parents et les enfants ; division entre ceux qui ont un emploi et ceux qui en sont privésŠ
Pourtant tous sont victimes des mêmes politiques néolibérales.
Alors que ces politiques sont responsables de la misère des banlieues, ceux qui les mettent en Šuvre ont gagné la « bataille des banlieues ».
Ce sont en effet Sarkozy et Villepin qui ont gagné cette bataille politique.

Les partis politiques, les syndicats, les associations, dont Attac - ne nous mettons pas en retrait - ont été incapables de trouver les mots pour expliquer ce qui se passait et pour montrer le chemin de solutions raisonnables.
C’est lamentable !
Car si « un autre monde est possible » d’autres banlieues sont également possibles !
Si la dégradation de la situation dans les quartiers populaires est le résultat des politiques néolibérales, d’autres politiques, qui viendraient en rupture, devraient permettre d’offrir des solutions.

Beaucoup de gens ont les yeux fixés sur l’horizon des élections de 2007 et c’est tout à fait naturel.
L’exemple des banlieues montre que c’est très mal parti pour la victoire de politiques alternatives.
Le rôle d’Attac, encore une fois, devra être décisif.
Nous sommes appelés à faire comme au moment du référendum : expliquer encore et encore le caractère néolibéral des politiques menées ; montrer les ruptures nécessaires et possibles avec ces politiques.
En toute indépendance, hors des questions électorales, en restant sur le fond des choses.
Qui, mieux que nous, pourrait y parvenir ?

Cher(e)s ami(e)s et camarades, nous avons toutes les raisons de conserver notre confiance, nos espoirs et nos ambitions !