L’Allemagne dit oui à la Constitution européenne

Reuters 2005 Arnd Wiegmann jeudi 12 mai 2005, 19h24 - Le Bundestag, chambre basse du parlement allemand, a massivement approuvé le projet de constitution de l’Union européenne qui doit à présent être ratifié par la chambre haute, le Bundesrat, le 27 mai.

Cette seconde et dernière étape de la ratification ne devrait pas rencontrer beaucoup de difficultés. Cependant, l’image de l’administration de Bruxelles se dégrade en Allemagne. Les médias abondent d’articles sur des emplois perdus par des Allemands au profit de travailleurs bon marché venus de l’Est. Et pour 53% des Allemands, l’élargissement du 1er mai 2004 n’a pas été un succès, contre seulement 38% qui pensent l’inverse, selon un sondage publié cette semaine dans l’hebdomadaire Der Spiegel. A ce jour, sept pays ont ratifié le traité appelé à entrer en vigueur le 1er novembre 2006. La Lituanie, la Hongrie, la Slovénie, l’Italie, la Grèce et la Slovaquie avaient opté pour la voie parlementaire. Seule l’Espagne l’a adopté par référendum.


Allemagne : la Constitution applaudie

BERLIN (AP) jeudi 12 mai 2005, 17h41 - Le Parlement allemand a entamé jeudi la ratification de la Constitution européenne, massivement approuvée par la chambre basse comme par une majorité d’Allemands, si l’on en croit les sondages. L’adoption définitive à la chambre haute est prévue pour le 27 mai, deux jours avant le référendum en France.

Les députés du Bundestag ont adopté le traité avec 569 voix contre 23 et deux abstentions, soit largement plus que la majorité des deux tiers des 601 sièges requise. Le résultat sans surprise a été salué par une salve d’applaudissements. Le texte devrait passer l’obstacle avec autant de facilité dans quinze jours au Bundesrat.

Mais la cinquantaine de manifestants rassemblés sur les marches du Parlement de Berlin voyaient déjà deux jours plus loin, appelant par des pancartes les Français à voter "oui" ou "non" à la consultation du 29.

Le chancelier Gerhard Schröder avait également cette échéance à l’esprit, ainsi que celle du 1er juin aux Pays-Bas, où le référendum sera consultatif, lorsqu’il a souhaité au Bundestag que la ratification allemande "donne en quelque sorte l’exemple à d’autres" pays. Son chef de la diplomatie Joschka Fischer a estimé pour sa part que "l’humeur était en train de changer" en faveur du "oui" en France. "L’importance de cette décision des Français pour l’Europe et non pour la politique intérieure française devient de plus en plus évidente", a-t-il assuré.

La Constitution allemande ne permet pas d’organiser une consultation nationale mais le chef du gouvernement a jugé le vote parlementaire suffisant pour "légitimer" le traité européen au nom du pays le plus peuplé de l’Union européenne, avec 82 millions d’habitants. Si les Français semblent très divisés sur le sort à réserver au traité, les Allemands le soutiennent en effet à 59% (contre 15% ; 26% d’indécis), selon une enquête d’opinion publiée dimanche par la chaîne de télévision publique ARD.

Pour Gerhard Schröder, qui a ouvert la séance de trois heures et demie à la chambre basse du Parlement, la Constitution offre aux élus une chance "historique" de contribuer à garantir la paix en Europe, alors que l’on fête le 60e anniversaire de la fin de la Deuxième Guerre mondiale. "Les rescapés de cette époque n’auraient jamais osé rêver d’une Constitution européenne pour les peuples de ce continent, des peuples qui vivent ensemble en voisins pacifiques", a-t-il lancé.

Huit pays sur 25 (Lituanie, Hongrie, Slovénie, Italie, Grèce, Autriche, Slovaquie) ont déjà ratifié le traité constitutionnel européen. La ratification grecque, où le vote du Parlement remontait au mois dernier, a été validée jeudi par le rejet d’une motion de l’opposition socialiste en faveur d’un référendum. L’Autriche et la Slovaquie avaient ratifié le texte mercredi par voie parlementaire. AP