L’Espagne contaminée par les OGM... selon Greenpeace

L’Espagne, qui cultive du maïs transgénique depuis
1998, se trouve confrontée à une contamination "sans précédent" de son
agriculture traditionnelle, ont déclaré les organisations écologistes
Greenpeace-France et Espagne dans une étude publiée mardi.

Réalisé en partenariat avec deux organisations espagnoles, la Plataforma
Transgènics Fora ! et l’Assemblea Pagesa de Catalunya, le rapport de
Greenpeace s’appuie sur une enquête de terrain et des analyses effectuées
sur une quarantaine d’exploitations agricoles conventionnelles et
biologiques, dans deux provinces espagnoles, la Catalogne et l’Aragon.
Résultat : près d’un quart des champs de maïs testés se révèlent contaminés
par du maïs OGM jusqu’à un taux de 12,6% ; les distances de sécurité entre
les champs transgéniques et les autres ne sont pas respectées ; les
multinationales disséminent des OGM non autorisés (p.14-16), etc.

Ce rapport sera envoyé à tous les députés français, appelés à se prononcer
sur le projet de loi français sur les OGM d’ici le mois de juin. "L’exemple
espagnol, loin d’être la "success story" des OGM en Europe montre à quel
point l’agriculture conventionnelle ou biologique est progressivement
cannibalisée par les plantes transgéniques, analyse Arnaud Apoteker,
responsable de la campagne OGM de Greenpeace France.

Ne commettons pas les mêmes erreurs que nos voisins ! Nous demandons au
députés de protéger les Français de la contamination en refusant ce projet
de loi qui la légalise. Peuvent-ils ignorer le souhait de 78% de leurs
concitoyens qui réclamant un moratoire sur les OGM et les réserves émises à
diverses reprises par Jacques Chirac lui-même ?"

Le rapport paraît la veille de l’ouverture de la Conférence de Vienne,
organisée les 5 et 6 avril par la Commission européenne et l’Autriche, qui
préside le Conseil de l’UE jusqu’à fin juin. Cette première grande
conférence européenne sur les OGM invite ministres de l’Agriculture et de
l’Environnement, ONG et scientifiques à se pencher sur la question
controversée de la coexistence entre cultures transgéniques et cultures
conventionnelles ou biologiques. "Justement, remarque Juan Felipe Carrasco,
responsable de la campagne OGM de Greenpeace Espagne et co-auteur du
rapport, notre étude montre clairement que la coexistence est un leurre et
que les cultures d’OGM à grande échelle empêchent définitivement les
consommateurs et les producteurs de choisir des produits ou des semences
sans OGM." Mercredi 5 avril, une grande marche réunira à Vienne plusieurs
centaines de représentants des 172 "Régions sans OGM" d’Europe, qui
réclament la reconnaissance officielle de leur droit à interdire les OGM.

Source Greenpeace France [04/04/2006 18:50]

Voir le résumé du rapport
www.greenpeace.org/france/press/reports/impossible-coexistence

http://www.agrisalon.com/06-actu/article-16712.php