Banques

L’argent pour sauver le climat existe : il est dans les paradis fiscaux !

Hier, samedi 24 octobre 2015 à 9 heures, 11 militants d’ATTAC Nîmes (30) et alentours ont réquisitionné un fauteuil et deux chaises à la Banque BNP Paribas - banque emblématique par le nombre de ses filiales situées dans les paradis fiscaux - dans l’agence située sur l’ancienne avenue du Cadereau, à Nîmes.

L’opération s’est déroulée dans le calme ; une courte discussion a eu lieu avec les employés de la banque qui ont semblé réceptifs aux raisons de la présente action. Les chaises et le fauteuil seront rendus à l’agence interpellée quand la BNP Paribas aura fermé ses filiales et rapatrié le capital actuellement soustrait à la fiscalité française.

L’argent pour sauver le climat existe : il est dans les paradis fiscaux !
De nouvelles actions sont prévues lors de la COP21 à Paris début décembre.

Nîmes,

Les faucheurs de chaises.

Message laissé à la BNP lors de l’action « réquisition de chaises »


L’argent pour sauver le climat existe : il est dans les paradis fiscaux !
Alors que le dérèglement climatique est déjà une tragédie pour des millions de personnes et qu’il menace les conditions mêmes d’une vie civilisée sur Terre, les 196 pays membres des Nations unies sont incapables de trouver 100milliards de dollars par an pour alimenter le fonds vert pour le climat.

Pourtant l’argent ne manque pas : il est dans les paradis fiscaux, qui abritent entre 17 000 et 26 500 milliards d’euros au niveau mondial, cela équivaut au poids cumulé des économies des États-Unis et du Japon. Plus d’un tiers du PIB mondial. 10 fois le PIB de la France, selon tax justice Network, une ONG de référence sur le sujet. Rien qu’au niveau de l’Union européenne, l’évasion fiscale coûte 1000 milliards d’euros par an aux budgets publics. Elle est organisée en grande partie par les banques, comme l’a montré le scandale HSBC. Les banques françaises ne sont pas en reste : la première d’entre elles, BNP Paris bas, détient 171 filiales dans les paradis fiscaux, dont 7 aux îles Caïmans !

Alors que notre maison brûle, allons-nous les laisser continuer à détourner ces sommes colossales pendant que nos gouvernements regardent ailleurs ? Il y a là un véritable état de nécessité : nous devons agir et nous servons de tous les moyens non-violents à notre disposition pour que les banques stoppent leurs activités d’évasion fiscale et que les paradis fiscaux soient mis ainsi hors d’état de nuire. Nous devons pousser les états à trouver d’urgence 100 milliards d’euros pour le climat, et bien au-delà.

Pour répondre à la menace grave et imminente que représente l’évasion fiscale, nous empruntons ces chaises. Ces chaises serviront de support à une grande action symbolique en pleine COP21.

Ces chaises vous seront rendues lorsque vous aurez rendu l’argent des paradis fiscaux.

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Le contexte :

La COP21, le sommet mondial de l’ONU sur le climat, aura lieu à Paris du 30 novembre au 11 décembre 2015. il a pour objectif la signature par les 196 pays du monde d’un accord international de réduction des gaz à effet de serre, qui permettrait d’éviter la catastrophe annoncée en limitant le réchauffement climatique à moins de 2°C.

Les négociations, qui durent depuis vingt ans, bloquent notamment sur le financement du fonds vert pour le climat par les pays riches : il faut trouver 100 milliards de dollars par an d’ici 2020 pour aider les pays du Sud à réduire leurs émissions et à s’adapter au changement climatique. Mais, dettes publiques et politiques d’austérité obligent, nos gouvernements sont à sec. Ils se tournent désormais vers le secteur privé et les banques pour alimenter ce fonds vert, avec non pas des dons, mais des prêts.

Selon la commission européenne, rien qu’au niveau de l’Union européenne, « des montants énormes sont perdus en raison de l’évasion fiscale et de l’évitement fiscal, Selon les estimations, cela irait jusqu’à 1000 milliards d’euros par an. Malgré les scandales (Cahuzac, Luxleaks, Swissleaks …) et les effets d’annonce, les paradis fiscaux continuent à prospérer et les grandes banques françaises et internationales, qui jouent un rôle clé dans l’industrie de l’évasion fiscale, n’ont toujours pas changé leurs pratiques.

C’est une question de choix politique : en finir avec l’évasion fiscale dégagerait des financements publics décisifs pour des politiques de transition écologique et sociale.

ATTAC (Association pour la Taxation des Transactions financières et l’Action Citoyenne)

Photographies, libres de droit, de l’action : Didier Leclerc
30600 Vauvert groupe ATTAC Nîmes.