La croissance de BNP Paribas tirée par son expansion mondiale

PARIS (AFP) - La banque française BNP Paribas (Paris : FR0000131104 - actualité) a dégagé en 2005 des résultats en forte progression dans tous ses métiers sous l’effet combiné de la croissance interne et d’une politique d’acquisitions ciblées qui en fait un groupe résolument mondialisé.
Qualifiant (ASQ : RIF - actualité) l’exercice 2005 d’année de croissance "sans précédent", le directeur général Baudouin Prot a souligné que l’essentiel des revenus provenait des "activités mondialisées", lors d’une conférence de presse mercredi.

"Pour la première fois début 2006, la banque emploie plus de salariés hors de France qu’en France", a-t-il ajouté. BNP Paribas emploie plus de 110.000 personnes dans 85 pays, dont 55.000 en France.

Le bénéfice net annuel est en progression de 25,1% à 5,852 milliards d’euros, légèrement au-dessus du consensus d’analystes réalisé par Factset JCF Group (5,794 milliards).

Mais les résultats ont déçu les marchés financiers. A la mi-séance, l’action reculait de 3,09% à 73,75 euros, dans un marché en baisse de 0,46%, s’éloignait de son sommet historique de 76,65 euros atteint la veille.

Les résultats du quatrième trimestre sont "légèrement moins bien que prévu sur l’opérationnel (...) du fait d’une plus forte progression que prévu des coûts du groupe", relève ainsi Fideuram Wargny dans une note.

La banque a dégagé au dernier trimestre un PNB de 5,622 milliards en hausse de 17,7% par rapport à la même période en 2004. Mais les frais généraux ont progressé de 14,3% à 3,669 milliards alors que les analystes tablaient sur 3,450 milliards.

La banque explique cette différence par "une provision exceptionnelle de restructuration de 100 millions passée intégralement sur le quatrième trimestre", après l’acquisition de Commercial Federal (NYSE : CFB - actualité) et pour financer le plan de pré-retraite en France.

En 2005, l’activité a progressé de 14,1% à 21,8 milliards, entraînant une hausse des frais généraux de 11,1%. Une progression qui, selon BNP Paribas, est liée mécaniquement au "fort développement" de l’activité. Par comparaison, le PNB avait crû de 5% en 2004 et les charges de 2,7% en proportion.

BNP Paribas a publié ses résultats moins de deux semaines après avoir annoncé son projet de rachat de la banque italienne Banca nazionale del lavoro (Milan : BNL.MI - actualité) (BNL) pour environ 9 milliards d’euros.

Le groupe s’est développé par croissance interne et "sous l’effet accélérateur" d’acquisitions ciblées (15 opérations en 2005 pour 2 milliards d’euros), rappelle-t-il.

"La très bonne performance du réseau de banque de détail en France ne doit rien à l’augmentation des tarifs mais à la conquête de nouveaux clients (+155.000 nets en 2005), à l’essor de nos parts de marché et à une année de forte transaction boursière", a indiqué M. Prot, précisant que ce pôle représente aujourd’hui 25% des revenus du groupe.

Les services financiers et la banque de détail à l’international (SFDI) ont combiné croissance interne (ouvertures d’agences dans le pourtour méditerranéen et l’ouest américain) et acquisitions, notamment aux Etats-Unis (Commercial Federal) et en Turquie (TEB).

Avec une collecte net d’actifs de 34,1 milliards d’euros en 2005, le pôle gestion d’actifs et services (AMS) a "tiré parti d’une conjoncture favorable". Les actifs sous gestion totalisaient 429,7 milliards fin 2005.

Le bénéfice du pôle banque de financement et d’investissement (BFI), a réalisé la plus forte progression à près de 3 milliards (+35%). Il s’agit de "résultats récurrents", a insité Georges Chodron de Courcelles, directeur général délégué.

Enfin, BNP Paribas Capital, portefeuille de participations d’une valeur de 4,4 milliards, a poursuivi ses désinvestissements et accusé un recul de son bénéfice de 17,5% à 544 millions. Ce pôle affiche 1,6 milliard de plus-values latentes.

Le coût du risque est resté "particulièrement bas" en 2005 à 610 millions (-28% par rapport à 2004) et la banque assure maintenir "une politique prudente en matière de risques de crédit".