Lancement d’une action internationale contre les "paradis fiscaux"

PARIS, 2 fév 2006 (AFP) - Une dizaine d’organisation non gouvernementales
(ONG) ont lancé jeudi un programme d’action pour aboutir à "la disparition
des paradis fiscaux et judiciaires" qui pillent, selon elles, les ressources
des pays en développement.

Présentant ce projet à la presse, le président du Secours
catholique-France, Michel Roy, a précisé que l’initiative de ce projet
venait d’un appel des évêques de la République du Congo, en 2002, soulignant
l’importance du pétrole, et des "détournements massifs" de l’argent des
Etats, dans le déclenchement de guerres civiles.

Les PFJ (paradis fiscaux et judiciaires) "conduisent à l’assèchement des
ressources fiscales des pays du Nord comme du Sud", mais "sans compter la
fuite des capitaux, le coût de ce fléau pour les pays du Sud se monte à 50
ou 70 milliards de dollars", explique une "plate-forme" des ONG publiée
jeudi.

"La Suisse et le Luxembourg, les îles anglo-normandes, Gibraltar, Malte,
Chypre, le Liechtenstein et Andorre possèdent une douzaine de PFJ,
c’est-à-dire des territoires où coexistent à des degrés divers une faible
taxation, le secret bancaire et l’impunité juridique", souligne le texte.

Les PFJ "offrent un espace privilégié d’interface entre des transactions
financières légitimes, et l’argent d’origine criminelle. Ils contribuent par
leur existence même à la corruption internationale et au développement des
réseaux criminels, terroristes et mafieux", poursuivent les signataires.

Pour parvenir à lutter contre ces "paradis", la "plate-forme" demande,
d’abord à la France, puis à l’Union européenne, la suspension de "toutes
relations avec les territoires non coopératifs, qui refusent ou appliquent
de
manière purement virtuelle la coopération judiciaire internationale en
s’appuyant sur le secret bancaire".

Les ONG signataires -notamment le Comité catholique contre la faim et
pour le développement, Attac, et "Eau vive"- demandent également l’adoption
de programmes d’aide à la reconversion économique des centres off-shore et
l’identification "des biens mal acquis et placés dans les territoires
off-shore", pour les "rapatrier aux personnes morales et physiques
spoliées".