Les cortèges font le plein dans toute la France

Entre 400.000 et 660.000 personnes dans les manifestations de province « Y en a ras le bol de ces guignols qui ferment les usines, qui ferment les écoles », scandent les manifestants de Limoges

Liberation.fr - 17:20- Selon un décompte de l’Agence France Presse basé sur les chiffres de la police et des organisateurs, le nombre de manfestants en province était estimé à 16h entre 400.000 et 668.000. Sans compter la manifestation parisienne.

A Marseille (Bouches-du-Rhône), les organisateurs annoncent 100.000 manifestants alors que la police en compte 20.000. Un cortège de plus de 5 km s’est allongé entre le Vieux-Port et la place Castellane. A Toulon (Var), 15.000 personnes selon les organisateurs, moins de la moitié d’après la police, ont également manifesté.

A Bordeaux, 35.000 personnes selon la police, 50.000 selon les premières estimations des organisateurs, ont manifesté jeudi matin dans le centre-ville. Derrière une banderole « défendre l’emploi, augmenter les salaires, développer l’emploi, garantir les droits. Privé-public même combat », les manifestants ont défilé sous le soleil de la place de la Victoire à la place des Quinconces.

A Valenciennes, ce sont les salariés de la métallurgie qui ont crié leur « ras-le-bol » lors d’une manifestation interprofessionnelle qui a rassemblé 5.000 personnes selon les organisateurs, 2.000 selon la police. « Il y a un ras-le-bol de tout, une colère énorme. Les métallos font un travail très dur. Le bruit, les fumées... cela tue un homme [...] Mais on n’est même pas respectés. Pour les patrons, on n’est rien », dénonce Vito Digironimo, qui travaille à Delos, une entreprise de mécano-soudure située à Saint-Amand-les-Eaux.
A midi, la CGT évaluait entre 30.000 et 40.000 le nombre de métallos grévistes dans le Nord-Pas-de-Calais. A Lille, 14.000 personnes selon la police et 25.000 selon les syndicats ont manifesté dans le centre-ville. Salariés du service public, employés du privé, enseignants et lycéens ont défilé de concert, accompagnés notamment par le député PCF du Nord Alain Bocquet et l’ancien premier ministre PS Pierre Mauroy.

A Toulouse, ils étaient entre 22.000 selon la police et 40.000 selon les organisateurs, regroupés derrière une banderole unitaire (CGT, FO, CFDT, CFTC, UNSA, FSU, Solidaires) énumérant les axes de revendication (salaires, emploi, temps de travail, 35h00 et jours fériés, défense du code du travail et du service public) à défiler dans le centre-ville avant de se séparer à la mi-journée place du Capitole.

A Rouen, ils étaient 10.000 selon la police, entre 12.000 et 15.000 selon les organisateurs, à manifester pour défendre les salaires, l’emploi et les 35 heures. L’ancien premier ministre socialiste Laurent Fabius faisait partie du cortège. Il a déclaré qu’il était « normal, naturel et évident » que les socialistes soient « au côté d’un mouvement important et légitime, un mouvement de mécontentement puissant ».

A Clermont-Ferrand, 10.000 personnes, selon la police, 25.000 selon les organisateurs ont répondu à l’appel lancé par la CGT, FO, CFTC, UNSA, SUD, la FSU et l’Unef et défilé dans le centre-ville avant de se rassembler devant la préfecture en scandant notamment « augmentez les salaires, pas les horaires ».

A Rennes, près de 10.000 personnes selon la police, 30.000 selon la CGT, ont manifesté pour « la réduction du temps de travail et l’augmentation des salaires dans le public et le privé ».
« Public/privé : Réduction du temps de travail, augmentation des salaires, défense des services publics, contre la déréglementation et le chômage », proclamait la banderole de tête de la manifestation. Des salariés de Thales (où des suppressions d’emplois sont annoncées), de Thomson (où l’accord de réduction du temps de travail est en cours de renégociation), de Peugeot-Citroën, de la Banque populaire, de la métallurgie, de la mode, du bois, du bâtiment et de l’agroalimentaire étaient présents.

A Lyon, 13.000 manifestants selon la police, au moins 30.000 selon les organisateurs, ont défilé derrière une banderole où était écrit : « salaire, emplois, temps de travail, non à la remise en cause des garanties collectives ». Les manifestants étaient en majorité salariés du public, des cheminots à la police, en passant par des employés d’EDF-GDF. Les salariés du privé défilaient néanmoins devant eux, avec en tête de cortège les employés d’une usine d’éclairage lyonnaise, SLI France, dont la fermeture prévue pourrait provoquer 270 licenciements.

A Saint-Denis-de-la Réunion, ils étaient plus de 8.000 manifestants selon les organisateurs, 3.500 selon la police, à défiler au son maloya - musique traditionnelle locale - dans une ambiance festive. Brandissant des banderoles sur lesquelles on pouvait lire « Non au démembrement du service public », « Refusons de perdre notre pouvoir d’achat » ou encore « A bas le Medef », les manifestants, salariés des secteurs publics et privés et lycéens, se sont dirigés vers le front de mer de Saint-Denis, place de la préfecture. Ils ont fait halte devant la mairie de Saint-Denis dirigée par le député-maire UMP René-Paul Victoria qui a été hué.

A Grenoble, plus de 20.000 manifestants, selon les organisateurs, 17.500 selon la police, ont défilé. Entre 15.000 manifestants, selon la police, et 30.000, selon les syndicats, ont manifesté jeudi midi à Nantes. A Pau, ils étaient entre entre 14.000 et 16.000 personnes, selon la police et les organisateurs. A Limoges, entre 6.500 personnes selon la police et plus de 10.000 selon les syndicats ont manifesté en scandant notamment : « Y en a ras le bol de ces guignols qui ferment les usines, qui ferment les écoles ». Ils étaient également nombreux à Brive (entre 3.200 et 10.000), à Périgueux (entre 3.000 et 4.000), à Bayonne (entre 3.000 et 5.000) ou à Mont-de-Marsan (5.500 selon la police). C’était également le cas dans plusieurs villes de Midi-Pyrénées où l’on défilait dans la matinée, comme Auch (2.000 selon la police 3.000 selon les organisateurs), Tarbes (de 6.000 à 8.000), ou encore Pamiers (Ariège) avec 3.000 personnes selon la police.