Nîmes : à gauche, les opposants à la Constitution très mobilisés

Effet "Bolkestein" ou pas, et sans doute parce que deux sondages mettent le non à la constitution européenne en tête, le débat public sur le référendum du 29 mai, organisé mardi soir, a attiré la grande foule soit plus de cinq cents personnes dans l’amphithéâtre de la Maison du département.
Des militants assis à même le sol dans les allées et debout au fond de la salle et quelques indécis venus se forger une opinion.

Et avec la venue de Francis Wurtz, député européen, président de la Gauche unitaire, gauche nordique, signataire de l’appel des 200, le Parti communiste avait mis le paquet question organisation.

A la table des invités, tout d’abord, aux côtés d’étudiants militants pour le non à la constitution, de représentants de la Ligue communiste révolutionnaire, de la fondation Copernic, de l’Union des lycéens en grève à Nîmes, d’Attac, René Revol -longuement applaudi par la salle -, socialiste, tendance Jean-Luc Mélenchon, intervenant là en tant que représentant du groupe RPS et de Nouveau Monde.

A vrai dire, l’ambiance était aussi dans les coulisses, auprès des stands où le public, entre deux bises claquées « aux gens venus d’Alès ou de la vallée du Rhône » a été accueilli par des tonitruants appels « Achetez le badge : "J’aime l’Europe, je vote non" », ou encore « Demandez la constitution, plus on la connaît, plus on vote non ».

« Quelle pêche ! », a déclaré d’entrée, Martine Gayraud, responsable départementale du PC, en présentant les invités de ce débat. Un constat, malgré tout : pendant cette soirée, ceux qui auraient pu porter la contradiction et défendre le oui à la constitution étaient ou absents ou se sont tus.

Invité vedette de la soirée, Francis Wurtz, lui, a déroulé son argumentation, tout en mettant l’accent sur « ces annexes que le public ne connaît pas et qui contredisent cette charte des droits fondamentaux brandie par les militants du "oui". »

« Là, il y a un problème de démocratie, une violation fondamentale des droits des citoyens, a affirmé le député européen. On vous dit que la charte des droits fondamentaux permet de changer tout le reste, c’est faux.Cette constitution libérale est à mes yeux non-démocratique. »

Plus tard dans la soirée, le public, selon sa sensibilité, a interrogé les intervenants sur les conséquences pour l’arboriculture en crise, sur les sondages réalisés dans les autres pays européens. sur le poids du Parlement...

Pour ceux qui souhaitent aussi nourrir leur réflexion et entendre les défenseurs du "oui", qu’ils retiennent que mercredi 30 mars, Hervé Morin, président du groupe UDF à l’Assemblée nationale, animera, à 20 heures, dans la salle des Costières, un dîner-débat sur la politique générale en France et les raisons du oui de l’UDF au référendum sur la constitution européenne.

C.R. Midi libre