OGM - Autorisation de 8 nouveaux essais de cultures en plein champ

PARIS, 1er juin 2004 15h45 - Le ministre de l’Agriculture Hervé Gaymard vient d’autoriser huit nouveaux essais de culture de plantes génétiquement modifiées (OGM) en plein champ, a annoncé mardi le ministère de l’Agriculture.

Cette décision d’autorisation - qui porte uniquement sur le maïs - porte le total des essais autorisés, dont ceux pluriannuels, sur 72 sites dont 61 devraient être implantés en 2004 dans 13 départements métropolitains, ajoute le ministère de l’Agriculture.

Les nouvelles autorisations concernent les firmes Monsanto, Pioneer, Biogemma et le Groupe d’étude et de contrôle des variétés et des semences (GEVES), selon la DGAL (Direction Générale de l’Alimentation). En 2003, les expériences menées en France sur des cultures et des arbres avec des semences OGM à des fins de recherche avaient concerné 54 parcelles, couvrant un total de 17 hectares dans 30 communes de 19 départements métropolitains et un département d’outre-mer, la Guyane pour le café, contre 62 parcelles (11,8 hectares) en 2002.

En 2002, sur les 105 contrôles effectés, cinq n’étaient pas complètement conformes aux obligations et avaient entraîné la destruction des cultures expérimentales mises en cause. Les nouvelles autorisations, qui seront mises en ligne sur le site interministériel ogm.gouv.fr dans les prochains jours, se fondent sur les avis de la Commission du génie biomoléculaire (CGB) concluant à l’absence de risque pour la santé publique et l’environnement pour chacun des programmes d’essais présentés dans les conditions d’essais prescrites, souligne le ministère de l’Agriculture.\n Les essais en plein champ visent à observer le comportement en conditions réelles des nouvelles variétés étudiées. Ces expérimentations sont conduites selon des prescriptions strictes de distances d’isolement, de castration ou d’ensachage des épis, précise la DGAL.

Une très grande majorité des 2.727 courriers électroniques reçus dans le cadre de la consultation du public, qui a eu lieu du 10 au 24 mai via le site Internet ogm.gouv.fr, était défavorable aux programmes de recherches OGM, selon les chiffres communiqués par la DGAL. Le ministère de l’Agriculture souligne que l’ensemble des sites d’implantation fera l’objet d’inspections régulières par les services régionaux de la protection des végétaux dans le cadre du dispositif de biovigilance afin de s’assurer du respect de toutes les prescriptions fixées dans les décisions d’autorisation, y compris les essais une fois terminés.

La Confédération Paysanne, deuxième syndicat agricole français, avait demandé le 28 avril dernier au gouvernement de "suspendre" les nouveaux essais de semences OGM. "En cas de refus du gouvernement ou d’absence de réponse, nous irons détruire les parcelles de la nouvelle campagne d’essais de semences OGM", avait affirmé Jean-Emile Sanchez, le principal porte-parole de la Confédération Paysanne, une organisation qui a mené plusieurs actions de ce type au cours des dernières années.

A plusieurs reprises, les agriculteurs français ont affirmé qu’ils n’avaient pas l’intention de se lancer dans un proche avenir, même après la levée du "moratoire" décidée par la Commission européenne, dans les cultures OGM, faute de marché. Mais, nombre d’entre eux sont persuadés que la France devra s’y résoudre dans quelques années comme les autres principaux pays producteurs agricoles.

Source : © AFP

Organismes vivants modifiés - De nouvelles directives pour évaluer le risque 01/06/2004 - 17h04 (FR)

De nouvelles directives permettant de déterminer si un organisme vivant modifié (OVM) présente une menace pour les végétaux ont été publiées par l’organisation onusienne pour l’Alimentation et le développement. Quelque 130 pays ont adopté une norme, unique au plan international, pour évaluer le risque que posent les OVM pour les végétaux.

"Certains OVM présentent un risque potentiel d’introduction d’un gène qui pourrait transformer une plante normale en une mauvaise herbe", annonce la FAO dans un communiqué daté du 1er juin. "Des directives acceptées au niveau international aideront les pays à réduire les risques de diffusion d’OVM susceptibles de devenir des mauvaises herbes et qui pourraient sérieusement menacer nos cultures et écosystèmes", a indiqué Niek van der Graaff, Chef du Service de la protection des plantes de la FAO et Secrétaire de la Convention internationale pour la protection des végétaux (CIPV).

"Les directives couvrent également d’autres OVM qui pourraient être nuisibles pour les végétaux tels que des insectes, des champignons et des bactéries", poursuit le communiqué. Les "organismes vivants modifiés" sont tout organisme vivant possédant une combinaison de matériel génétique inédite obtenue par recours à la biotechnologie moderne ; ils forment un sous-ensemble des organismes génétiquement modifiés (OGM). Les semences, boutures et cultures de tissus génétiquement modifiées sont des parties vivantes de plantes et, par conséquent, des OVM."

Analyse du risque

Toujours selon la FAO, "les nouvelles directives aideront les pays à évaluer les risques présentés par les OVM et à déterminer si certains devraient être considérés comme des mauvaises herbes ou des organismes nuisibles aux végétaux. Leur introduction pourrait alors être réglementée afin de protéger les cultures et les écosystèmes." N’importe quel pays peut, désormais, utiliser ces directives pour déterminer quels OVM représentent une menace et, si nécessaire, il peut ensuite interdire ou restreindre leur importation et leur utilisation au niveau national.

"La CIPV, dans le cadre de son objectif général de prévention de l’introduction et de la dissémination d’organismes nuisibles, couvre aussi les OVM dans la mesure où ils peuvent représenter une menace pour les plantes. Le Protocole de Carthagène porte, plus généralement, sur le transfert, la manipulation et l’usage des OVM en toute sécurité, en particulier lors des mouvements transfrontaliers."

Source : © Milfeuille Presse

Antoine Adamo

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