Qu’est-ce que la ZLEA ?

ZLEA est l’acronyme du projet de "Zone de libre-échange des Amériques" dessiné par les secteurs des affaires et du gouvernement des États-Unis pour amplifier et renforcer leur domination sur les peuples et les pays du continent tout en consolidant leur hégémonie au niveau mondial. Le lancement officiel de la ZLEA s’est réalisé lors du premier Sommet des Amériques célébré en 1994 à Miami. Plus tôt cette même année entrait en vigueur l’accord de libre-échange nord-américain, l.ALENA. La ZLEA allait se charger d’étendre la portée de cet accord à tout le continent en excluant Cuba.

La ZLEA se négocie à travers 9 tables de négociations permanentes qui traitent des thèmes suivants :

1. Agriculture

2. Marchés publics

3. Investissements

4. Accès aux marchés

5. Subventions, antidumpings et droits compensateurs

6. Services

7. Droits de propriété intellectuelle

8. Politique de la concurrence

9. Règlements des différends

En général, chaque pays désigne un responsable pour chacune de ces commissions mais le gouvernement étasunien conserve néanmoins son hégémonie et domine les négociations. Jusqu’à l’année dernière, ces négociations sont demeurées secrètes. Grâce à la pression sociale et citoyenne exprimées lors du Sommet des Amériques d’avril 2001 à Québec au Canada, le brouillon de l’accord fut publié. Le programme des rencontres officielles annonce la prochaine tenue de la rencontre des Ministres du commerce à Quito en Équateur à la fin du mois d.octobre.

ZLEA : un projet néo-colonial

La ZLEA n’est pas qu’un accord commercial comme on tente officiellement de le présenter. Il s’agit en fait d’un projet qui répond aux aspirations et besoins économiques étasuniens. Les États-Unis et le capitalisme international traversent une crise financière et productive. Pour sortir de cette impasse, ils souhaitent imposer un nouveau patron d’accumulation du capital basé dans de nouveaux centres hégémoniques. Pour atteindre ce nouveau modèle, ils utilisent la guerre et la lutte contre le terrorisme. De plus, ils imposent une domination totale du continent pour contrôler le territoire, la richesse de la biodiversité, un marché de 800 millions de personnes, assurant ainsi aux entreprises nord-américaines un espace protégé de la compétition asiatique et européenne.

Le général Colin Powell, l’actuel Secrétaire d’État des États-Unis, signale clairement : "notre objectif avec la ZLEA est de garantir aux entreprises nord-américaines le contrôle d’un territoire qui va du pôle arctique jusqu.à l’Antarctique, le libre accès de nos peuples aux produits, services, technologie et au capital de tout le continent".

Si cet accord entre en vigueur, la souveraineté des pays et des peuples sera sérieusement compromise puisque sous les règles du jeu qui s’impose, le pouvoir de décision est transféré aux entreprises et aux investisseurs privés étasuniens. La sous-région demeurera condamnée à exporter des produits primaires et semi-manufacturés, laquelle implique une exploitation intensive de la main-d’ceuvre et des ressources naturelles et renouvelables et accentuera la réduction du contenu des exportations et importations. Il n’y a aucune exagération lorsqu’il est dit que la ZLEA est l’expression du néo-colonialisme.