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Vous avez dit : moraliser le capitalisme ? Jacques Cossart

Conférence-débat avec Jacques Cossart, économiste du conseil scientifique d’ATTAC France

Proposé par l’UCCN (Université Critique et Citoyenne de Nîmes), en partenariat avec l’association ATTAC

Diaporama : Moraliser le capitalisme

Le principe du capitalisme est l’accumulation ; sans ce ressort, il s’effondre. Il doit accumuler des biens (équipements, etc.) et, avec la capitalisme financiarisé jusqu’à l’absurde, de l’argent. Mais c’est d’abord la propriété des moyens de production qui lui permet d’imposer le rapport social autorisant cette accumulation dont la source est le profit qui permettra à des capitalistes d’éliminer impitoyablement, par l’ingrédient indispensable qu’est la concurrence, leurs congénères qui gênent le processus.

Cette course au profit a une seule limite véritable, c’est la rémunération du travail. Il faut donc tout faire, avec l’appui et la connivence d’institutions ou dispositifs internationaux comme l’Union européenne, le FMI, tous les G, l’OCDE, la Banque mondiale..., pour abaisser le "coût" du travail. Tous les moyens sont employés ; atteinte au salaire socialisé (protection sociale...), augmentation du temps de travail (retraites...), financiarisation à tout va (prédominance de la banque...), extension du champ capitaliste (privatisation des services publics...), mondialisation capitaliste (paradis fiscaux, accaparement des terres...).

Cependant ce système se heurte, partout, à des luttes multiples. Pour tenter d’en contenir les effets, on entend des voix proposant de moraliser le capitalisme, un peu comme on demanderait à des anthropophages de ne pas faire souffrir inutilement leurs victimes. C’est ou un leurre ou un vœu pieux parce que le capitalisme n’est pas immoral, il est amoral ; il n’obéit qu’à une sorte d’instinct de survie sans lequel il finirait par disparaître.

Que certains capitalistes affichent des conduites qu’ils prétendent morales, ne change rien à l’affaire. Monsieur Bill Gates peut bien financer des campagnes de luttes contre le sida, il n’empêche que, comme tous les capitalistes il a, par exemple, cautionné et défendu une fiscalité qui lui a permis de devenir la première "fortune" étasunienne.

Vouloir moraliser les capitalismes passerait par l’exigence de remplacer la compétition par la coopération ; ce serait mettre fin au capitalisme.