Ciné débat : "Sochaux cadences en chaîne"

samedi 29 septembre 2012
par  Bertrand Abhervé

"SOCHAUX CADENCES EN CHAÎNE"

un film de Laurence Jourdan, 2010
Jeudi 18 Octobre 2012 20h
Au Café Associatif La Commune
3 Rue d’Aligre 75012 Paris

PROJECTION SUIVIE D’UN DÉBAT


La crise que traverse l’industrie automobile avec ses fermetures d’usines programmées est l’aboutissement d’ une production organisée selon la logique patronale de maximisation du profit à l’ échelle planétaire...
C’est ce que montre le film en décryptant, au cœur de l’usine de Sochaux berceau historique de PSA , l’évolution des techniques de production et son cortège de souffrances ouvrières.

En fin de soirée buffet partagé garni par les participants.


Le film sera également projeté :
- Le dimanche 7 Octobre à 16h au Lieu dit 6 Rue Sorbier 75020 Paris ( Attac 20e)
- Le mardi 16 Octobre à 19h30 à la Maison de Métallos 94 Rue Jean-Pierre Timbaud 75011 Paris (Attac 11e)


- PRÉSENTATION DU DOCUMENTAIRE : Voir, parmi d’autre la présentation du film sur le site "Autour du 1er Mai "

- SUR LA QUESTION DE L’ÉVOLUTION DES CONDITIONS DE TRAVAIL A SOCHAUX : Voir le travail de Stéphane Beaud et Michel Pialoux
Retour sur la condition ouvrière
Enquête aux usines Peugeot de Sochaux-Montbéliard, ed 2012 publiée à La Découverte /poche. On y retrouve Christian Corouge, ouvrier chez PSA, présent dans le film.

- SUR LA QUESTION DE LA CRISE DANS L’INDUSTRIE AUTOMOBILE ET CHEZ PSA :
voir le récent article de Frédéric Lordon Pour en finir avec la crise
Peugeot, choc social et point de bascule
( Le monde Diplomatique Aout 2012 )
. <br<Extraits :
Entre plans sociaux électoralement cadenassés par le sarkozysme finissant et déchaînement des forces de la récession, M. Montebourg, cilice bien serré et couronne d’épines à peine de travers, s’apprêtait à enquiller la série des plans sociaux comme autant d’étapes d’un calvaire annoncé : Doux, Technicolor, Arcelor, Fralib, LyondellBasell… Arrive Peugeot société anonyme (PSA). Mystère de la politique comprise comme vie passionnelle collective : survient un jour un événement qui ne fait en apparence que prolonger une série, et qui pourtant la précipite dans une rupture qualitative où rien n’est plus perçu comme avant.

PSA pourrait bien être ce cas de trop, celui qui condense toute une situation et précipite un point critique. Sans doute y a-t-il l’effet du nombre : huit mille emplois directs, plusieurs dizaines de milliers de salariés concernés en incluant la sous-traitance et les services... On reste abasourdi. Ajoutons-y celui du nom et d’une histoire industrielle, et l’on aura tous les ingrédients du choc symbolique parfait. En vérité, le choc n’est si grand que pour survenir dans un climat de crise extrême du capitalisme, dont il réalise en quelque sorte une synthèse complète. PSA peut alors devenir à lui seul l’em­blème de tout un monde et, par le traite­ment haïssable qui est infligé à ses ouvriers, signifier en une seule circons­tance que ce monde est haïssable.

.....C’est dire, dans un premier temps, que la colère doit moins être dirigée vers M. Philippe Varin et la famille Peugeot que vers ces choses plus lointaines, plus abstraites et moins tangibles que sont les structures du capitalisme mondialisé, entités imperceptibles et impersonnelles mais vraies causes de la condition sala­riale présente, qui réunissent pour leur infortune les PSA comme les Doux, les Technicolor ou hier les Conti, et aux­quelles il faut maintenant contraindre le gouvernement à s’en prendre, pour mettre enfin un terme à la série.

Sans doute ces causes sont-elles à l’œuvre depuis longtemps, disons depuis deux décennies. Mais c’est leur intersec­tion avec la crise financière de 2008, aggravée depuis 2010 en crise euro­péenne, qui produit cette déflagration.

PSA, comme tout le cortège des entre­prises en perdition, crève de l’effondre­ment de ses marchés dans un univers ultra-concurrentiel, c’est-à-dire d’abord de l’austérité généralisée et de la politique insensée qui prétend avoir trouvé le secret de la croissance au fond de la rigueur. On pouvait hélas annoncer de longue date (4) que la stupide fatalité des règles européennes conduirait nécessai­rement à des politiques économiques de restriction, soit l’exact contraire de ce qu’appelle la situation présente. Le Graal de la coordination européenne enfin découvert... mais pour le pire.