La compétitivité, une fin en soi ? compte-rendu de l’atelier du 25 février 2014

mercredi 5 mars 2014
par  Claude Layalle

L’atelier a été tenu le mardi 25 février à la Maison des associations du 12ème établissement et animé par les militants d’Attac Paris 12ème.

La parole a largement circulé.

Une vidéo a été enregistrée pendant la présentation du sujet : on peut la visualiser sur le site Vimeo : vidéo compétitivité
Le texte de la présentation est téléchargeable ici : compétitivité texte

tour de table et discussions

Peut-on concevoir que la France seule abandonne ce concept de compétitivité agressive ?
-  évidemment non et il n’est pas réaliste non plus d’espérer que les 28 états de l’UE tombent d’accord ensemble sur une autre conception des échanges. On peut concevoir que ce qu’on appelle dans l’UE une "coopération renforcée" puisse s’organiser entre plusieurs états et que d’autres puissent les rejoindre. Il est de notre responsabilité de nous y atteler en France et de porter le débat alentour.

Clarifier  : Qu’est-ce qu’une entreprise non financière ?
-  C’est une définition de la Banque des Règlements Internationaux de Bâle (BRI) considérée par certains comme la "banque centrale des banques centrales" : La fonction d’une entreprise est de produire des biens et des services et elle est considérée comme "non financière" si la part de finance et d’activité spéculative dans son chiffre d’affaire ne dépasse pas 40%.

Les entreprises sont grandes, petites, différentes, pas toutes prédatrices : comment peut-on calculer le "coût du capitalisme" ?
-  C’est évidemment une donnée statistique, et sans doute approximative. Le FMI fait ce genre de calcul, en surveillant les flux financiers qui circulent entre les entreprises et leurs actionnaires mais aussi les fluctuations boursières qui font monter ou descendre la valeur des actions, c’est à dire du capital des entreprises. Il n’est pas certain que les mouvements tortueux dans les paradis fiscaux y soient tous pris en compte, ni que la situation des petits entrepreneurs ou de l’économie solidaire soient inclus dans l’analyse.

Dans la présentation, la compétitivité est présentée comme un modèle de développement, ce qui est inexact, le modèle de développement, c’est le capitalisme dans sa version actuelle néolibérale.
- Formellement c’est vrai mais faut-il livrer bataille sur les mots ? La compétitivité est l’un des concepts de base d’un système qui ne jure que par la concurrence et rien d’autre.

Débat un peu général autour de systèmes coopératifs et des relations sociales
Le système libéral, à vocation compétitive n’exclut pas un peu de coopération(il faut bien quelques règles communes pour que les échanges se pratiquent) et un système alternatif coopératif, comme on l’a rappelé, n’exclurait pas qu’il y ait compétition. Tout est question d’équilibre et finalement de rapport de forces entre des forces économiques et des citoyens qui en dépendent, d’où le problème posé par la faible représentativité des corps intermédiaires, syndicats et associations mais aussi par la montée de l’abstention dans les processus électoraux. L’engagement citoyen est l’une des clés de ce rapport de forces et le combat pour la démocratie l’alternative à l’acceptation des règles libérales.

Un participant pose le problème de la consommation, et du pouvoir éventuel du consommateur.
Vaste problème aux multiples facettes : Les opérations de boycot de produits à ce jour n’ont eu qu’un succès relatif mais si il y a encore peu d’OGM sur les étals européens c’est aussi parce que les consommateurs n’en alimentent pas le marché. Attac actuellement a entamé une campagne "requins" contre des entreprises multinationales ciblées.
Un choix existe sur les banques pratiquant plus ou moins les activités spéculatives. D’après un participant, dans quelques mois la NEF, de simple partenaire financier pour une épargne éthique acquerra toutes les caractéristiques d’une banque.

Fin du débat vers 22h. Prochain atelier le mercredi 26 mars


Documents joints

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