TAXE TOBIN EUROPENNE

vendredi 14 février 2014
par  Attac Paris 12

Le 19 février prochain, la France et de l’Allemagne doivent pendre une initiative commune sur la TTF. Mais la France agit dans l’ombre pour minimiser l’assiette et le taux de la taxe, cédant une fois de plus aux pressions des banques et du monde de la finance français.

Mobilisons-nous pour que le gouvernement français cesse de saboter ce projet et mette en œuvre dès 2014 une TTF ambitieuse avec les dix autres pays volontaires de la zone euro.

Envoyez la lettre ouverte européenne à François Holland

Ne cédez pas au lobby des banques ! 


Monsieur le Président,

Je vous écris pour vous faire part de mon inquiétude concernant l’attitude de la France à propos du projet de taxe européenne sur les transactions financières (TTF).

Lors du Conseil européen de juin 2012, la France, par votre voix, a joué un rôle moteur pour le lancement d’une coopération renforcée avec dix autres membres de l’Union pour la mise en place d’une taxe européenne sur les transactions financières.

Une taxe à l’assiette large, en incluant les actions, les obligations et les produits dérivés, et en touchant les opérations les plus spéculatives (trading à haute fréquence), réduirait le volume de la spéculation financière, tout en dégageant des revenus importants, 34 milliards d’euros selon la Commission. Ces sommes devraient contribuer à protéger l’emploi et les services publics, ainsi qu’à tenir les engagements français et européens concernant la lutte mondiale contre la pauvreté, le sida et le réchauffement climatique.

Mais, depuis quelques mois, le lobby financier a lancé une offensive contre ce projet de TTF. Pour l’essentiel, le secteur financier oppose des arguments infondés, pour ne pas avoir à réparer les dégâts de la crise qu’il a provoquée, ni à verser une contribution au bien commun. Cette offensive n’a pour l’instant pas ébranlé la Commission européenne ni le gouvernement allemand, mais votre ministre de l’économie Pierre Moscovici s’y est montré sensible, déclarant « excessif » le projet de la Commission. S’appuyant lui aussi sur les arguments du lobby bancaire, le gouverneur de la Banque de France, M. Noyer, a quant à lui indiqué que ce projet devait être « entièrement revu ».

Pourtant, les obligations, et surtout l’ensemble des produits dérivés peuvent être utilisés à des fins de spéculation, et doivent être taxés.

Le 19 février, lors d’un Conseil des ministres franco-allemand à l’Élysée, vous annoncerez la proposition commune de la France et de l’Allemagne. Je vous demande de ne pas céder à la pression du secteur financier et d’annoncer la mise en place dès 2015 d’une TTF sur toutes les classes d’actifs, pour enrayer la spéculation et financer les enjeux de solidarité nationale, européenne et internationale.



- Voir les informations sur le site d’Attac France
-Télécharger la note d’Attac sur la taxe sur les transactions fiancières