Contre-Grenelle de l’environnement

jeudi 4 octobre 2007
par  Attac Paris 12

Texte d’Appel

L’organisation d’un Grenelle de l’environnement par le gouvernement Fillon n’est ni sérieuse ni crédible.
Elle n’est pas sérieuse de la part d’un Président qui vomissait il y a quelques jours encore Mai 68 et ses accords de Grenelle.
Elle n’est pas crédible de la part d’un chef d’État et d’un parti dont le programme électoral lui a valu la note déplorable de 8,5/20 lors de l’évaluation réalisée par les ONG, aujourd’hui conviées à la table officielle et pourtant peu soupçonnables de nourrir des logiques d’extrême-gauche, regroupés au sein de l’ « Alliance pour la planète ».

Tentative de récupération
Ce projet d’accords de Grenelle de l’environnement constitue une tentative d’OPA sur le monde de l’écologie. Il s’agit d’une offensive pour vider l’écologie de son discours social, politique et philosophique. Il vise à réduire l’écologie politique à une logique d’accompagnement du programme économique néolibéral de ce gouvernement.
Cette initiative est aussi la preuve que l’opération du pacte écologique de Nicolas Hulot, qui conseillait déjà l’ancien Président Chirac en matière d’écologie, a été téléguidée par les sociétés sponsors de sa Fondation proches de l’UMP et du nouveau Président de la république.

Contre l’écologie-spectacle
Nous refusons de voir l’écologie se transformer en un rapport consumériste à la nature. L’écologie est autant inséparable de son contenu politique qu’indissociable de son contenu social.
Elle s’oppose frontalement à la logique productiviste du « travailler plus pour gagner plus » qui a été au centre de la campagne présidentielle de ce gouvernement.
L’écologie est incompatible avec la volonté forcenée de relancer la croissance. Cette course à la croissance illimitée est autant une impasse scientifique qu’un péril social et humain.
L’écologie n’est pas dissociable des choix économiques et techno-scientifiques. Elle ne s’accommode ni des options néolibérales ni des choix de société productivistes.
Les intérêts de la grande distribution ou de TF1 ne sont pas ceux de la nature ou de l’humanité.
Par nature, l’écologie politique ne peut pas être consensuelle car elle impose à faire des choix.

Double danger
Ces pseudo-accords de Grenelle constituent donc un double danger. Danger de dilution de la question environnementale, comme le prouve déjà le Ministère Juppé où l’écologie dépourvue de budget propre pèsera bien peu aux côtés des bastions des transports et de l’énergie.
Danger de détournement de la question écologique en promouvant des solutions qui ne feront qu’alimenter les régressions environnementales et sociales.
Par exemple, la promotion massive des agrocarburants relève d’un véritable crime contre les 2 milliards de paysans pauvres dans le monde alors que la sécurité alimentaire n’est pas assurée.
Nous nous opposons à toute instrumentalisation des enjeux environnementaux pour soutenir une politique qui prend aux plus faibles pour donner aux plus gros.

Un contre-sommet de l’écologie
Face à la farce des pseudo accords d’un faux Grenelle de l’environnement, nous organisons le 6 octobre un contre-sommet de l’écologie à Lyon.
Pour mettre en accusation un gouvernement dont les premières mesures ne sont pas écolo-compatibles (défense des OGM, nucléaire, tout-routier).
Pour entrer en résistance théorique et pratique contre la course à la croissance folle, le productivisme, le néolibéralisme.
Pour promouvoir une écologie politique face à une écologie des bons sentiments et de l’accompagnement qui ressemble davantage aux soins palliatifs qu’à une réorientation de nos façons de vivre, de produire et de consommer.
Ce contre-sommet réunira des associations qui luttent depuis des années sur le terrain, des intellectuels, des universitaires, des scientifiques et des politiques. Il se donnera pour objectif de définir les véritables priorités si nous voulons vraiment concilier les contraintes environnementales avec le souci de justice sociale par un retour au politique.

http://www.contre-grenelle.org/

Programme (en construction)

Matin (9-12h)
Explication de la journée - Bruno Clémentin (président de l’IEESDS)
Ouverture - contre le grenelle de Sarkozy - Paul Ariès (politologue)
Les tartuffes de l’écologie - Sophie Divry (journaliste)
Témoignages :
- Francine Bavay (Alter Ekolo)
- Geneviève Azzam (vice-présidente d’Attac)
- Pierre Rimbert (Le Plan B) ou Henri Maler (Acrimed)
- Bernard Guibert (économiste)
- René Balme (maire de Grigny)

Après-midi (14-18h)
Les thèmes interdits du Grenelle de l’Environnement officiel :
- les autoroutes - Julien Milanesi (Alternative Régionale Langon Pau contre A65)
- l’irradiation des aliments - Véronique Gallais (Action Consommation)
- le nucléaire - Roland Desbordes (président de la CRIIRAD)
- la normalisation au service de la grande industrie - Nelly Pégeault (Nature et Progrès)
- les ogm contre l’agriculture paysanne - Jean-Damien Terreaux (Confédération paysanne)
- l’idéologie des prix bas - Yann Fiévet (Action Consommation)
- la grande-distribution - Christian Jacquiau (économiste)
Synthèse des questions écrites de la salle
Deux façons de réagir :
- la désobéissance civique - François Vaillant (rédacteur en chef d’Alternatives Non Violentes) et J.E. Sanchez (Confédération paysanne)
- rendre la parole au politique - Vincent Cheynet (rédacteur en chef de La Décroissance)
Conclusion et contre-propositions - Paul Ariès (politologue)

S’inscrire comme personne ou association : tom@casseursdepub.org
L’inscription (facultative) vous permet de réserver votre place. Merci d’arriver à 9h au plus tard.

Où ? A la Salle Victor Hugo, 33 rue Bossuet, LYON 6e.
A 10 mn à pied de la gare Lyon Part-Dieu

Contacts : Bruno Clémentin : bruno.clementin@free.fr, Paul Ariès : paularies@voila.fr, Sophie Divry : sophie2@casseursdepub.org

Contacts presse : Bruno Clémentin : bruno.clementin@free.fr, Paul Ariès : paularies@voila.fr, Sophie Divry : sophie2@casseursdepub.org

Organisateurs : La Décroissance, I.E.E.S.D.S, Casseurs de pub - Partenaires : Confédération Paysanne, Alternatives non-Violentes, Le Sarkophage, Université Populaire de Lyon, Alter Ekolo, CRIIRAD